
A n. 397.
Aug. ep. 3 6»al.
I J
ad Caful, in fini
Paul.vitae, jo.
Sulpic• dial. 1. c.
17»
PojZ. vita Aug.
c. 17.
XXI.
Mort de S. Am-
broifc.
Pau I. vitae. 45.
PojS. vita Aug.
4M7•
«.4*
m H i s t o i r e E c c l e s i a s t i o v e : '
fes : il prioit jour Se nuit avec une grande affiduité i
Ilveilloic beaucoup, Se jeunoit tous les jours, ne dînant
jamais que le famedi 8c le dimanche. Car à M i lan
on ne jeûnoit point le famedi , même en Carême s
mais quand il fe trouvoit à Rome ou ailleurs, où l’on
jeûnoit le famedi, il jeûnoit comme les autres : tenant
pour maxime, de fuivre en ce point l'ufage des lieux
où il fe rencontroit. Il donnoit quelquefois à manger ,
même aux plus puiffans de l’empire , aux confiais, Se
aux préfets, qui le tenoient à honneur : comme on le
voit dans la perfonne d’Arbogafte 8c de Vincent préfet
des Gaules. Mais il n’alloit jamais manger chez
perfonne, quoiqu’on l’en pr iât , tant qu’il étoit à
Milan. Il tenoit encore pour maxime, de ne fe mêler
jamais d’aucun mariage, Si ne procurer à perfonne
de charge à la courj de peur de s’en rendre ref-
ponfable.
Apres avoir ordonné un évêque à P a v ie , il tomba
malade 8c garda lon g - tems le lit. Alors le comte
Stilicon dit, que la mort d’un fi grand homme me-
naçoit l’Italie de fa perte, C ’eft pourquoi il fit venir
les hommes les plus confiderables de Mi lan , qu’ il
fçavoit être aimez du S. évêque 8c les obligea partie
par prières, partie par menaces de l’aller trouver , 8c
le preifer de demander àDieu qu’il le bif fât encore en
vie. Comme ils étoient autour de fon l i t , 8c lui de-
mandoientavec larmes cette grâce, il leur répondit :
Je n’ay pas vécu avec vous , de maniéré que j ’aye
honte de vivre ; 8c je ne crains pas de mourir, parce
que nous avons un bon maître. Il étoit couché dans
une galerie, au bout de laquelle, quatre diacres, Ca-
ftus, Polemius, Venerius 8c Félix s’entretenoient de
celui quipourroit luifucceder en l ’épifcopat; ôc par-
L i v r e v i n g t i é ’ m î . |É
îbient fi bas, qu’à peine pouvoient-ils s’entendre l’un ~ *
l’autre, ils nommèrent Simplicien ; 8c S. Ambroife Nl ^ 7‘
quoi qu’éloigné, approuvant leur choix, comme s’ il
eût été prefent à leur convcrfat ion, s'écria par trois
fois: il eft vieux, mais il eftbon. Ils furent fi épouvantez
de l'entendre parler ainf i, qu’ils s'enfuirent. Simplicien
fut en effet fon fucceffeur, 8c enfuite Venerius.
Dans le même l ieu, comme il étoit en priere, il v i t
J. C. venir à lui avec un vifage riant. Il le dit à Baffien « 47,
évêque de L odi , qui prioit avec lui, 8c de qui Paulin
dit l’avoir appris. S. Ambroife mourut peu de jours
âpres. Il demeura en priere depuis l’onziéme heure
du jour , c'eft-à-dire cinq heures du foir, jufques à
l’heure qu’il expira , peu après minuit, il prioit les
mains étendues en forme de c ro ix , remuant les lèvres
fans qu’on pût entendre ce qu’il difoit. Honorât évêque
de Verceil s’étant couché, pour prendre un peu de
repos dans un étage plus haut de la maifonûl entendit
une voix qui l’appella par trois fois,8cqui lui dit :Leve-
toi promptement, il va partir. Il defeendi t , 8c lui
donnalecorpsde N. S. quand il l’eut pris 5c avalé, il
rendic l’efprit. C ’étoit la nuit où commençoit le fa- |f
medi faint quatrième d’Avr i l l’an 397. autrement la -»■ ||§
veille des nones d’Av r i l , fous le confulat de Cefarius
& d ’At ticus.S.Ambroifeavoitété évêque vingt-deux
ans 8c quatre mois, 8c en avoit vécu au moins cin-
quante-fept.
A la même heure 8c devant le jour , on porta le |-î**
corps à la grande églife, 8c il y demeura la nuit fui-
v an te , qui étoit la veille de pâques. Plufieus enfans
baptifez cette nuit-là le virent au fortir des fonts: les
uns difoient qu’il étoit aiîis dans fa chair, fur le tribunal
de l'églife : les autres qu’il marchoit, 8c ils le
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