
A n 418 Cependantlesévêques detoute l'A friqu e s ’ailemble-
rent à Carthage en concile plenier,au nombre de plus
Concile de Car- de deux cens : de la province Byzacene.de celle deTri-
Maf 4rs' premier Po ly Ï de la Numidie, de la Maurit.mie.de Sitifie, de
zofim. éd. an. la Cefarieiine. I ly en e u tm êm e d’Efpagne. Aurelius
f ÎJ7» **‘¿ T & Donatien de T e le p fe , primat de la
Byzacene préfidoient au concile , qui fut tenu dans
la fale fecrete de la bafiliquedeFaufte le premier jour
de M a i , fous le douzième confulatd’Honorius, c’eft-
a-dire l’an 418. On y décida huit articles dedoélrinc
Tom.z.conc.f. contre les Pelagiens, en ces termes : Quiconquedira
qu’Adam a-été fait homme mortel, en forte que foit
qu’il péchât ou qu’il ne péchât p o in t, il dût mourir,
c’eft-à-dire fortir du co rp s , non par le mérité de fon
péché , mais par la neceflité de fa nature , qu’il foit
anathême. Quiconque dit qu’il ne faut pas baptifer
les enfans nouveaux nez : ou qu’encore qu’on les
baptife pour la remiffion des pe ch e z, ils ne tirent
d’Adam aucun péché o r ig in e l, qui doive être expié
par la régénération , d’oû s’enfuit que la forme du
baptême pour la rémiifion des pechez eft fauife à
leur égard , qu’il foit anathême. C ar ce que dit l’a-
xa» y » pôtre . p ar un homrne [e péché eft encré dans le
m o n d e , & par le péché la mort ; & ainfi elle a paffé
en tous les hommes, qui ont tous péché en lui : cela
ne fe doit point entendre autrem ent, que l’églifc
catholiquerépanduë par to u t , l ’a toujours entendu,
Quelques exemplaires ajoutent ici un troifiéme arti-
joan.n\r. d e en ces termes : Si quelqu’un d i t , que quand le
Seigneur a dit : Il y a plufieurs demeures dans la
maifon de mon P e re , il a voulu faire entendre que
dans le roïaume des cieux il y a un lieu micoïen ,-ou
quelque autre lie u , où v iv en t heureux les enfans qui
L i v r e v i n g t -t r o i s i H f N B 483
fortent de cette vie fans le baptême, fans lequel ils T^"~
ne peuvent entrer dans le roïaume des cieux, qui eft 4
la vie éternelle, qu’il foit anathême. Car puifque le
Seiomeur a die : Quiconque ne renaîtra pas de l’eau &c y«*», juj.
du S. Efpritjiie peut entrer dans le roïaume des cieux :
quel catholique peut douter que celui qui ne méritera
point d’être cohéritier de J .C . n’ait fa part avec le
diable ? Celui qui n’eft pas à la droite fera fans
doute à la gauche. Les exemplaires qui ont cet article
f en comptent n eu f en tout : les autres mettent
pour troifiéme celui qui fuit.
Quiconque dira que la grâce de Dieu qui nous ju- cod.n.c.4.
ftifiepar J. C .n e fe r tq u e pour la rémiifiondespechez
déjà commis , & non pour nous aider encore à n’en
plus commettre, qu’il foit anathême. Si quelqu’un
dit que la même grâce de Dieu par J. C . nous aide a F'î-
ne point pecher , feulement en ce qu’elle nous ouvre
l’intelligence des commandemens, afin que nous fça-
chions ce que nous devons chercher & ce que nous
devons éviter: mais qu’elle ne nous donne pas d’aimer
encore &c de pouvoir ce que nous connoiffons devoir
fa ire , qu’il foit anathême. Car puifque l’Apôtre dit i.onyuM.
que la fcience enfle &c que la charité édifie : c’eft une
grande impiété de croire que nous avons la grâce de
J. C , pour celle qui enfle , & non pour cellequi édifie
; puifque l’un &c l’autre eft un don de Dieu, de fça -
voir ce que nous devons faire , &c d’aimer à le faire :
afin que la fcience ne puiife enfler, tandis que la cha-,
rite édifie. Et comme il eft écrit que Dieu, enfeigne >/<*/ «»! 10.
à l’homme la fcience , il eft écrit auffi que la charité f h 7
Vient de Dieu.
Quiconque- dira que la grâce de la juftification m fe
nous eft donnée, afin que nous puiffions plus facile-
P p p ij