
404 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
enfans, ou plûcôt comme il a montré cc que l’églife
en a toûiours cru ; car ces gens-ci ne font pas con-
tens d’avancer des nouveautez impies, ils veulent
encore nous accufer de nouveauté. Enfuite il lût le
paffage de l’épître à Fidus, où font entr’autres ces
sup. i. vu. «■ »». paroles : Si les plus grands pécheurs venant à la foi
reçoivent la remilfion des pechez Si le baptême ;
combien doit-on moins la refufer à un enfant qui
vient de naître & qui n’a point péché : fi ce n’eft en
tant qu’il eft né d’Adam félon la chair, Sc que par fa
première naiifance, il a contracté la contagion de l’ancienne
mort ? Il doit avoir l’accès d’autant plus facile
à laremiflion des pechez, que ce ne font pas les liens
propres , mais ceux d’autrui qui lui font remis. T â -
c.ii. chons d o n c , dit faint A u g u ft in , d’obtenir de nos
freres, qu’ils ne nous appellent pas heretiques, parce
que nous ne leur donnons pas ce nom, que nous pourrions
leur donner. Ils vont trop lo in , à peine le peut-
on fouffrir ; qu’ils n’abufent pas de la paticnce. de
l ’églife. O n doit fouffrir ceux qui fe trompent en
d’autres queftions,qui ne font pas encore bien éclaircies
, ni allurées par la pleine autorité de l’églife, mais
non pas ceux qui veulent ébranler le fondement même
de l’églife. „
x v II y avoit grand nombre de Pelagiens en Sicile ,
Autres ouvrages Darticulierement à Svracufe ; ce qui donna fu ie tàu n
centre les Pela- r , \ r ■ » n • I
giens. . nommé Hilaire d’écrire a laint Auguftin , par quel-
- Aug.iiperf.juit. qUes Africains qui retournoient de Syracufe à Hippo-
'ap'.‘ Aug, ep. ig . n e , & d ele con fulter fur les fix propofitions fuivan-
tes: I. Que l’homme peut-être fans péché ; II. Qu’il
peut garder aifément les commandemens de D ie u ,
s’il veut -, I I I . Q u ’un enfant mort fans baptême ne
peut périr juftement, parce qu’il eft né fans pcche.
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’me . 40;
IV . Qu’un riche demeurant dans fes richeffes, ne
peut entrer au roïaume de D ie u , s’il ne vend tous
fes biens ; Si que s’il en u fep ou r accomplir les commandemens
, cela ne lui fert de rien. V . Q u ’il ne
faut point jurer du tout. V I . Que l’églifc , dont il
eft é c r it , qu’elle eft fans ride & lans tache , eft celle
où nous fommes à prefent, & qu’elle peut être fans
péché. La quatrième & la cinquième propofition ,
étoient un effet de l’orgueil des Pelagiens : qui con-
damnoient tout ferment Sc toute poffeffion des richeffes
, fous pretexte de s’exempter de tout péché Si
d’arriver à la perfeétiondès cette vie. Saint Auguftin
répond à la première queftion , comme il avoit fait
dans le fécond livre du mérité des pechez : montrant
par l’écriture que perfonne n’eft fans péché en cette
v ie , quoiqu’on puiffe en fortir fans péché. Sur la fécondé
, il d it: que c’eft une erreur in to lé ra b le , de
dire que le libre arbitre fuffit pour accomplir les commandemens
de Dieu , fans le fecours de la grâce & lc
don du faint Efprit. Le libre arbitre , d i t - i l , peut
faire de bonnes oeuvres, s’il eft aidé de Dieu : ce qui
fe fait en priant humblement & en travaillant. Mais
s’il eft abandonné du fecours de D ieu , quelque fciencc
de la loi qui le r e le v e , il n’aura aucune folidité de
jufiiee , mais feulement l ’enflure de l ’orgueil ; Si il
prouve toutes ces veritez par l’écriture. Sur la troi-
fiémequeftion, il établit le péché o rigin el, comme
dans le fermon de Carthage infiftant fur la paralelle
d’Adam Sc de J e fu s -C h r ift, Si montrant que les
faints même de l’ancien teftament n’ont été fauvez
que parla fo i en Jefus-Chrift. Il parle ici de la condamnation
de Celeftius à Carthage ; Si dit que ceux
de cette fcéte étoient en plus grand nombre qu’on
E c e iij
Ep. 157. al. 1 9 .
Sup.n. 3.
■. x. n. 4 *
c. ;. n. 11.
n xx.
Sup. n. x.