
A n . 4 2
Marc. chr.
LV .
Décrétâtes de
Celeftin.
C/ilefi. ep. i.
c«nc. p. 1618.
Lu c. x;
~ lîommèz de Prifcilla , & non pas de Prifcillien : aux
Ph ryg ien s, Marcioniftes , iBorboriens, MeiTaliens ,
Euchices ou Enthoufiaftes , D o n a tifte s , Audiens ,
H yd roparaftates, Afcodrugiftes, Photiniens , Pau-
licns, Marcelliens ; Se enfin aux Manichéens, qui font
arrivez , die la l o i , au dernier excès de. méchanceté ,
Se doivent même être chaffez des villes. Cette loi ne
fait point mention des Pelagiens : auili Neftorius leur
ibid. é to it-il favorable. C e fu tc e t te même année 418. que
l'on commença à celebrer la mémoire de faint Jean
Chryfoftome le vingt- fixiéme de Septembre : apparemment
par les foins de N e ftorius , fon compatriote
Se fon admirateur.
Cette même année le pape S. Celeftin écrivit une
amt lettre decretale aux évêques des provinces d eV ien n e
u.z. Se de Narbonne , pour corriger plufieurs abus. Quelques
évêques affeéàoient un habit particulier , c’eft-
à-dire, de porter un manteau de philofophe Se une
ceinture: fous prétexte qu’il eft ordonné dans l ’évan-
I-5S- gile d’avoir une ceinture fur les reins. Si on le prend
à la lettre , dit le pape , pourquoi ne portent-ils pas
à la main des lampes allumées aufli - bien que des
bâtons ? Ces paroles de l’écriture font royfteriufes ?
la ceinture figmfie la chafteté , le bâton eft le g o u vernement
paftoral, la lampe allumée eft l’éclat des
bonnes oeuvres. C e t habit particulier peut convenir
à ceux qui vivent en des lieux écartez , c’eft-àdire ,
aux moines : mais pourquoi changer dans les églifes
de Gaule la coutume pratiquée tant d’années par de
il grands évêques? Il faut nous diftinguer du peuple,
non par l’h a b it, mais par la dodtrine Se par les
moeurs ; Se ne pas chercher à impofer aux yeux de9
im p ie s ; mais à leur éclairer l’efprir. Ces paroles font
C. | .
c. 4 <
L i v r e v i n g t q u a t r i e ’m b .” 61«?
voir clairement que les ecclefiaftiques Se les evêques
mêmes n’avoient encore aucun habit particulier en
Occident.
Le fécond abus que reprend le pape faint C e le ftin ,
eft quel’on re fufo itlapeniten ceaux mourans. Il faut,
dit-il , juger fi leur converfion eft fincere, plûtôt par
la difpofition de leur e fp r it , que par la circonftance
du temps. Le troifiéme abus eft, que l’onordonnoit
évêques de fimplcs laïques, fans qu’ils euilent paifé
par les degrez de la clericature ; Se même des gens
prévenus de crimes. Il confirme le droit des métropolitains
, Se défend les entreprifes d’une province
fur l’autre. Il défend d'élire évêques des clercs étrangers
Sr inconnus, au préjudice de ceux qui fçrvent
depuis long-temps dans l ’églife même , Se à qui leurs
citoïens rendent bon témoignage. Car , d i t - i l , on
ne doit point donner un évêque défagréable au troupeau
: il faut avoir le confentement du clergé , du
peuple , des magiftrats.
Je vous renvoïe , d i t - i l , le jugement de l’évêque c .s .
de Marfeille, qui s’eft r é jo iii, d it -o n , du meurtre
de fon frere ; jufques à aller à la rencontre de celui
qui venoit foiiillé de fon fang , pour communiquer
avec lui. Pattocle évêque d’Arles avoir été tué deux Vro [p r. chr. «m
ans auparavant, c’eft-à-d ire, l’an 4 16 . par un tribun 4z6,
qui l’avoit percé de plufieurs coups, par l’ordre ie-
c r e t , comme l’on c r o i t , de Félix maître de la milice.
C ’eft fans doute de ce meurtre, dont parle la lettre du
pape faint Celeftin , qui eft dattée du feptiéme des
calendes d’A o û t , fous le confulat de Félix Sc.de
Taurus: c’eft-à-dire , du vingt-fixiémede Juillet 418..
L ’année fuivante 4x9. fous le confulat de Florentius Epiji.;.'p. util
Sc de D en is , il écrivit auifi une lettre decretale aux
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