
4 <î8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
repro.choit rien. Mais quand il venoit au point dont
yiiig. depcc. oiig. j| s agi f loit , il diioit : S’il eft émû de quelques difpu.
tes fur des queffions qui ne font point de la fo i , je
n a i point prétendu les décider , comme auteur d’un
dogme -, mais je vous prefente à examiner ce que j’ai
tirede la fburce des prophètes & des apôtres : afin que
fi je me fuis trompé par ignorance , vous me corrigiez
par votre jugement. Il difoitenfuite fur le péché
ihij.c.i.e. originel : Nous confeffons que l ’on doit baptifer les
JDegroet, c, 33. , £ - -1 • VY7'- .• 1 1Q. . 1 • ' . ' T * }
enrans pour la remiiiion des peçhe z , fuivant la réglé
de régîife univerfelle & l’autorité de l’évangile, parce
que le Seigneur a déclaré, que le roïaume descieux
ne peut être donné qu’aux baptifez. Mais .nous ne
prétendons pas pour cela établir le péché tranfmis par
les pareris qui eft fo r t éloigné de la doétrine catholique.
Car le péché ne naît pas avec l’homme, c’eft
l ’homme qui le commet après fa naiffance ; il ne vient
pas de la nature, mais de la volonté. Nous avouons
donc le premier, pour ne pas admettre plufieursbaptêmes
; & nous prenons cette précaution, pour ne
pas faire injure au Créateur. Tel le fut la confeifion
de foi de Celeftius.
zof,m epiji.,. L e pape Zofime étoit alors embarailé de plufieurs
affaires , qu il eftimbit plus confiderablcs : toutefois il
ne voulut pas remettre à un autre temps la décifion
de celle-ci, pour ne pas tenir davantage en fufpens
les évêques d’Afrique qui fçavoient que Celeftius
étoit à Rome. Il marqua donc le jour & le lieu de çe
jugement ; & il choifit l’églife de S. C lem e n t , pour
être excité par l’exemple de ce faint martyr, à y procéder
.plus r.eligieufement. Outre le clergé de l’églife
Romaine , il s’y trouva plufieurs évêques de divers
pais. On y examina tout ce qui avon été fait juf-
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 <î î >
ques-là en la caufe de Celeftius. On le fit entrer , on
lût fi profeftion de foi : plufieurs du clergé de Rome
ténioignerenc approuver fes fentimens. Le pape lui-
même fit'comme s’il avoit jugé fa profeftion Catholique
: non qu'il approuvât les dogmes qu’elle conte-
noit ; mais parce que Celeftius declaroit , qu’il étoit
prêt de fe foumettre au jugement du faint fiege.
Volant un homme très-vif qui pouvoit être utile à
l’églife s’il fe corr igeoi t , il approuva la volonté qu’il
témoignoit de fe corriger; & craignit de le pouffer
dans le précipice , en le traitant durement.
Il ne fe contenta pas néanmoins de fa confeifion de
foi par écrit : il lui fit diveries queftiôns, pour éprouver
fi c’étoit fes véritables fentimens, biffant à Dieu
de juger de la fincerité de fesréponfes. Celeftiuscon-
firma de vive voix , par plufieurs déclarations réitérées
ce que contenoit fon écrit. Le pape lui demanda
s’il condamnoit toutes les erreurs qui avoient été publiées
fous fon nom. Celeftius dit qu’il les condamnoit,
fuivant le jugement du papeiaint lnnocent , &
promit de condamner tout ce que le faint fiege con-
damneroit. Toutefois étant preffé par le pape Zofime,
de condamner ce qui lui avoit été reproché par le
diacre Paulin, il ne le voulut pas. Il fut auflî interrogé
fur les reproches d’Heros & de Lazare, contenus dans
leurs lettres, que le concile de. Carthage avoit envolées
à Rome. Il dit qu’il n’avoit jamais vû Lazare
qu’en paffant & qu’Heros lui avoit fait fatisfaction ÿ
d’avoir eu mauvaite opinion de lui.
Le pape Zofime aïanc réfolu de ne le pas aigrir t
ne jugea pas toutefois à propos de l’abfoudrc de
l ’excommunication, dont il étoit lié. Il donna un
délai de deux mois pour plus grande sûreté, avant
N n n iij
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Atig. contra du as
epijt. Ith* Il c. 3,
Taulin libetl. toi
i . conc.j). i f , 784