
'io6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j î .
actions ordinaires de la vie ; mais il ne nous défend
pas de nous fervir des divifions du t em p s , pour régler
prudemment nôtre conduite. On obierve par
toute l’ég l i fe , le jeûne des quarante jours avant Pâque
, c’e ft-à-dire le carême,& les cinquante jours de
joie jufquesà la pentecôce , pendant lefquels on ne
jeûne point, on chante alléluia, 8c on prie debout. Je
n e fç a i , die S. Au gu f t in , fi on obferve par tout de
priée debout ces jours-làôc le dimanche.il y a des lieux
où on chante auffi en d’autres temps: mais par
tout on le chante dans le temps pafcal. L’oélavedes
neophices eft dif tinguéedu refte. Le lavement des
pieds étoit en ufage à l ’imitat iopde N. S. Quelques-
uns n’avoient pas voulu le recevoir , de peur qu’il ne
fut regardé comme partie du baptême: d’autres l’a-
voient aboli par la même raifon. Le chant des hymnes
8c des pfeaumes étoit diverfement pratiqué , & les
églifes d’Afr ique s’y appliquoient moins.S Auguft in ;
eft d’a vis, que l’on y employé tout le temps des affem-
blées ecclefiaftiques, hors les lcétures, les inftruétions
ôc les prières.
Enfin il donne pour r ég lé , de conferver 8c d’imiter
tout ce qui peut nous porter à mieux v iv r e ; à moins i
que la foibleffe de quelques-uns ne le rende dangereux.
Je ne puis approuver, ajoûte t- il, les nouvelles
pratiques , qu’on introduifit quafi comme des fa-
cremens ; quoique je n’ofe les defaprouver trop libre- [
m e n t , pour ne feandalifer perfonne. Mais je fuis
fenfiblement affligé, que l’on néglige tant de pré-
ceptesfi lalutaires des livres divins ; 8c que tout foit
plein d’inftruétions humaines : jufques-là que fi quelqu’un
met le pied nud à terre dans l ’oétave de fon
baptême, on lui en faic un plus grand crime , que
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s’ il s’étoit enyvré. Donc toutes ces pratiques qui ne
font ni contenues dans 1 écriture , ni ordonnées par
les conciles, ni confirmées par l’ufage univeriel de
l ’égli fe, 8c dont on ne voit pas de raifon : j ’eftime
fans aucune difficulté qu’elles doivent être retranchées.
Car encore qu’on ne puiife montrer en quoi
elles font contraires à la foi : c’eft aff'ez qu’elles chargent
de pratiques ferviles la religion , que Dieu par
fa mifericorde a voulu rendre libre : enlorte que la
condition des Juifs eft plus. tolerable , puifqu au
moins ils font aifujettis a la loi de D ieu, 8c non a des
inftitutions humaines. Mais l’égiife fe trouvant environnée
de beaucoup de paille 8c d y v ro ïe , tolere
beaucoup de chofes, fans toutefois aprouver ni diffi-
muler cequi eft contre la foi 8c les bonnes moeurs. S.
Auguf t in condamne en particulier l’ufage de chercher
un fort dans l’évangile : pour regler les affaires
temporelles fur les paroles qui fe trouvent à l’ouverture
du livre.
Cependant S Auguftin nelaiffoit pas de combattre
les Donatiftes.Parmenien qui avoit fuccedé à D o n a t ,
en qualité de leur évêque à Carthage, 8c que S. Optât
avoit combattu.de fon temps, avoit laiffé une lettre à
TichoniusqueS. Auguftin entreprit de réfuter. T i -
chonius étoit unDonatifte, homme d’efprit, fçavant
8c éloquent , qui avoit fort étudié 1 écriture fainte, 8c
compofé divers ouvrages entre autres une explication
de l’apocalypfe, 8c des réglés pour l’ intelligence
de l’écriture,que nous avons encore,8cque S. Auguftin
recommande, pourvûqu’elles foient apliquees avec
jugement.Ce Tichonius en étudiant l’écriture reconnut
que l’églife dévoie être répandue par tout le monde
, 8c qu’aucun péché ne pouvoit empêcher l’effet
O ij
n. *7.
V. Balux.■ no t. a i
3. capitulare an.
88 ÿ . c> 4.
S.Aug.p 2 i j .
XLVI.
Livres conttc
Parmcnien.
Sup. lih. xvi»
n. 40.
Gennand.n. 17.
Aug. 1 1 i.dcclr*
Chr. c. 30
B ih l.P P . 1 * 7 7 .
to. 6,