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vingt -cinquième de Janvier 409. Alaric vint jufques
àRimin i , pour s’approcher de l'empereur. Jovius préfet
du pretoire d’Italie , vint conférer avec lui : mais
par fon imprudence, il rompit la paix , qu’il aurait
pu faire à des conditions avantageufes.
Alaric revint donc affieger Rome une fécondé
fois ; & s’étant rendu maître du port , il obligea les
Romains de déclarer empereur Attale , prefet de la
v i l le , qui favorifoitle paganiime, & fe fioit entièrement
aux promefies des devins : enforte que contre
l’avis d’Alaric , il envoya en Afrique un nommé
Conf ian t , fans lui donner les forces neceffaires pour
s’en rendre maître : il marcha lui-même vers Ra-
venne , fondé iur des efperances femblables. Hono-
rius épouvanté, lui envoya fes premiers officiers, &
lui offrit de le reconnoître pour fon collègue: mais
Attale lerefufa, & lui ordonna de choifir une ifie ou
quelque autre lieu pour fe retirer. Honorius avoit
déjà Tes vaiffeaux prêts, pours’enfuir vers fon neveu
Theodofe , quand il lui vint d'Orient un fecours inopiné
; en même tems il vint nouvelle à Attale , que
Confiant avoit été défait par Heraclien , qui tenoit
l ’Afrique pour Honorius ; & qu’Heraclien avoit fi
bienfait garder les ports, qu’il ne venoit plus de vivres
à Rome , & que la famine y étoir. Il y retourna
d on c , & continua de fe conduire fi ma l , qu’Alaric
de concert avec Honorius , le fit dépofer de
l ’empire qu’il ne garda pas un an entier. Les payens
& les Ariens furent fort affligez de fa dépofition. Les
payens voïant fa conduite, & fçaehant comme il avoit
été élevé , efperoient qu’il fe declareroit payen ouvertement
; qu’il rétablirait les temples, les fêtes &
les facrifices. Les Ariens efperoient qu’il les rendrait
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maîtres des é g l i fe s , comme fous Conftantius & fous
■Valens, parce qu’il avoit été baptifé par Sigefarius ‘ * ‘* t '
■évêque des Goths, ce qui l’avoit rendu fort agréable
là Alaric ôc à toute la nation, il avoit déclaré conful
■pour l’an 4(0. un payen nommé Ter tul lus , dont le
■nom fut ôté des faites.
Cependant Alaric étoit venu vers les Alpes à foi- , XXI-
/ • »t 1. 1 ' t-» ' Rome prife & Ixante Itades où trois lieues de Ra venne , & etoit en- püiée.
Itré en traité avec Honorius ; quand Sarus autre chef
■des barbares , allié des Romains, craignoit que leur
■ union avec les Goths ne lui nu is î t , parce qu’il étoit
Ifufpeél à Alaric. Il fit donc infulte à fes troupes avec
■trois cens hommes qu’il a v o i t , les Lurprit & en tua
■quelques-uns. Alaric irrité & atlarmé de cet exploit lit"
■revint fur fes pas, affiegea Rome pour la troifiéme
■fois, 8c la prit par trahifon le neuvième des calendes
Ide Septembre l’an 11 ¿4. de fa fondation, fous le con-
liulat de Varnes feul, c’eft-à-direle vingt-quatrième
Id'Aouft l’an de Jefus-Chrift 410. Il l’abandonna au
■pillage , ordonnant toutefois par refpeêfc pour l’apô-
Itre faint Pierre, que fon églife du Vat ican fût unlieu
■de fureté, ce qui empêcha l’entiere deftruêtion de
■Rome Car comme l’églile étoit grande, & avec les
Ibâtimens qui en dépendoient, occupoit beaucoup de
■place, il s’y fauva tant de gens qu’ils repeuplèrent la
■ville.
Dans ce faccagement, plufieurs palais & plufieurs
■autres édifices publics furent brûlez , quantité de
■gens tuez, plufieurs femmes deshonorées, même des
■vierges confacrées à Dieu. Une femme mariée d une SoiimiXiC.lo.
■excellente be au té , & catholique , tomba entre les
■ mains d’un jeune Goth A r ien , qui voyant qu’elle re-
Ififtoit à fon mauvais d é f i r , tira fon épée pour lui
P p ij