
*yo H i s t o i r e E c c L E s iA S T i q ü B i
quoi J. G. a-t-il été envoyé nous délivrer des liens de
4° 4- la mort ? pourquoi fommes nous baptifez ? à quoi
fert l’Euchariitie & le Chriilianifme ? Saint Auguilin
répondit : J. C . eil venu nous délivrer de nos peëhez,
parce que nous ne fommes pas engendrez de la iub-
i l mce de D ie u , mais faits par fa parole. Or il y a
grande différence entre ce qui eil né de la fubilance
de Dieu , & ce qu’il a fait. Tout ce -qu'il a fait til
fujet au changement; mais Dieu n’y eft point fujet,
parce que l’ouvrage ne peut être égalé à l’ouvrier.
M iis vous qui venez de dire que le Pere qui a engendré
des enfans de lurniere, & T ’air & la terre Se les
enfans , ne font qu’une fubilance, & que tout t i l é-
g ¡1 ; il faut que vous me difiez , comment la nation
de tenebres pouvoir nuire à cette fubilance incorruptible.
a i p. Félix dit : Je demande un délai, pour pouvoir répondre.
S. Augui l in dit : Quand ? demain íuffit i I ? Félix
dit ‘.Donne z moi trois jours, c’ei l-à-dire, aujourd’hu
i , demain 8c après demain, ou jufques au lendemain
du dimanche, qui fera la veille des ides de Décembre.
S. Augui lin lui accorda ce délai. Mais , ajoû-
ta- t ’i l , fi vous nepouvez répondre au jour marqué,
qu’arrivera-t il ?Je ferai vaincu, dit Félix. Et fi vous
vous enfuyez ? dit S. Auguilin. Félix dit : Je ferai coupable
envers cette vi lle& toute autre,& envers ma loi.
S. Augui l in dit: Di tesplutôt :Sijefuis,que jefois tenu
pour avoir anathematifé Manés. Je ne le puis d ir e , dit
Félix. S. Augui l in dit: Dites-nous donc nettement que
vous penfezà fuir,perfonne ne vous retient. Félix promit
de ne point fuir, 8c fe mit à la garde d’un des affi-
ftans nommé Boniface. Aini î finit la première journée
de la conférence.
L i v r e v i n g t - u n i e’ m e. 151
On revint dans l’églife au jour marqué douzième T~™ ~
de Décembre 404. S. Augui lin ayant remis l’état de N‘ 4° 4*
I la queilion , Félix dit qu’il n’avoit pû fe préparer, lvi.
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rc equon ne lui avoit point rendu les écritures. née.
Saint Auguilin dit : Vous falloit-il tant de tems pour
trouver cette chicane ? Vous avez demandé un délai,
mais vous n’avez point demandé vos livres. Félix
dit : Je les demande maintenant : qü’on me les
rende, 8c je viens au combat dans deux jours : & fi je
fuis vaincu, je me foûmets à ce qu’il vous plaira. Saint
Auguilin dit : Tout le monde voit que vous n’avez
rien à répondre. Mais puiique vous me demandez
vos livres qui font gardez fous le iceau public : prenez
les, dites ce que vous voulez qü’on en tire pour le
I voir maintenant, 8c répondre. Félix s’en tint à l’e-
pître du fondement: 8c Saint Augui l in répéta fon ob-
jeétion, 8c dit : Si vous adorez un Dieu incorruptible,
en quoi lui pouvoir nuire cette nation contraire que
1 vous imaginez ? Si rien ne lui pouvoit nuire , il n a
point eu de raifon , pour mêler une partie de lui-
même à la nature des démons. Félix pour juilifier ^
Manés, voulut prouver par l’évangile 8c par Saint
Paul, qu’il y a deux natures, l’une bonne 8c l’autre
mauvaife. A quoi iaint Auguilin répondit , que tout
cequifubfiile naturellement , vi f ibleouinvi f ible, cil
l’ouvrage de D ie u , 8c que l’origine du mal eil le libi e
arbitre, ce qu’il prouva non feulement par l’écriture
fainte, mais encore par les livres des Manichéens, e.
parle trefor 8c par les faux aétes des apôtres de Leu- ( ^
I tius, 8c conc lut , en difant : Le dieu que vous feignez.,
8c qui ne fubfiile que dans vôtre imagination, mêle
malheureufement une partie de lui-même , la purifie
honteufement , 8c la condamne cruellement ; il
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