
fut interdit pour quelque tems, ôc en lerétabliffant,
S. Ambroife défendit qu il marchât jamais devant lui
parce qu’il avoit une démarche extraordinaire qui lui
* bleffoities yeux. Car le S. évêque étoit perfuadé que
les mouvemens mal reglez du corps, font un effet du
dérèglement de l ’efprit. L’évenement fit voir qu’il ne
s e to i t t rompe , ni en 1 un ni en l’autre. Le premier
abandonna la foi dans le tems de la perfecution des
Ar iens; le fécond, pour n’être pas jugé par les é v ê ques
dans uneaffaire d'intérêt , renonça auffi à la religion
Catholique. Il rapporte ces d. ux exemples dans
le traite des offices ou des devoirs, cju*i 1 compofa pour
l ’inffirucaion de ion clergé : à l'imitation de Ciceron
8c des Grecs , que Ciceron meme avoit imitez en les
offices. Saint Ambroife prend ce que leur morale
avoit de b on, 1 appuyant par 1 autorire de l’écriture ,
& félevant aux maximes de l'évangile. Il défend aux
clercs toute pourfuite d’affaires & tout trafic, voulant
qu ils fe contentent de leur petit patrimoine ,
p lerüi., s ils en ont , linon de leurs gages. Quelques-uns fe
dégoutoient du fervice del'églife pour les difficultés*
qu’ils y trouvoient. A quoi bon , difoient-ils, demeurer
dans le clergé, m’expofer aux mauvais trai-
temens, me charger de travail : pouvant v iv re de
mon b ien, ou en gagner d'une autre maniéré ? il leur
répond , qu’ils ne font pas clercs feulement pour v i v
r e , mais pour mériter devant Dieu après |eur mort ;
& c ’eft le fujet d’une de fes lettres,
Ep.i.x.i,. ' Il y en a une a Conftantius nouvellement établi
eveque dans le voifinage de R a v e n n e , qui fernble
avoir ete tire de fon clergé , puifqu’il le nomme fon
fils. Ce font des préceptes fur fa conduite, principalement
pour 1 inlfruélion de fon peuple. Il lyi recouvmande
l’égliie de Forum Comelit} que l’on croit être '------ — ’
Imola, qui étoit vacante ôc proche de lui : afin qu’il ^ N‘
lavifice fo u v en t , jufques à ce qu'on y ordonne un „.17.
évêque. Car , d i t - i l , le s occupations du carême qui
s’approche,ne me permettent pas d'aller fi loin. Il y en
a une à un autre nouvel évêque nommé Vig i le ,qui lui
avoit demandé des inftru étions: il lui recommande
en particulier d’exhorter fon peuple à rendse juftice Ep-i,..ug.
aux mercenaires, fuir l’ufure,8c pratiquer l’hofpita-
l ité: mais fur tout d’empêcher les mariages avec les
infidèles.
Plufieurs difciplcs de faint Ambroife gouvernèrent
faintement des églifes. On peut compter pour le premier
S. Auguftin , puis fon ami Alypius ôc S. Paulin
d eNo l e: mais entre ceux de fon clergé , on remarque
Venerius ôc Félix: qui avoient été fes diacres ,
dont Venerius fut évêque de Milan , & Félix de Bou-
1 1 i « -.1 1 i . M artyr, R . 4«
logne,tous deux comptez entre les SS. Theodule, qui £>«.+. m m .
avoit été fecretaire de S. Ambroi fe , fut évêque de twi.wta.n.u»
Modene. S. Ambroife impofa les mains à S. Gauden-
ce de Breffe, comme il a été d i t , à S. Félix de Corne , ;
& à S. Honorât de Verceil. On voit par fes lettres «o.J * '5’ ’
l ’eftime qu’il faifoitdeS. Félix,& l ’etroite amitié qui
etoit entre-eux.
L'ordination de faint Honorât fut une des demie- $.
res aétions de la vie de S. Ambroife. Après la mort de A,m,bjoiÎU ’’t" . / a 1 .1 . . m / glilede Verceil.
Limenius eveque de Ve r c e i l , qui avoit afliftc au con~
c i led Aquilée , le fiege demeura long-tems vacant
par ladivifion qui fe trouva dans cette églife : &c on
s'en prenoit à f i int Ambroi fe, qui étant métropolitain,
fembloit y devoir mettre ordre. Cela l’obligea à
leur écrire une grande le t t r e , qui commence ainfi ;
Je fuis accablé de douleur, de ce que vôtre églife 3p.sy»hi.