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n. 67.
XXXVII
Troifiéme journée
8. Ju-in 41t.
Coll. j.
JSrevie. Coll. 3..
3j 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . v
trouva-les mêmes paroles que Tofhcier public avoit
lues.
O n leur reprefentoit, que dans leur requête du
jour precedenr, ils avoient demandé la procuration
des Catholiques, pour fuppléer aux actes qui ne pou-
voient être tranfcrits. Vous avez donc to r t , leur di-
ioit o n , de demander aujourd’hui ces aites. Mais ils
perfiftoient toujours à les demander. Ils revenoient
même à leur première chicane : en difant que le terme
de la conférence étoit pafle , puifqu’il finiffoit au
dix-neuviéme de Mai ; & comme ils l’avoient répandu
dans le peuple , les Catholiques reprefenterent
qu’ils avoient eux-mêmes agi depuis ce terme, en fai-
fant leur procurationlc vingt-cinquième de Mai. Enfin
leur opiniâtreté l’emporta : & pour ne pasgroflir
les aôfces par des conteftations infinies, on leur accorda
le délai qu’ils demandoient. Marcellin demanda
aux écrivains dans quel temps ils pourroient donner
les a£tes mis au net : ils demandèrent jufques au fep-
tiéme des ides. On remit donc la conférence au lendemain
fixiéme des ides, c’eft à-dire au huitième du
même mois de Juin ; & les parties promirent d’être
prêtes ce jour là.
La troifiéme & derniere journée de la conférence
fut le huitième jour de Juin 411. Les parties étant
entrées, le commiifaire demanda premièrement fi on
avoit donné les copies des aéles des deux journées
précédentes : il fe trouva qu’elles avoient été fournies
un jour plutôt qu’on avoit promis, c’eft -à-dire le
fixiéme de Juin au lieu du feptiéme. Les Donatiftes
les avoient reçues ce jour-là à neuf heures du matin ,
les Catholiques à onze heures:chacun dans leur églife,
comme il paroiiloit par leurs rqcepiiTez,
L i v r e v i n g t - d ë u x i e ’m e . 333 __________
il fembloit que l’on dût enfin venir au fond de A n . 411.
la queftion, mais les Donatiftes chicanèrent encore irevic%c_i_
l o n g -temps fur les qualitez des parties : prétendant
que les Catholiques étoient les demandeurs, au lieu
que les Catholiques foutenoienr., qu’ils n’étoient là
que pour défendre 1 eglife contre leurs calomnies.
Pour les contenter, le commiiTaire fit relire le ref-
crit de l’empereur, qui contenoit fa commi f lion, où
il paroiflbit que les Catholiques avoient demandé la
conference,&ilsenconvenoient; mais ils foutenoient
qu’ils ne l’avoient demandé que pour défendre leglife.
Les Donatiftes demandèrent qu’on lût aufli la requête,
fur laquelle ce referit étoit obtenu ; mais le com-
miffaire reprefenta,qu’on n’avoit pas accoutumé d’in-
ferer les requêtes à ces fortesde referits. Ilsferéduifi-
rent à demander communication de la procuration,en
vertu de laquelle les députez des Catholiques avoient
obtenu ce referit ; & les Catholiques voïant qu’ils ne
faifoient ces demandes que pour perdre le temps, &
ne point venir au fond , demeurèrent fermes à fou- .
tenir, qu’ils ne devoient point communiquer cette
procuration , & les preffoient de venir au fond : le
commiiTaire lui-même difoit, que fa commiflion ne
portoit autre chofe , & les prefloit de fon côté d’entrer
en conférence fur la queftion principale. Les
Donatiftesphicanerent aufli fur le nom de catholique:
prétendant qu’il leur appartenoit, & qu’il ne venoit
pas de ce que l ’églife s’étend par toutes les nations,
mais de ce qu’elle comprend tous les facremens. Le
commiiTaire déclara qu'il nommoit Catholiques ceux
que l’empereur nommoit ainfi dans fa commiflion ,
& que ces qualitez ne portoient point de préjudicç
aux parties. Les Catholiques foutenoient que les Do-
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