
t io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
vroïe. On peut feulement ufer de reproche envers la
multitude; & encore bien à propos: comme à l’oc-
cafiondes calamitezpubliques, qui 1 humilient ôc la
rendent un peu plus docile.Mais la iéparation eft inut
i le , pernicieuie & facrilege, parce qu’elle ne vient
que d’orguëil : elle trouble les gens de bien foibles,
e-s ii. fans corriger les méchans emportez. Il n eû donc ja mais
permis de fe feparer de l’eglife ; ôc il n’y a aucune
feureté que dans l’unité de cette égliie , fondée iur les
promeffes de Dieu, ôc neceifairement connue par toute
la terre.
VI[ Dans ces livres contre Parmenien, S. Auguftin a-
Lîvrcs du bap- voit promis de traiter plus exaitèment laqueftion du
têm4' baptême: il en fit incontinent après un ouvrage fépaii
.conc.Iarm. t • . ,, , J /T L
g. 14. ré , divne en feptlivres, d ou il repond aulii aux ob-
¡1 RM. g. 18 jedions que les Donatiftes tiroient des écrits & de la
conduite de S. Cyprien. Pour montrer la validité du
baptême desheretiques, S. Auguft in raifonne ainfi.
O n convient que les apoftats Sc les fchifmatiques
lue. 3T4.Î.'1' confervent leur baptême, puifqu’on ne les rebaptife
point, quand ils reviennent à l’églife : ils confervent
auffi leur ordination , puifqu’on ne les reordonne
point.On peut donc auffi recevoir le baptême hors de
l'églife: comme on le peut garder. Les fchifmatiques
ne font feparezde nous que Ipirituellement, par les
fentimens ôc la volonté : donc ils font avec nous ea
tout ce qu’ils croyent comme nous, mais les biens
qu’ ils ont communs avec nous,c*eft-a-dirc la créance
& les facremens.,leur font inutiles fans la charité dont
le défaut les fép^jre de nous;8i quand ils reviennent,
ces biens qu’ils ont déjà ne leur font pas donnez, mais
ils commencent à leur être utiles. Il en eft de meme
des méchans qui font dans l’églife , viv ant félon la
ÊÎiair Sc fans charité : ils reçoivent les facremens; mais
fans fruit. Ils peuvent recevoir ainfi le même batême; »•c-
on ne les rebaptife pas quand ris fe convertiffent :
mais le facrement qui ne fervoit qu’à leur perte, commence
à fervir a leur falut.
Il en eft de même des miniftres de l’églife; pour w- *•
être avares, envieux, vindicatifs ou tachez d’autres
vices; ils n’ont pas moins le pouvoir de baptifer, ils
ne le perdroient pas même quand ils auroient des ^ ^
erreurs dans la foi ; foitque leurs vices ou leurs er-
reurs foient connues ou cachées. Que fi les méchans
qui font dans l’églife, peuvent donner ôc recevoir le
baptême, ils le peuvent auffi hors de l’églife ; puif-
qu’ils ne le donnent ôc ne le reçoivent pas en tant
qu’ils en font dehors, mais par la créance Ôc les facremens
qu’ils en ont reçus. C ’eft l’églife , qui dans les ! '
focietez féparées, engendre desenfans par le facrement
qui eft à elle, ou plutôt , c’eft Jefus-Chrift qui
Vetiis,
IV,
baptife par quelque miniftre que ce f o i t , digne ou ie
indigne ; la fainteté de fon baptême ne peut être profanée
par les hommes ; la vertu de Dieu y eft toujours;
foit pour le falut de ceux qui en ufent bien ,
foit pour la perte de ceux qui en abufent. Donc pour e' 14
la vérité du facrement, ni la foi ni les bonnes moeurs
ne font neceffaires, dans celui qui le donne ou qui le
r e ço i t , mais bien pour l’effet ôc l’utilité dufacrement..
Il fuffit que le baptême foit donné parles paroles de
l’évangile; quelque mauvais fens que leur donne celui
qui baptife ou celui qui eft baptifé. Cet te doétrine eft »t. «i*.
générale à tous les facremens; & faint Auguft in dit ia. ,
expreffément ; que ceux qui reçoivent l ’euchariftie
indignement , ne reçoivent pas moins le corps de
Jefus-Chrift.
IGV
gjg
ï 8 ».