
i \ 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
\ l ’an 396. mais il continua de pratiquer A m la vie mona- a n t . * 1
' i l ique , ne mangeant que du pain 6c des legumes, 8c
après le foleil couché. . Sa ville deGaze étoit remplie
de payens , qui avoient jufques à huit temples;
& comme il en convertiffoit un grand nombre»
ils s'élevèrent avec fureur contre lui 8c contre fon
troupeau.
Pour fe mettre à couvert de leurs infultes, il envoya
fon diacre Marc à C. P. demander à l’empereur
la démolition des temples» principalement celui de
Marnas C ’étoit lors qu’Lutrope étoit encore en crédit,
& S. jean Chryfoitome déjà évêque , par confe-
quent en398.Marcobtintun ordrede fermer lestem-
pl< s; mais les officiers envoyez pour l’execution , fe
laiffierent corrompre par argent ; enforte qu’après
avoir abattu les idoles Se fermé des temples, ils permirent
de confulteren fecret l’idole de Marnas. Les idolâtres
perfecutant les Chrétiens de plus en plus, S.Porphyre
alla trouver l ’évêque Jean de Cefarée, Scie pria
de le décharger de cette églife, Si lui permettre de fe
retirer.Jean le confola 8c l’exhorta à demeurer, Se Porphyre
le conjurade venir doncavec lu ià C .P . Etant
arrivez à C. P. ils s’adreffierent à S. Jean Chryfoitome»,
qui les receut avec joye Si reconnut le diacre Mare
qui les accompagnoit , Sc qui a écrit la vie de S. Porphyre.
Il les recommanda à l’eunuque Amantius,qui
avoir grand credit auprès de l ’imperatrice, Sc étoit
grand ferviteur de Dieu.
Amantius les introduifit en effet chez l’imperatrice»,
qu’ ils trouvèrent couchée fur un lit d’or. Elle lesfa-
lua la premiere ; leur demandant leur benediétion ;
8c leurfit exeufede cequ’elle ne felevoit pas, àcaufe
de fa grofleffe. Ils lui racontèrent la perfecution des
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idolâtres, qui ne laiffoient pas même aux Chrétiens
la liberté de cultiver leurs terres, pour pouvoir payer
les tributs à l ’empereur. L’imperatrice leur dit : Ne
vous inquiétez point mes peres ; j’efpere que Dieu me
fera la grâce de perfuader l’émpereur de vous contenter;
allez vous repofer, 8c priez Dieu pour moi. En-
fuite elle fe fit aporter de l’argent, 6c leur en donna
environ trois poignées ; difant : Prenez toujours ceci
pour vôtre dépenfe. Ils le prirent, 8e en fortantils en
donnèrent la plus grande partie aux Officiers q u i te -
noient les portes.
L’imperatrice propoia la chofe à l’empereur, qui
en fit difficulté , craignant de diminuer les revenus,
s’il traitoit mal les habitans de Gaze. Les évêques
étans revenus la v o i r , elle leur en rendit compte, les
exhortant toutefois à ne fe pas décourager. Alors S.
Porphyre (e iouvint de ce que leur avoit dit unfaint
anacorete nommé Procope, qu’ils avoient vû en v e nant
dans l’ifle de Rodes ; &c fuivant fon inftruôtion »
il dit à l’imperatrice: Travaillez pour J .C . & il vous
donnera un fils. L’imperatrice rougit , &c treffailHt de
jo y e , 8t dit aux évêques : Priez Dieu, mes peres, que
j ’ayeun fils comme vous dites ; &c je vous promets de
faire tbut ce que vous defirez ; &c de plus de bâtir
une églife au milieu de la ville deGaze. Peu de jours
après l’imperatrice accoucha de Theodofe ; la joye
fut grande, 8c le baptême fort folemnel; &c à cet te
occafion l'imperatrice obtint de l ’empereur ce que
demandoient les évêques ; c’eft-à-dire là démolition
des temples deGaze, des privilèges 8c des revenus
pour les églifes Us pafferent à C. P. la fête de pâque,
qui cette année 401. étoit le quatorzième d'Avril. A
leur départ, 1 empereur 8t l'imperatrice leur firent de