
Gen.xYii. $•
c. II.
Tom.’x . 9.
Ex.ec. x x z v i. 17.
c. II.
z .C o r . v . 10.
Sup. n. 5
c. 5.
Sap. iv . 11.
La predeftination difFcre de la g râ c e , dont elle
n ’eft que la préparation ; & elle différé de la pref-
cience. D ieu par la prefcience connoît tnême ce qu’il
ne fera point, comme les pechez ; par la predeftination
, il prévoit ce qu’il veut faire : comme quand il
promit a Abraham que les nations croiroient par fon
fils. Car il ne promet que ce qui dépend de lui. Or
fa promeffe eft ferme : c’ert pourquoi l ’homme ne
doit point craindre de s’y confier , quoiqu’elle foit
incertaine à fon égard. Il doit bien moins s’appuïer
fur fa volonté propre, qui eft incertaine en foi. Quo iqu’il
foit dit : Si tu c ro is , tu feras fauvé : il ne s’enfuit
p a s , qu’il n’y ait que le fécond qui foit au pouvoir
de Dieu. Ceux qui croient le prient d’augmenter
leur fo i ; 8c ils le prient de la donner à ceux qui
ne croient pas. C ’eft lui qui nous fait croire : comme
il dit par le prophète Ezechiel : Je ferai que vous
ferez mes commandemens. Nous fa ifon s , & il nous
fait faire.
Enfin la predeftination purement gratuite paroît
évidemment dans les enfans & dans J. C . Car par
quel mérité precedent les enfans qui font fa u v e z ,
font-ils diftinguez des autres ? C ’e f t , difoient les D e -
mi-Pelagiens, que Dieu prévoit comment ils vivroient
s’ils venoient en âge de raifon. M a is , dit S. A u gu ftin , . 0 r 3 O y
Dieu ne punie ni ne recompenle pas des aéiions qui
ne feront point : 8c il répété ici ce qu’il ayoit prouvé
dans la lettre à V ita l : que nous ferons jugez fui-
vant ce que nous aurons fait de bien ou de mal dans
notre corps. Et comme les Demi-Pelagiens rejet-
toient le livre de la Sageffe, où il eft dit : Il a été enle
v é , de peur que la malice ne changeât fon efprit :
Saint A uguftin le fou tien t, & par l’autorité de faim
Cypricn
L i v r e v i n g t - q u a t r i e ’me. S i
C yp r ien , 8c par celle de toute l’églife , où il étoit lu c. u.
publiquement de tout temps. Puis il montre la v é r ité
de cette fentencc en elle-même. Car fi Dieu avoit
égard à ce que chacun pourroit faire enYivan t plus
long-temps , nous ne pourrions être aiïurez du falut
ni de là damnation de perfonne. Mais le plus illuftre c. jraj
exemple deprédeftination 8c de grâce eft J .C . Q u ’a-
vo it fait cet homme , qui n’étoit pas encore , pour
être uni au Verbe divin en unité de perfonne ? Par
quelle f o i , par quelles oeuvres a voit-il mérité cet
honneur fuprême ) Nous voïons dans notre ch e f la
fource de la grâce qui s’eft répandue fur tous fes membres.
C a r S. Paul dit expreffément qu’il a été prçde- Rem. 1.4.
ftin é , 8c qu’il eft l ’auteur le çonfommateur de no- Mf
tre fo i.
Il y a deux fortes de vocations ; une commune à * <«■
çeux qui refufentde venir aux noces; une particulie-
re aux prédeftinez , 8c qui eft fans repentir. Ils font 0 '
appeliez ; non parce qu’ils croient, mais afin de .croire ;
car il eft dit : Vous ne m’avez pas choifi : c’eft moi qui Jo<in-ïV lS-
yous ai choifi. Le pere nous a choifis en Jefus-Chrift ^ *
avant la création du monde , afin que nous fqfiions
faints & purs devant lui. Il ne dit pas : Parce que
nous devons l’être , mais afin que nous le fufiions ;
8c il ajoute qu’il nous a predeftinez félon le bon plai-
fir de fa volonté : afin que perfonne ne fe glorifie de fa
fionne volonté. Et comme les Demi-Pelagiens fe pou-
yoient retrancher à dire : Dieu nous a prédeftinez
pour être fa in ts , parce qu’il p réyoïoit que nous croirions.
S. Auguftin montre que cette vocation comprend
to u t , même la fo i. Car S- Paul rend grâces à “
P ie u de la fo i des Ephefiens & des Theffalonidens ; ' 7?*"
Or ce ferojt fe moquer de Dieu que de lui rendre gra-
Tome V . M m mm