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4.2.1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
polirions, on ne manqua pas de dire qu’elles avoient
été oüies & condamnées au concile de Carthage. On
objeôfca auffi les propofitions envoïées à S. Auguftin
de Sicile, aufquelles il avoir répondu par le livre à
Hilaire ; fçavoir que l’homme peut être fans péché,
s’il veut. Que les enfans fans être baptifez ont la vie
éternelle. Que fi les riches baptifez ne renoncent à
tout , le bien qu’ils femblent faire ne leur fert de rien,
& ils ne peuvent avoir le roïaume de Dieu. Pelage
répondit à ces objeétions : Que l’homme puiffe être
fans péché, il en a déjà été parlé : Quant à ceux qui
ont été fans péché avant l’avenement du Seigneur , je
dis auffi qu’avant fa venue quelques-uns ont vécu
faintement & juftement, félon que les faintes écritures
l’enfeignent. Pour le refte, mes adverfaires témoignent
eux-mêmes que je ne l’ai pas dit ; ôc je n’en
dois pas répondre : toutefois pour la fatisfadtion du
faint concile, j’anathematife ceux qui le tiennent, ou
qui l’ont jamais tenu. Après cette réponfe, le concile
dit : Pelage ici prefent a répondu bien Si fuffifam-
ment à ces articles, anathematifant ce qui n’étoit
point de .lui.
On objedta à Pelage qu’il difoit : quel’églife eft ici
fans tache & fans ride. Il répondit : Je l’ai d i t , parce
que l’églife eft purifiée pair le baptême ; fie que le Seigneur
veut qu’elle demeure ainfi. Le concile dit : Nous
l’approuvons auffi. On lui objedta enfuite quelques
propofitions du livre de Celeftius, prenant plutôt le
fens de chaque article que les paroles. Le premier éroit;
Que nous faifons plus qu’il n’eft ordonné par la loi &
par l’évangile. A quoi Pelage répondit : Ils l’ont mis
comme étant de nous ; mais nous l’avons d i t , fuivant
ce que dit S. Paul de la virginité : Je n ’ai pointde
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précepte du Seigneur. Le concile dit : L’églife reçoit
encore cela.
On objedta enfuite à Pelage d’autres articles capitaux
de Celeftius : Que la grâce de Dieu &,fon fe-,
cours-n’eft pas donné pour chaque aélion particulière,
mais qu’il confifte dans le libre arbitre , ou dans la
loi Si la do&rine. Et encore : Que la grâce de Dieu
eft donnée félon nos mérités : parce que s’il la donne
aux pecheurs , il femble être injufte. D ’où il con-
cluoit : C ’eft pourquoi la grâce même dépend de ma
volonté, pour en être digne ou indigne. Car fi nous
faifons tout par la grâce : quand nous fommes vaincus
par le péché , ce n’eft pas nous qui fommes vaincus;
mais la grâce de Dieu , qui a voulu abfolument
nous aider, Si n’a pû. *Et encore : Si c’eft la grâce de
Dieu qui nous fait vaincre le péché, c’eft donc fa faute
quand nous fommes vaincu, parce qu’abfolument
elle n’a pû ou n’a pas voulu nous garder. A cela Pelage
répondit : Si ce font-là les fentimens de Cele f tius,
c’eft à ceux qui le difent à l’examiner : pour moi
je n’ai jamais tenu cette dodtrine , mais j’anathematife
celui qui la tient. Le concile dit : Le faint concile
vous r e ço i t , puifque vous condamné ces paroles réprouvées.
On objedta à Pelage cette propofition de Celeftius:
Que chaque homme peut avoir toutes les vertus Si
les grâces, par où , difoit-on , ils ôtent la diverfité
des grâces qu’enfeigne l’Apôtre. Pelage répondit ;
Nous l’avons dit ; mais ils le reprennent malicieufe-
ment Sc ignoramment ; car nous n otons pas la diverfité
des grâces, mais nous difons que Dieu donne
toutes les grâces à celui qui eft digne de les rece-
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voir , comme il les a données a l’apôtre faint Paul. Le
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».14.
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