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Tojfid. via. A u g*
n. 12..
Aug. n i . concm
Crefc. e. 47« ;
1 S 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dre. AiTez long-temps après étant preiTéde nouveau,
il répondit pat unaêtejudiciairejContenantdespaifa-
ges de l’écriture , qui ne faifoient rien au fu j e t , &
fnarquoient feulement de l’aigreur contre les Catholiques.
Enforte que tout le monde s'en moquoit;
d’autant plus que Poifidius étoit jeune , 5e nouvel
évêque forti depuis peu du monaftere 5e du clergé de
S. Auguft in; 5e Crifpin étoit un vieillard, quiavoi t
grande réputation de doètrine dans fon parti. Peu de
jours après, comme Poifidius étoit en chemin, vifi-
tant fon diocefe, ôe prêchantcontrel’herefie; un autre
Crifpin prêtre 5e parent de i’évêque, lui dreffa une
embufea de avec des gens armez. Poifidius y penfa
donner;mais étant averti, il fe fauvadans une maifon,
où le prêtre Crifpin vint i’aifieger, jettant des pierres
& mettant lefeu autour. Les gens delà maifon trop
foibles pour refifter, demandoient g râ c e , ôe tâchoient
d éteindre le feu. Crifpin pouifa fon entreprife ; on
enfonça la porte, on bleifa les chevaux qui étoient au
bas del a maifon, on fit defcendre d’en haut Poifidius,
le battant 5e le maltraitant. Enfin Crifpin feignit de
ceder aux prières des autres, & empêcha qu’on ne lui
fift plus de mal. Il y perdit toutefois fes chevaux Se ce
qu’il avoit.
La nouvelle de cette violence étant venue à Calame,
on attendoit que l’évêque Crifpin fift juftice de fon
prêtre ; & il en fut même iommé juridiquement :
niais il n’en fit rien ; Se les Donatiftes commençoient
à s’émouvoir, jufquesàempêcher la liberté des ch e mins.
Alors les Catholiques eurent recours aux loix,
dont ils n’avoient pas encore voulu feiervir. L’é v ê que
Crifpin pourfuivi par ledéfenfeur d e l ’églife, fut
déclaré avoir encouru l’amende de dix livres d’o r ,
L i v r e v i n g t - u n i e’m e. 189
ordonnée contre les hérétiques. Il en appella au pro- "
conful, ôes’y prefenta,difantqu’il n’étoitpoinc here- * ^ °3'
tique. Pour l’en convaincre, on en v in tàu n e conférence,
à lapourfuite de S. Auguftin : les d euxévêques
de Calame, Poifidius 5e Crifpin,diiputerent trois fois
à Ca r tha ge, devant une grande multitude de peuple.
Le proconful déclara Crifpin heretiquejôc le condamna
à l’amende de dix livres d’or, fuivant la loi de
Theodofe ; mais àlafollicitation de Poifidius, il ne fut
pas contraint à la payer. Il appella aux empereurs,
prétendant n’être pas heretique ; & il intervint ira re-
icrit du huit Décembre 40 f . qui ordonna que les Do-
natiftes payeraient cette amende comme heretiques;
on condamna auifi le juge & fes officiers à pareille
amende ; pour n’avoir pas fait payer Crifpin. Mais h'Jn.C' n ' 3‘
les évêques Catholiques, & principalement S. Au gu ftin
les en firent encore tous exempter. Ce qui fervit
beaucoup à la réüniondes heretiques.
. Quelque tems auparavant, ce même Crifpin de u . Cent, lit•
Calame, ayant pris une terre nommée Mappale à bail r‘u'*' **'
emphytéotique,intimida tellement les habitans ferfs,
qui étoient Catholiques,qu’il les contraignit à fe faire
rebaptifer au nombre d’environ quatre-vingt,nonob-
ftant les loix qui le défendoient. S. Auguftin lui en fit
des reproches, par une lettre où il dit ; Si c ’eft volonr
tairement que ceux de Mappale ont paffié à vôtre com- Ep. 661 al. i ) 7 .
munion ; qu’ils nous entendent l’un 5e l’autre, qu’on
écrive ce que nous dirons : qu’après que nous l’aurons
fouferit, on le leur traduife en langue Punique : 5c
qu’étanthors d’état de vous craindre, ils choifiiTent
ce qu’ils voudront. S’ils no peuvent comprendre ce
que nous dirons, quelle témérité eft la vôtre d’avoir
abufe de leur ignorance ? Si vous prétendez qu’entre
A a iij