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H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
perfecution de Macaire; Scfoûtintqueles vraisÇhré-
tiens font ceux qui fouffrent perfecution , alléguant
le paflage de l'Evangile. Mais S. Auguftin lui fit remarquer,
qu’il y a : Ceux qui louffrent perfecution
pour lajuf t ice ; §£ qu’il falloit commencer par prouver
la juftice de leur caufe&.de leur feparation , non
feulement d’avec les prétendus traditeurs d’Afrique ,
mais d’avec toutes les églifes du monde.
Alors Fortunius produifit un l iv re, où il prétendit
montrer , que le concile de Sardique avoit écrit à des
.évêques d’Afr ique de la communion d eDonat.S. Aly-
pi.us dit à l’oreille de S. Auguftin ; Nous avons oüi
dire , que les Ariens ope voulu s’attirer en Afrique
les Donatiftes, S. Auguftin prit le l ivre, &confide^
mnt les décrets de ce concile, il trouva queS. Atha-
nafe & le pape Jules y étoient condamnez : ce qui luj.
fit connoître, que c’étoit un concile d’Ariens. C ’etoic
fansdouteceluidePhi lippopolis , qui prenoit lenomt
de celui de Sardique. Saint Auguftin demanda per?
miftion d’ emporter le l iv r e , pour examiner plus à
loifir la circonftance des temps, où du moins de le
marquer de fa main,.de peur qu’on ne le changeât ;
mais on lui ref.ufa l’un & l’autre. .On convint à la fin
que l’on ne devait départ ni d’autre fe reprocher les
violences commifes par les méchans, & qu’il falloiç
examiner la queftion du fchifme. S. Auguftin conjura
Fortunius de travailler avec lui pour terminer
çette queftion. Fortunius répondit honnêtement :
Vous êtes les feuls qui le demandez ; les autres de
vôtre parti ne veulent point qu’on l’examine. Saint
Auguftin dit : Je vous trouverai pour le moins dix de
nos confrères, qui entreront dans cet examen , avec
^upant de douçeur & de droiture d’intention , quq
vous en avez trouve en nous. Fortunius p romi td en
fournir autant de fon cô té , & là-deifus ils fe feparerent.
Saint Auguft in écrivant tout re c i à Glorius & aux
autres, les conjure de faire fouvenir Fortunius de fa
promefie ; &c dit que pour éviter la foule, il eft d’avis
que l’on s’aflemble dans quelque bourgade m ediocre,
où il n’y ait point d’églifc*,; de l ’une ni de l’autre communion:
que l’on y porte les faintes écritures,& toutes
les pièces que l’on pourra produire départ & d 'autre.
A f in , dit-il, que n’étant point interrompus ; &c
préférant cette affaire à toute autre , nous y employions
autant de jours que nous pourrons ; & que
chacun priant le Seigneur dans fon logis, nous puif-
fions par fagrace terminer une affaire fi importante.
Faites-moi fçavoir quel fera fur cela vôtre avis, ou
celui de Fortunius. Ver s lemême temps, il écrivit a
Honorât autre Donatifte, qui l’avoit invité â traiter
parlettrescettecontroverfe.il accepte le parti, & prie
Honorât de lui répondre fur le point de l’églife ; comment
e Hep eut être renfermée dans une partie de l’A frique,
contre la promefle de la répandre dans toute
la terre, fi évidemment accomplie par la prédication
de l’évangile.
La paix ayant été rendue à l’Afr iqu e , par la de-
faite de Gi ldon, le concile national s’aflembla à Cartilage
le huitième de Novembre de la même année
398. autrement le fixiéme des ide s , fous le confulat
d’Honorius ôcd’Eutichien. Aurelius y prefida avec
Donatien ôtTalabr ique, primat de Numidie. Saint
Auguftin y affifta, &c il, y eut en tout deux cens quatorze
évêques. On compte ce concile pour le quatrième
de Carthagc, Si c’eft le fécond fous Aurelius,
A n. 358.
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XXXIÎ.
Quatrième cou,
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Tome i . çonc%
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