
A n . 4 1 0 .
Hift. Mifc. lib.
X I I I .
XXII«
Romains di£
p u*rfez.
Rinil. Itiner. /.
11.
Hier.pr&fat. in
i- in 3. 7 . lib.
in E&ecb.
Epifl» 16. ad
Erincip. e. j .
P m ß 8. in
Ez,ech.
Epiß, 17 . ad
MauU. c. 7.
30Î, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
faine Paulin fit cette priere : Seigneur que je ne f0;s
pas tourmenté pour de l’or & de l’argent; car vousfça-
ve z où font tous mes biens. En effet il avoit tout don.
né aux pauvres. Alaric ayant ravagé toute cette par-
tie de l’Italie, mourut l’année fuivante à Cofence
comme il fe préparoit à aller en Sicile.
De ceux qui fe fauverent du fac de Rome , plu.
fieurs fe retirèrent dans les ifles voifines delaTofca-
n e , d'autre en Sicile & en Afr ique; d’autres en Egy.
p t e , en O r i e n t , en Paleftine. Saint Jerôme en reçut
plufieurs en Bethléem, 8c cette occupation cha,
ritable, jointe à la douleur qu’il fentoit d une fi grande
calamité retardoit fes t ravaux, ne lui laiiîant pour
étudier que la nui t , où fa vue affoîbîie par fon grand
â g e , étoit fatiguée des lettres hébraïques. Après le
commentaire fur Ifaïe , qu’il avoit fait à la priere
d Euftochium , elle l’avoit encore engagé à celui
d Ez e chie l , & puis de Jeremie. D ’abord il fut fenfi-
blement touche de la nouvelle des deux fiéges de
R om e , qui fuivirent de fi prè s , 8c de la famine
qui y r e gn oi t , jufquesà manger la chair humaine.
La nouvelle de la prife l’accabla , jointe à la mort de
Pammaque 8c de Marcel le; mais quand il v i t chez
lui tant de nobles fugitifs de l’un 8c de l ’autre fexe,
réduits tout d’un Coup à la mendic i té, après leurs ri-
cheffes immenfes, qui cherchoient le vivre Sc le couvert
, nuds, blefTez 8c expofez encore aux infultes de
ceux qui les croyoient chargez d'or : toutes ces mi-
feres le faifoient fondre en larmes, 8c chercher tous
les moyens de les foulager. Il regardoit la fin du
monde comme proche , 8c voyoi t cependant en ce
terrible événement la main de Dieu 8c l’accompli 1-
fement des prophéties. Car il avoit fouvenc dit que
L i v r e v i n g t d e ü ï i e ’ m e , 3 0 3
[Rome encore attachée à l’idolâtrie 8c remplie de vi-
ICes j écoit la Babylone 8c la femme proftituée de Ta-
Ipocalypfe , 8c que la révolte prédite par faint P a u l ,
la v ant la venue de l’Antechnf t , étoit la chute de
[l’empire Romain ; que l’apôtre n’avoit pas voulu
¡marquer plus clairement, pour ne pas attirer la persécution.
Dans le même tems les barbares firent de grands
¡ravages en Orient, en Syrie, en Phenicie, en Paleftine,
|en Arabie, en Egypte. Saint Jerôme d i t , qu’à peine
■avoit-il pûlui-même échaper de leurs mains. Saint
■Nil décrit ainfi les défordres que firent dans le défert
■de Sina les Arabes,qui ne vivoient que de chaffe 8c de
■brigandage. Il étoit defeendu de la montagne avec fon
■fils, pour vifiter à l’ordinaire les moines qui demeu-
Iroient à BuifTon , c’eft-àdire, apparemment au lieu
loù Moyfe v i t le buiifon ardent. Le quatorze de Jan-
Ivier dès le grand matin , comme ils venoienr de finir
¡l'office, les barbares accoururent en c r ian t , 8c prirent
■tout ce qui reftoit aux moines des provifions pour
■leur h y v e r , fçavoir des fruits fauvages deifechez. Ils
len chargèrent les moines même s , après les avoir fait
Ifortirde l’églife, dépouillèrent les plus vieux, 8c les
■rangèrent tous nuds en file pour les égorger, ils com-
Imencerent par le prêtre nommé Theodule, à qui ils
■coupèrent la tête : fans qu’il fie autre chofeque le fi-
Igne de la croix, en difant : D ieu foit beni. Eniuite ils
¡tuerent un vieillard qui demeuroit avec lui , 8c un
¡jeune homme qui le fervoit; 8c firent figne aux auprès
de la main de s’enfuir. S.Nil ne pouvoit fe réfou-
¡dre à quitter fon fils que l’on emmenoit captif: mais
¡fon fils lui fit figne des yeux de fe fauver comme les
[autres. Il gagna donc la montagne , tournant tanc
in I f ai. XLT i I ,
lib. z. in Jown.
in fine.
Ep. 15 • ad A l-
£*/• 1 "¡t.
Nil. Narr, i.p ,
17.
Roll, 14» if'aè?,
nuar. p» 95 8.