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que l’on dilpofe au baptême ; mais qu’il faut auiïileur
enfeigner la morale chrétienne. La troifiéme, que les
baptifez n’arriveront pas à la vie éternelle par la foi
feu le , s'ils ne fe convertiifent effectivement & ne font
*■ «• de bonnes oeuvres. Il fait voir dans cet ouvrage, avec
quel loin on préparoit les competens avant que de
leur donner le baptême. Il y marque aufïi comme la
mauvaife interprétation des écritures avoir produit
des erreurs oppofées les unes aux autres.
I f ï l I f e P ° ur revenir à la cité de Dieu , S. Auguftin y réfout
les objeèbions des infidèles , fur la réfurreétion
e-f- ôc les qualitcz des corps glorieux. Il prouve que la ré-
furreètion eit pofliblepar celle de J .C . & i l prouvela
réfurreétion de J .C parce que le monde entier la croit
fur la prédication des apôtres. Ce f o n t , dit - i l , trois
chofes incroyables : que J .C . foit rcffufçité Ôc monté
au ciel avec fa chair ; que le monde ait cru une chofe fi
incroyable ; qu’un petit nombre d’hommes méprifa-
bles ôc ignorans l’ait perfuadéà tout le monde, & aux
doétes mêmes. Nos adverfairesne veulent pas croire
la première de ces veritez : ils voyent la fécondé, Sc
ne peuvent dire comment elle eft arrivée que par la
troifiéme. En effet, ces hommes méprifables &rignoi
• r * • rans, qui difoient avoir vû J. C . monter au ciel, ne
le difoient pas feulement; mais accompagnoient leurs
difeours de miracles évidens : & cela dans un fiecle
fort éclairé, où il n’étoit pas facile de faire croire de
telles merveilles. Pourquoi donc , difoit-on , ne fi
e-8- fe fait-il plus de miracles ? Parce, dit faint Au gu f t in,
qu’ils ne font plus fi neccffaires , ôc que la foi du
monde entier eft un miracle toujours fubfiftant.
Toutefois il s’en fait encore , mais ils ne font gueres
connus que dans les lieux où ils fe font . Et là-deffus
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’m e . 32;
il raconte jufques à vingt-deux miracles, qui étoient
de fa connoiffance particulière, foit pour les avoir vus
de fes yeux , foit pour les avoir appris de témoins dignes
de foi : la plupart operez par l’interceflion des c . 9:
martyrs, Ôc à la prefence de leurs reliques. Et il de- c. 1?. 39.
clare qu’il en omet un nombre fans compataifon plus
grand. Enfin il décrit la félicité des bienheureux , ôc ^#.147.1+».
traite de la maniéré dont Dieu peut être v û , foit par li'R‘ ,r-c- 41,
l’efprit, foit par le corps : outre ce qu’il en avoit déjà
écrit à Pauline & à Fortunatien contre les Antropo-
morphites.
Le tribun Marcellin, à qui les premiers livres de ce xi.
grand ouvrage étoient adreffez, étoit demeuré à Mlf«iïinU
Carthage , depuis la conférence des Donatiftes. Le 0
comte Heraclien gouverneur d’A f r iq u e , étant fait “«»■
conful avec Lucien ou Lucius l’an 413. crut pouvoir 4‘3-
fe rendre maître de l ’empire. Il paffa en Italie avec une
flotte de trois mille fept cens bâtimens ; & ayant fait
une defeente près de Rome , il fut mis en fuite par le
comte Mar in, ôc s’en retourna dans un vaifleau feul
à Carthage, où il fut tué auffi-tôt. Marin fuivit de
près ôc fit mourir plufieurs autres perfonnes accufées
d’avoir eu part à la conjuration d’Heraclien ; & le tri- Hier. 1 zl,ccHc.
bun Marcellin fut enveloppé dans ce malheur , à la ”h ».?».
fufeitation des Donatiftes, irritez de la fentencequ’il SS.'.'-t'î, Ip-
avoit rendue contr’eux. Saint Auguft in étoit alors à
Carthage ; ôc fur les paroles de Marin ôc de Cecilien
autre perfonnage confiderable , il avoit efperé avec
d’autres évêques, de fauver la vie à Marcellin ôc à
fon frere Apringius arrcréaveclui. Comme ils étoient
enfemble en prifon , Apringius dit un jour à M arcellin
: Si je fouffre ceci pour mes pechez, vous dont
je connois la vie fi chrétienne ôi fi fervente, comment
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