
ï £ 4 H i s t o i r e E c c t e s t a s t i qtt s ?
u.Pf.'c"dJ ‘"n' même cems S. Jerôme traduifit les livres des
principes dOr ig ene , comme Pammaque & Océan
l’enavoient pr ié, & il reconnut lui même la neceffité
d en faire une nouvelle traduction, quand il eut conféré
a v e c le g r e c la v e r f ion q u ’ils luiavoientenvoyée.
Car il remarque que Rufin avoit corrigé les erreurs
d’Origene contre la T r in i té , qui n’euiïent pas été
fouffertesà Rome ; mais qu’il avoir laiffé les autres
dogmes, de la chute des anges fie des âmes,de la re-
furreètion, delà multitude des monde s, du rétablif-
fementde toutes chofes. Rufin avoit laiffé toutes ces
erreurs, comme il les avoit trouvées dans l’original r
ou les avoit fortifiées par les mémoires de Dydime.
S. Jerôme fe c rut donc obligé de faire une verfion
plus fincere de cet ouvrage , où toutes les erreurs
d ’Origene paruffent également»
Pammaque l ’ayant reçue, eut horerur de ces erreurs;
5c tint le livre enfermé , de peur qu’elles ne
fe répandiffent dans le public. Mais un frerc pouffé
d’un zele ind i fc re t , les demanda pour les l ire, promettant
de les rendre auffi- tôt : 5c Pammaque les lui
prêta fans fe défier de rien. L’autre prit au ffi-tôt
des écrivains en notes, & fit copier tout l’ouvrage fi
promtement , qu’il le rendît plutôt qu’il n’avoit
promis. Il communiqua cette copie à d’autres : mais
elle étoit pleine de fautes, 8t manquoit de fens en plu-
fieurs endroits ; tant par lobfcurité de la matière, que
par la précipitation des copiftes. C ’eft pourquoi dix
ans après, 5c vers l ’an 409. un nommé Avitus pria
faint Jerôme de lui envoyer cette verfion dans fa
pureté. Saint Jerôme le fit; 5c pour lui donner en m ême
temps le contrepoifon, il lui écrivit une lettre ,.
ou il marque les erreurs contenues dans chacun des
L i v r e v i n g t i b ’ mb; 12.5
quatre livres des principes. Nous avons perdu la ver-
non de S. j e r ôm e , 5c il ne refte quecelle de Rufin.
Q ja n d i l apprit que S. Jerôme avoit traduit les l i vres
des principes,il en fut tellement irr i té, que fes
amis de Rome ne jugèrent pas à propos de lui envoyer
à Aquilée la lettre que faint Jerôme lui adreffoir. ¡1
compofok cependant trois livres contreS, Jerôme ,
qui parurent quelque tems après ; 8c ce fut à peu près
dans le même tems qu’il traduifit l’hiftoire ecclcfia-
f t iqued’Eufebe,àlapr ieredeChromaceévêque d’A -
quilée. Il y ajouta deux livres qui la continuent juf-
ques à la mort du grand Theodofe. Il témoigne qu'il
y travailloit , lorsqu’Alaricpaffa les Alpes pour entrer
en Italie.
Le pape Anaffafe l’avoit appellé plufieurs fois à Ro- tir.
me pour fe juftifier. Il n’y alla point 5c fe contenta
de lui écrire une lettre, où il dit pour excufe ,. Ta vtt.mer '
qu’ayant été trente ans fans voir fes parens, il eût
été dur de les quitter f i - tô t , 5c qu’il étoit trop fatigué
de fes grands voyages. Il prétend que fa foi
eft affez éprouvée par la perfecution qu’il afoufferte
à Alexandrie : C ’ eft celle du tems de Valens ; & s«p. i™
toutefois il fait fa profeffion de fo i , touchant la T r i - r'
ni té , l’incarnation, la réfurreètiondela ch a i r , l ’éternité
des peines affez conforme à la doèfrine catholique.
Touchant l’origine des ames il rapporte trois
opinions; entre lefquelles il dit , qu’il n’a point pris
de pa r t i , 8c qu’il s’en tient à ce que l'églife enfeigne
manifeffement : que Dieu eft l’auteur des ames 5c des
corps. Sur la tradition d Origene il d i t , qu’il n’eft
ni fon défenfeurni fon approbateur, mais feulement
fon interprète , 5c protefte qu’il n’a eu ni aura ja mais
d autre foi , que celle de lé g l i fe Romaine' BH