
V I I .
Violence des
Donatiftes.
Sup. liv• xx i, n.
55*
Aug. ad Bonif.
£]>• 185. aL 50.
6. 7*
Aug. n i , cont.
Crtfc.
170 H i s t o i r e E c c l e s i s a t i q ü e.
aie eu befoin d’aucun concile pour la condamner,tant
elle écoit contraire à la tradition de l ’églife univer-
felle.
Les députez du concile de Car thage , tenu le vingt-
fixiéme de Juin 404. arrivèrent à la cour de l'empereur
Honorrus, pour demander la protection contre
les Donatiftes ; mais ils trouvèrent qu’il leur avoit
déjà accordé par avance , plus même qu’ils ne demandaient.
Car il avoit fait publier une loi, qui con-
damnoit tous les Donatiftes à des amendes pécuniaires,
8c leurs é vêques 5c leurs miniftres à l’exil. L’oc-
cafion de cette loi furent les violences qu’ils avoienc
exercées contre les catholiques. Servus évêque de
Tuburfique pourfuvoit la reftitution d’un lieu qu’ils
avoient ufurpé, 5c les procureurs des parties atten-
doient le jugement du proconful, quand les Dona-
tiftes vinrent tout d’un coup en armes dans fa ville ,
& à peine p û t - i l fauver fa vie parla fuite; mais ils
prirent fon perequi étoit un prêtre fort âgé , 5c le
mal-traiterent de telle forte qu’il en mourut peu de
jours après.Ils avoient aufli ufurpé Péglife d’une terre
nommée Ca lv iene , StMaxitnien évêque catholique
de Bagaïe en avoit obtenu en juftice la reftitution.
Ils vinrent l’attaquer dans cette mêmeéglife, comme
il étoit à l’autel, fous lequel il fe réfugia pour éviter
leurs fureurs, mais ils le briferent; car il n’étoit que
de bois, 5t des morceaux de cet autel avec des bâtons
& d’autres armes, ils lui donnèrent tant de coups,
que le lieu fut tout rempli de fon fang ; là playe par
où il en perdoit le plus, étoit un coup de poignard
qu il avoit reçu dans l’aine. Mais comme ils le trai-
noientfur le ventre demi nud ôc d. mi mort,la poulie-
re s’y attacha 5c arrêta le fang. ils le laiiferent eni
L i v r e v i n g t -d e u x i e ’ m e , 171
fin, 8c les Catholiques i’emporterent comme mort, en
chantant des pfeaumes; mais les Donatiftes revinrent
plus furieux, l’enleverent aux Catholiques qu’ils mal-
traiterent, ôc les mirent aifément en fu i t e , étant en
plus grand nombre. Ay ant ainfi repris M aximien, ils
lui donnèrent encore pluiîcurs coups, ôc croyant l’avoir
achevé, ils le précipitèrent la nuit du haut d’une
tour. Il tomba fur un tas de fumier réduit en pouf-
fiere, où il demeura couché fans connoiftance, Ôc prêt
à rendre l’ame : un pauvre homme qui en paffants’é-
toit arrêté là pour quelque neceflité naturelle , fut
épouvanté de ce corps.Il appella fa femme qui portoit
une lampe,5c s’étoit écartée par bienféance. Il reconnut
l’évêque.ôc avecle fecoursdefa femme l’emporta
à famaifon, foit par pitié, foit par l’efperance de quelque
petit profit, à deffein de le rendre auxCatholiques
v i f ou mort.
Maximien ainfi fauvé, fut fi bien penfé qu’il guérit,,
8c vint en Italie à la cour de l’empereur Honorius, où
il trouva Servus de T u b u r f iq u e , 8c quelques autres,,
qui avoient fouffert de pareilles violences des Donatiftes
, 5c ne voyoient pas de fureté à retourner chez:
eux.On fuc particulièrement touphé de l ’avanture de
Maximien : car on l’avoit crû mor t , ôc les cicatrices
dont il étoit tout c o u v e r t , montroient que ce n’était
pas fans fondement. La nouvelle de cette cruauté avoit
paffé la mer, ôc tous les efprits en étoient faifis d’hor-
reurôc d’indignation,contre Les Girconcellionsôc contre
tous les Donatiftes.
- L’empereur Honorius fit donc publier un édit donne
aRavenne, lieu ordinaire de faréfidence, la veille
des ides de Février, fous le coniulat deSt ilieonôc
d A n th em iu s , c ’eft- à -d i r e le d o u z i èm e de Février L’a a
A n . 405.
VIII.
Loix contre les*
Donatiftes.
L. ' 8« C. Th. dé
h&v»-