
A n . 399.
M m k . XVI. 18-
Aug.i.deOrd.c.-
1 1 . 1. Retrait, c,
1 . Cl ad. de Corfi
Tteod.
£ - 1 7 . C, Th.de
p¡oen~
Zof.lib.^.p.79^ t
Tbiloflorg.x.c, 6,
XXXVIII.
S. Jean Ghryib-
ftome réforme
ion clergé.
Socr.vi.c. 15 .
So&om,vm.c.7ï
2 ail, vita 4;*
90 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
menaça de mort ; tout cela ne l’ébranla p o in t , il ne
rendit point Eutrope; Ôc fit voir , comme il dit, la for-
ce invincible de l’églife, fondée furia piere : L’églife,
ajoute t - i l , qui ne confiftepas dans le lieu, ni dans
les murailles & les toits ; mais dans fes moeurs ôtfes
loix. C eft-a-dire, que ce qui mettoit en feureté ceux
q u is ’y refugioient, n’étpit pas la force des portes ou
desfiâtimens, mais le refpeéfcdela religion & la fain-
tetc de fes miniftres.. Eutrope fut pris toutefois, mais
par fa faute, étant forti de l’enceinte de l’égli fe, gi il
fut condamné à demeurer relegué dans l ’ifle de C h i pre,
avec confifcation de tous les biens ;gt privation
de tous fes honneurs, jufques a effacer fon nom des
faites s en forte que Ion ne compta pour confuí de
cette annee que Théodore , qui-étoit un homme de
mérité,Chrét ien 5c favantffoüé par S. Auguft in ôt paP
le poëte Claudien. La condamnation d’Eutrope eft
datée duièiziénie des calendes de Février à G. P. fous>
le coniulat de Théodore : c'eft-à-dire du dix-feptié-
me de Janvier 399. Mais Gainas ne pouvant iouffrir
qu il demeurât en vie : obtint qu’on le fit venir de
Chip r e a Calcédoine, où on lui fit fon procès denou~
v e au, & i le u t la t ê t e tranchée.-
Quelques-uns blâmèrent ledi fcóur sdeS.Cl íry fo*
ffome fur Eutrope , difant qu’il avoit infulté à ce
malheureux : mais la véritable caufe de ce reproche*
étoit le chagrin qu’ils avoient contre le S. Évêque.-
Il n’y avoit pas encore un an qu’il gouvernoit l ’é glife
de C .P . & l’arde ur de fon zele lui avoit déjà1
attire beaucoup d’ennemis à la cour & dans fon clergé.
Il attaqua premièrement les ecclefiaftiques, qu i
fous pretexte de chari té, vivoient avec des vierges1
qii’ils traitoienc de foeurs adoptives, & que l’on nom*
L i v r e v i n g t i e’ m e .1 91
ÿnoit fous-introduites, ou foeurs agapetes,comme qui
jdiroit charitables.Les prétextes étoient, d’aflifter une
vierge abandonnée, fansparens ni amis : de prendre
foin de fes affaires, Cel le étoit riche; gc de la nourrir
par charité, C elle étoit pauvre : de faire pour elle,
.tout ce que la bien-feance ne lui permettoit pas de
faire par elle-même : principalement en des pais où
les femmes ne paroiffent guere en public. D ’un autre
I côté les clercs prétendaient fe décharger fur elles de
leur ménage , & de ces petits foins aufquels les femmes
font plus propres : afin d’être plus libres pour les
fondions de leur miniftere.Àu refte, ilsfoûtenoient
| que dans cette familiarité ils ne prenoient aucune li-
f fierté criminelle, n*enfaifantpas moins profeflîon de
continence. S. Chryfoftome foûtenoit au contraire,
que cette cohabition étoit p i r e , que d’entretenir
ouvertement des femmes publiques : Ces infâmes ,
dit-il j qui le font font des payens, qui offrent des
moyens de fe corrompre" à ceux qui le veulent bien ;
ceux -c i font des Chrétiens , qui invitent au mal les
faints mêmes.
Nous avons de lui deux difeours fur ce fujet , qui
femblent être de ce temps. Dans l’un il attaque les
hommes, qui avoient de ces fauffes foeurs : dans l’autre
il attaque les vierges, qui vivoient avec les hommes.
Il fuppofe, comme ils prétendoient, qu’il ne fe
paffe en eux rien de cr iminel, contre la pureté du
corps : maisilnelaiffepâs de condamner cette cohabitation
, principalement à caufe dufcandale qu’ elle
caufe ; gc qui ne doit point être mépr ifé, puifqu’il
eft bien fondé, & que le fujet de le donner, n’eft point
une chofe bonne en foi, gt ûecëffàire. Il ruine tous
les prétextes de cesbonteûfes foçietez , &c en montre
M ij
A n. 399.
Sup. liv. v i n .
77. 41. »• 17«
17,Hier»ep. xr»
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A . to, 6. p . 214.
p. 13 .