
Trceop,
Vftnd. c.
6 i t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
fa/Te en cette extrémité -? Si vous me demandez con-
feil fur vos affaires temporelles, je ne fçai que vous
répondre. Mais fi vous me confultez pour le falut de
votre am e , je fçai très-bien ce que j’ai à vous dire.
». ij. N ’aimez point le monde , & ce qui eft dans le monde
: montrez votre courage,en domptantlacupidité :
»•«o. faites penitence : priez fortement d e tre délivré^de
vos ennemis in v ifib le s , c’eft-à-dire de vos paifions.
*. w. Faites des aumônes, jeûnez autant que vous pourrez,
fans nuire à votre fanté. Si vous n’aviez point de femme
, je vous çonfeillerois d’embrafter la continen ce ,
de quitter le fervice , Si vous retirer dans un mona-
ftere. Mais vous ne le pouvez fans le confentement
de votre femme. Ca r encore que vous n’aïez pas dû
vous marier, après ce que vous nous aviez dit à T u -
b u n e , elle eft dans la bonne f o i , puifquelle n’en fça-
v o it rien quand elle vous a époufé. Plût à Dieu que
vous puiffiez lui perfuader la continence-: mais du
moins gardez la chafteté conjugale. V o tre femme ne
doit point vous empêcher d ’aimer D ie u , de ne point
aimer le monde, de garder la f o i , même dans la guerre
, & d’y chercher la paix , de vous fervirdes biens
de ce monde pour faire des bonnes oeuvres, & ne fai-
re jamais aucun mal pour ces biens fragiles.
O n ne vo it point que le comte Boniface ait profité
de ces avis ; & il ne put re'parer le mal qu’il avoit
i.Mi. fait.Les amis qu’il avoit en Italie,& qui connoiftoienc
fa fidélité , ne pouvoient comprendre qu’il voulût
ufurper l’empire. Quelque-uns allèrent à Caithage
parle confeil de Placidie, & virent Boniface,qui leur
montra les lettres d’A ë t iu s , Si leur expliqua toutd
l ’intrigue. L ’imperatrice en fut fo r t furprife, &i n’o f i
toutefois témoigner fon indignation contre A ë t iu s ,
L i v r e v i n g t - q j l i a t r i e ’me . 6 i$
parce qu'elle avoit befoin de lui pour foutenir les a f faires
defefperées de l’empereur Ion fils. Mais elle fit
prier Boniface de quitter les barbares, & ne pas abandonner
l’empire. Boniface aïant reconnu fa fa u te , fit
ce qu’il put pour la réparer. Il pria les barbares de le UI-m,
retirer d’Afrique : mais ils s’en tinrent offen fe z , Si P-w-
il en fallut venir à une guerre ouverte contre eux : on
lui en vo ïad u fecours de Rome Si de Conftantinople.
Il y eut une bataille oû les Romains furent va in cus ,
Si les Vandales demeurèrent en Afriqu e , la ravageant
impunément.
U n évêque Arien nommé Maximin étoit venu un,
avec le comte Sigiivult & les G o th s , qu’il comman-
d oit pour l’empereur Valentinien contre le comte: ■vit. c. i» .
Boniface. Il conféra à Hippone avec S. Auguftin,à la
priere de plufieurs perfonnes , Si la conférence fut
écrite. D ’abord S. A uguftin lui demanda de déclarer
fa fo i -, & il répondit qu’il tenoit celle du concile de
R imini. Prefle de dire ce qu’il croïoit lui-même , il
dit : Je croi qu’il y a un feul Dieu Pere | qui n’a reçu
la vie de perfonne, & un feul Fils qui a reçu du Pere
fon être Si fa vie , Si un feuifa int Eprit confolateur
qui illumine & fan d i.fie nos ames. Il voulut que S. ». 13;
Auguftin prouvât l’égalité des perfonnes divines : s’efforçant
de fon côté de prouver l’in é g a lité , fous prétexte
de foutenir l’unité.de Dieu. C ’eft ce feul Dieu,
d it-il , que Jefus -Chrift Si le faint Efprit adorent ,
que toute créature refpeéte : c’eft ainfi que nous di-
fons qu’il cil un. Sur quoi S. Auguftin dit : Il s’en- ».14.
fuit que vous n’adorez point J. C . ou que vous A’a-
dorez pas un feul Dieu. Enfuite il lui demanda qu’il
prouvât par l ’écriture, que le faim Efpriradore le