
A ,N . 4 1 1.
11B. al. 5$.
». 1. ». ult.
X L IX .
Concile de Cyrthe.
Ep. 141. al. iy.
». 3. ». 7.
». 6.7.
». 12.
». z . » .13 .
2E£. 142. /»/. 153 .
366 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fes occupations, & particulièrement dans la let tre!
Diofçore : pour le détourner de la vanité des études
curieufes, 8c le ramener au ferieux de la philofophie
chrétienne.
La lettre au peuple Donat if te, eft celle du concile
de Cy r the ou de Z e r te , où prefîdoit Silvain primat
de.Numidie. S. Auguftin y parle au nom de tous les
évêques avec lefquels il y avoir af fif té,pour defa-
bufer les Donatiftes du faux bruit que leurs évêques
faifoient courir , que le Tr ibun Marcellin avoit été
corrompu par argent pour les condamner. Il y marque
en abrégé ce qui s’étoit paflé en la conférence
de Cartilage, en faveur de ceux qui ne pourroient
avoir les a£tes,ou ne voudroient pas prendre la peine
de les lire. Ils ont fa i t , dit i l , tout leur poffible pour
ne rien faire ; & ne pouvant en venir à bout , ils ont
fait enforte par leurs difcours inutiles , qu’il fût difficile
de lire ce qui s’ eft fait. Il releve fortement cette
parole qui leur étoit échappée : qu’une perfonne ou
une affaire ne fait point de préjugé contre une autre 3
8c tout le relie de ce qu’ils avoient avancé ou avoiié
contre eux-mêmes ; puis il ajoute : Si nous avons
donné quelque chofe au juge pour prononcer en
notre faveur : qu’avons nous donné aux Donatiftes
mêmes pour dire tant dechofes, & lire tant de pièces
contr’eux, 8c pour nous ? Il les exhorte doucement
à fe rendre à la vérité fi manifefte, fans y refifter plus
long-temps. La lettre eft dattée du dix-huitiérae des
calendes de Juillet, fous le neuvième confulat d’Ho-
norius : ç’eft-à dire, du quatorzième de Juin l ’an 4 1 t .
S. Auguf t in écrivit vers le même tempsàdeux prêtres,
Saturnin & Eufrate revenus à l’unité de l’églife,
avec quelques clercs, pour les exhorter à perfeverer,
gc à faire leurs fondions dans l-égliie ■ chacun félon -
leur rang. Il écrivit auffi aux habitans de Cyrthe*, 4 1 1 .
pour les congratuler de leur réünion, & les exhorte Ep. m-*i. a»,
à l’attribuer non pas à lui , mais à la grâce de Dieu.
C ette co n v e r fio n femb le un effet du co n c ile q u i s’étoit
tenu en ce tte ville.
La grande lettre à Marcellin, dont S. Auguftin fait l.
1 1 ■ .1 . , > / , 1 \ 1 r Lettre à Marcel- niention dans la precedente, repond a quelques quel- gfc Politique,
tions, qu’il lui avoir propofées : dont la plus impor-
tante étoit , comment la rdigion chrétienne peut s’accorder
avec la politique. Car, difoient les païens, com- Ep. 1 i<s. w.+.
ment peut-on accommoder aux maximes d’étaty de: ne
rendre à perfonne le mal pour le mal, dé teridi?e;îK ü -
tre joue à celui qui nous a donné u n foufflet 8c lerefte ?
Q u i f e laifTe enlever fon bien par l ’ennemi ? qui ne
cherche à rendre le mal pour le mal , par le droit de
la guerre , aux barbares qui ravagent les provinces
de l’empire ? O n ne voit que trop combien les princes
chrétiens, en fuivant les maximes de leur religion,
ont fait de tort à l ’empire:
Saint Auguft in répond : que les païehs eux-mê- Ep. B j w. r.
« l I l . C» Z. ». 9* fO* n ’i»
mes, & les Romains ont loué là eleménee & le pardon
des injures y que rien n’eft plus propre à entretenir
la concorde 8c l’union des citoïens, qui eft le lien
delà focicté civile^ 8c le fondement de la véritable
politique : parce que l’on réünit bien mieux ceux que
l’on corrige par la patience 8c la douceur, que ceux
que l’on foumet par force. Le precepte de tendre l’autre
joue 8c les autres femblables , ne fie doivent pas
prendre à la lettre, pour être toûjours- pratiquez’ extérieurement,
mais félon la difpoiîtion du coeur. Ce
qui n’empêche pas que l’on ne châtie les méchans ,
pour leur faire du bien malgré eux : comme un pere