
-, — — 3i8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. 41 i . de l’égli fe, de la caufe de Cecilien 8c de la quçftion
de fait; 8c montrèrent que l’églife catholique eft
répandue par toute la terre, fuivant les promettes de
D ieu ;q u e les mauvais tolerez dansl ’églifeparigno.
rance , ou pour le bien de la paix, ne nuifent point
aux bons, qui les fouifrent ians confentir à leurs
maux; que Cecilien & Félix d’ Aptonge, qui l’avoit
ordonné, avoient été pleinement juftifiez des accu-
fations formées contre eux : enfin que la conduite
des Donatiftes à l’égard des Maximianif tes, refu-
toit tout ce qu’ils objeéfoient aux Catholiques; foit
touchant le baptême, foit touchint la perfecution,
I- ou la communication avec lesméchans. Les évêques
Catholiques crurent devoir ainfi expliquer toute la
cauie dans leur lettre 8c dans leur procuration ; parce
que le bruit couroit, que les Donatiftes employe-
roient des exceptions 8C des chicanes pour avoir
prétexte, fi on les refufoit, de rompre la conférence;
8c les Catholiques vouloient qu’il parut dans les
aétes qui demeureroient, que la caufe de l’églife avoit
été traitée au moins fommairement, & que les Donatiftes
n’avoient pas voulu entrer en conférence,
de peur qu’ elle ne fut entendue. A la fin de la procuration
{ont nommez les dix-huit députez ; fept
pour conférer, fçavoir Aurelius, A lyp iu s , Auguftin,
V in c e n t , Fortunat, Fortunatien 8c Poflidius : fept
pour le confei l,Novat ,Florent iusMaurent ius , Prif-
, c&u ,+t. eus , Serenien , Boniface 8c Scillace : quatre pour garder
les aébes , Deuter ius , Léon , Aftere 8c Reftitut.
Les Donatiftes avoient auffi dès le ving-cinquiénre
de Ma y donné à leurs députez leur procuration, qui
ne contenoit que ce peu de mots : Nous vous commettons
la caufe de l’ég li fe , & nous vous en faifons
L i v r e v i n g t - d e u x i e ’m e . 31^
les defénfeurs contre les traditeurs qui nous peffe-
cutent, & qui par leur requête nous ont traduit en
jugement devant le rrès-illuftre Mârcellin. Nous
aurons agreable tout ce que vous ferez pour l’état
de la fainte égli fe, comme nous déclarons par nos
fouferiptions. - ; .
Apres tous ces préliminaires, le jour rnatqué étané
venu,ce i fà -dire ,le premier Juin 411. on s’affemblà
dans les thermes Gargilienes, qui étoiéht àù milieu
delà ville de Carthage', dans une! falfe frdîche, fpa-
cieufe & claire. Mârcellin y entra le premier accompagné
de vingt officiers : fçavoir , Sebaftien , Maxi-
1 mien & Pierre proteneurs domeftiques ,c ;éf t -à -dire,
gardes de l'empereur: Uri'us/Petroite & l.ibbfus du-
I cenaires : Boniface,'Evafe & Filécus appariteurs, deux
| feribes, quatre excepteurs ou écrivains, & quelques
I autres dont les fonctions nous font moins-connues.
I Outre ces vingt laïques, il y avoit quatre ccclçfiaf-
I tiquesnotaires èu écrivains en noteS, deux Catho-
l liques, deux Donatiftes. Alors Urfus ducenaire ,
I adreffant la parole à Mârcellin, dit : Il y a long-temps
I que votre grandeur nous a euvoïcz à toutes* les proi.
I V!nccs d’A f r iq u e , pour faire aifemblcr datrs quàtï’è
I mois les évêques, tant Catholiques que Donatiftes.
I Le terme eft échu , & ils font tous prefens : fçavoir,
I de la province Procohfulaite, de la province Byza-
I cene, de la Numidie1, de la îUauritamé , dé Sitifie &
I Cefarienne, & la province de Tripoli. Si vouslordom
I nez d onc , ils entreront. Mârcellin ordonna qu’ils
I Tôus'léis evêques- Donàtifte^enirérent-,
I .a Part ^cs Catholiques feulement lès dix-huit I e^ tCZ' Mârcellin fit un petit diféours, ou i’I rfecon-
noiflort, que te jugement étoit âu-déîlus de fon niè-
Tome y . q-t
A N . 4 1 1 .
i. Juin.
X X X I I .
Première journée
de la conlpi-
ration.
Gefla coll. j .