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Hym. 11. in
Hphef. IT. Mer.
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104 . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
res Aca ce & Antiochus foufcrivent lès canons, qu’ils
propofent comme faits pas des orthodoxes, & qu’ils
difent: Nousfommes delà même foi que ceux qui les
ont dreflez , alors notre difpute fera finie. L’empereur
frappé de la fimplicité de cette propofition ; dit à
Ant iochus enfoûriant : Jl n’y a point de meilleur expédient.
Severien & fa cabale changèrent de couleur,
& fe regardèrent les uns les autres. Toutefois preffez
parla circonftancedu l ieu, ils promirent de fouferi-
r e ,& f e retirèrent ainfi d’embarrasjmais ils ne tinrent
pas leur parole.
N e u f ou dix mois fe pafferent dans ces pourfui-
tes; & cependant faint Jean Chryfoftome tenoit fes
ailemblées avec quarante-deux évêques ; & le peuple
écoutoit toujours fes inftruétions avec une merveil-
leufe afteêtion. On rapporte avec raiion à ce tems-
là une de fes homélies fur l’épître aux Ephefiens, où
il montre que le fchifme n’eft pas moins dangereux
que l’herefie; & parle fortement contre les évêques
qui fe féparoient de lui fâns fu je t , & renverfoient
parleurs entreprifes l’ordre de la hiérarchie. Enfuite
il s’adreife aux femmes en particulier , & le u r dit: S’il
y en a quelqu’une qui veuille fe vanger de moi , je
lui en donnerai un moyen pernicieux. Donnez moi
des foufflets, crachez-moi au vi fage devant tout le
monde, chargez-moi de coups. Q uoi ! vousfremiifez
quand je vous dis de me donner des foufflets, & vous
nefremif lez point de déchirer le corps de vôtre maître?
Les ennemis de faint Chryfoftome voyant le crédit
qu’il a v o i t , & craignant que ce fchifme ne pro-!
duisît quelque fédit ion, firent publier une loi, qui
defend à tous les officiers du palais de fe mêler aux
aftemblées tumultueufes, commeils appellent , fous
L i v r e v i n g t - u n i e ’ me . z o j
peine de privation de leurs cha rg e s , & de confifca- 7
tion des biens. Cette loi eft donnée à C.P. le quatrié- N"
me des calendes de Février, fous le confulatd’H ono-
riusôc d’Ariftenete ; c’eft-à-dire, le vingt-neuvième
Janvier 404.
Le carême étant venu , Antiochus & fa cabale eu xxxv.
rent une audience fecrette de l’empereur ; & lui firent
entendre que Jean étoit convaincu, & qu’il devoit 8l.
donner ordre de le chaifer avant la fête de Pâque.:
L’empereur Arcade ne put leur refifter, & fit dire à
faint Chryfoftome de fortir d e l ’églife.Ilrépondit:J’ai
reçu de Dieu cette é g l i fe , pour procurer le falut du
peuple, & je ne puis l ’abandonner ; mais comme la
ville eft à vous , fi vous voulez que je qui t te, chaifez
moi de force, afin quej ’aye une exeufe légitimé. O11
envoya donc du palais, non fans quelque h onte , des r„u .
gens qui le chafferent, avec ordre de demeurer cependant
dans la maifonépifcopale. Ils attendoient, dit
Pallade, fi la vengeance divine fe declareroit, pour
le rétablir dans l’églife, en cas d’accident; ou le maltraiter
de nouveau. Le jour du grand famedi on lui
dénonça encore de fortir de l’églife; il répondit comme
il devoit. L’empereur craignant la fainteté du jour
ôc le tumulte delà v i l le , envoya quérir A c a c e& A n tiochus,
& leur dit: Que faut-il faire ? prenez garde
que vous ne m’aïez donné un mauvais confeil. Ils
repondirent hardiment: Seigneur, nous prenons fur
nôtre tête ladépofition de Jean.
Les quarante évêques qui lui demeuroient unis ,
fe prefenterent dans les églifes devant l’empereur &c
l’itnperatrice ; les priant avec larmes d’épargner l’é- r*u **r
g l i fed e j . C. & de lui rendre fon évêque ; principalement
à caufe de la pâque, & de ceux qui dévoient
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