
£14 H i s t o i r e E c c l es I a s t I q u e .'
P e re , convenant que le Fils l’adore comme homme.
Ec il prouva la divinité du S. Efprit, en ce qu’il a des
temple s, ce q u i n’appartient qu’à Dieu. Maximin
conluma la relie de la conférence par un grand dif-
cours in u tile , étant de retour à Carth a ge , il fe vanta
d ’avoir eu l’avantage dans la conférence. C e qui obligea
S. Auguftin de le réfuter en deux livres, dont le
premier fait voir que Maximin n’avoit pu lui répondre
: le fécond répond à tout ce qu’il avoit dit.
xu v. Saint A uguftin eut une autre conférence avec un
P a fc èn th iT 'A r ien , mais apparemment quelques années aupara-
vcflu.c.n. vant. C ’éroit Pafcentius comte de la maifon de l’empereur,
c’eft-à-dire intendant du domaine , qui abu-
fant de l ’autorité de fa charge , exigeoit rigoureufe-
inent les droits du fife , & infultoit aux catholiques,
qui Envoient la iimplicité de la foi. Il attaqua même
S. Augu ftin , & le fit inviter à une conférence
par plufieurs perfonnes confiderables. Elle fe tint à
Carthage en leur préfcnce depuis le matin jufques au
Aa g . ep. al. foir. Dès le commencement, comme on eut parlé
î7*‘ d’Arius & d’Eunomius, S. A lyp iu sq ui étoit prefent,
demanda pour lequel des deux étoit Auxence , que
Pafcentius avoit beaucoup loué. Alors Pafcentius ana-
thematifa hautement Arius & E u n om iu s ,& demanda
queS. A uguftin anarhematifât auifiHomooufîos,c’eft-
à dire confubftantiel,comme fi c’eut été une perionne:
puis ilinfifta qu’on lui montrât ce mot dans l’écriture.
Enfuite il fit fa profeifion de f o i , telle que S. A u guftin
offrit de la fouferire. Pafcentius l’é c r iv it , &
y comprit le mot de Non-engendré. S. Auguftin lui
demanda à fon tour de montrer ce mot dans l’écriture
; pour lui faire voir qu’il ne faut pas y cher-
L i v r e v i n g t - q u a t r i e’m e. 6
cher,.les m o ts , quand il eft certain que le fens s’y
trouvé. Pafcentius fe Tentant preffé,ôtaà S: Auguftin
le papier, où il avoit écrit fa profeifion de f o i , & le
déchira ; & ils convinrent qu’après le dîner ils au-
roient des écrivains en notes, pour écrire la conférence.
Ils revinrent à l ’heure marquée avec des écrivains:
mais Pafcentius ne voulut plus faire écrire ; & comme
S. Auguftin le p re ffo it, il lui dit en colere : J a u rais
mieux fait de m’en tenir à votre réputation : je
vous trouve bien au-deffous. S. Auguftin répondit:
Je vous avois bien dit qu’élle étoit trompeufé. Vous
avez dit v r a i , reprit Pafcentius. Saint A uguftin répliqua:
Puifque ma réputation & moi vous avons pan-
le diverfementà mon fujet : j’aime mieux me trouver
véritable qu’elle. Pafcentius perfifta à ne point:
vouloir qu’on éc r ivît: fous prétexte qu’on lui pour-
roit faire des affaires, à caufe des loix contre les he- rojfîd.
retiques ; & S. Auguftin avec les évêques pre fen s,
continua la conférence : prédifant ce qui arriva, que
chacun publieroit enfuite ce qu’il voudroit.
Le fiege de C . P. demeura quelque temps vacant l v .
après la mort de Sifinnius, quoique plufîëursdemanr c
dallent Philippe, & plufieurs Proclus. Mais pourév i- s«p. n. 44.
ter les brigues , la coùrréfolut de n’y mettre perfom Sçcr' v‘1’ ^
ne de l’églife même. On fit donc venir un étranger.
C e fut Neftorius n a tif de Gennanicie , mais élevé à
A n tiq ch e , o ù ila vo it été baptifé dès l’enfance. Ila vo it
pratiqué la vie monaftique dans le monaftere d’Eu- hftd
prepius, qui étoit aux portes d’A n tio ch e , àdeux fta-
des feulement de diftance, L ’évêque Theodote l’ordonna
prêtre, 8i lui donna l’emploi decatechifte, pour
expliquer la foi aux compcrans, Scladéfendrc contre
les hérétiques. En .effet il parut fo r t zélé contre ceux
Tome f i • K k k k