
i iS H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1
ôc des églifes d'Aquilée ôc de Jerufalem.
Cet te apologie ne contenta pas le pape Anaftafe :
il ne laifla pas de condamner Rufin -, ôc ayant appris
que Théophile d’Alexandrie avoitcondané les écrits
d O rigene, ôc en defendoit la leéture : il les condamna
ram.ep&Mayf. 3U^ 3 ^-orne- C e * principalement à la pourfuii
» fin. te de fainte Mar cel le, & comme l’on croit l’an 401,
To?i'Lc'.l'. L’année fuivante il écrivit! à Jean évêque de Jerufa-
m rÀ ÎZ ' ,cm> 4ui J J J g confulté au fujet de Rufin ; & lui en
parla ainfi : C ’eft à lui a v o i r comment il fe jüftifie-
ra devant Dieu , qui eft juge de fa confcienCe. Pour
Origene qui l a traduit en notre langue, je ne fça-
vois point auparavant qui il é to ic , ni ce qu’il avoit
dit. Il témoigné enfuite defaprouver tout-à fait cette
traduébion , comme n’étant propre qu’à infeéber l ’é-
glife Romaine d’une mauvaiie doébrine. Il fe confie
en laprovidence divine, que fa conduite feraapprou-
ver par tout le monde; ôc dit qu'il en a écrit plus
amplement a ion confrere Venerius. C ’étoit l’évêque
de Mi lan, qui avoit fucccde a Simplicien, Il ajoûte
qu il y a un reicrit des empereurs, qui défend à tous
les fidèles la ledure des livres d’Origene. Il exhorte
Jean a ne point s arrêter aux difeours du peuple, ôc
ne prendre de mauvais foupçons contre perfonne: ce
qui femble regarder S. Jerôme; & conclut parlant de
Rufin : Sçachez que je le tiens feparé de nous , enfor-
te que je defire d’ignorer ce qu’il fait & o ù i l eft: enfin
qu’il v o y e où il pourra être abfous Ainf i finit la
lettre du pape Anaftafe, qui eft le feul écrit que
nous ayons de lui. Il y traite Jean de Jerufalem avec
beaucoup d’honneur, & dit que la gloire de fon épif-
copat fe répand partout le monde: ce qui montre
que les reproches d O rigeni fine avancez contre lui
■MM
L i v r e v î n g t - u n i é’ me. 117
p a r î . Epiphanie ôc par S. J e rôme , n’avoient pas fait
grande impreflion à Rome , ou qu’elle étoit effacée, **£*•
Origene fut auifi condamné en Italie par Venerius de e¡■iji.jujim «.
1 a ,-.1 W • I/ ’ i l a. \.conc Milan ; ôc meme par Chromace d Aquilee: enhn tout
l’Occident le condamna.
, L I F R E V I N G T - V N I E M E
CE lu i qui entreprit le premier ôc avec le plus
de chaleur la condamnation d’O r ig en e , fut condamne Ori-
Théophi le évêque d’Alexandrie. Il fut long-rems à
| s’y refoudre , quoique preffé par S. Epiphane ôc par 7'?m
I S. Terôme , qui lui é c r iv i t , queplulieurs faints n’ap- HSSnS I
J , ^ . . J • 1 /* • I l WMmèd I prouvoient pas la patience dont il uloit envers Jes ne “ ap. Hier- 6 j • 6j.
I retiques , qu’il efperoit en vain corriger par la dou- H' " ' i8’
1 ceur. Enfin il fut déterminé par cette occafion. Entre
M les moines d'Egypte, il y en avoit plufieurs de fimples S4tr. V1 - 7.
| & groifiers : qui s’attachant à l’écorce des expreffions
H de l’écriture fainte, s’imaginoient que Dieu avoit une *
I figure humaine,ce qui les fit nommer en grec Antro-
I pomorphytes.Les mieux inftruits voulant les defabu- .s^./îv.xix*
I fe r , i l s’excitoit des d ifputes;&comme Or ig en e , dé-
I crié d’ailleurs, étoit le plus éloigné de cette groflicre
I explication de lécrituredes Antropomorphy tes trai-
I toient d’Origeniftes ceux qui les vouloient defabufer,
[ & ceux-ci les traitoient eux-mêmes de blafphema-
| tcurs ôc d idolâtres.
L’évêque Théophile foütenôit la faine doétrine ,
êtenfeignoit publiquement que Dieu eft incorporel.
^ Jl s’en expliqua même dans ¡une lettre pafcale , où il
réfuta fort au long l’erreur contraire. Cet te lettre &>/««.*.,.f.
étant poftée à l’ordinaire dans les monafteres, irrita