
4S4. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ment accomplir par la grâce ce qu’il nous c il ordonné
de faire parle libre arbitre : comme il fans recevoir
la graccmous pouvions accomplir les commandement
dc.Dieu , quoique difficilement : qu’il foit anathê-
me.. Car lè Seigneur parloit des, fruits des comtnan-
démens de Dieu , lorfqu’il dit : Sans moi vous ne
ppuyez.rien fa ir e , 6c non pas : V ou s le pouvez plus
difficilement. C e .que d i f l ’apôtre faint Jean : fi nous
difons que nous n’ayons point de péché , nous nous
trompons n ou s-mêmes, Si la vérité n’eft point, en
n o u s : quiconque croit le devoir entendre, comme fi
par humilité nous ne devions pas dire que nous n’avons
point de péché, 6c non parce qu’il efta infi véritablement
: qu’il foit anatheme. Car l’apôtre ajoute:
Mais fi nous çonfeffons nos pechez , il eft fidele &
ju f te , pour nous les remettre , & nous purifier de
toute iniquité.: ce qui montre affez qu’il ne le dit pas
feulement par humilité , mais en v e r ité . Car il pou-
vo it dire : Si nous difons que nous n’avons point de
pé ch é , nous nous é le v o n s , & l ’humilité n’eft point
en nous ; mais en difant : Nous nous trompons,& la
vérité n’eft point en nous ; il montre affez que celui
qui die qu’il n’a point de péché , ne dit pas une vérité
, mais une fauffeté.
Quiconque dira que les faints difant dans l ’oraifon
dominicale : Remettez-nous nos d ettes, ne le difent
pas pour eux - mêmes -, parce que cette demande ne
leur eft plus neceffaire : mais pour les autres qui font
pécheurs dans leur focieté : 6c que par cette raifon.
chacun des faints ne dit pas : R em e tte z -m o i mes
d ettes, mais remettez-nous nos dettes ; en forte que ,
l ’on entende que le jufte le demande plutôt pour les
autres que pour lui : qu’U fpit anatheme. Car l’apô»
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’m e . ' 484
tre faint Jacques étoit faint 6c jufte quand il difoic :
Nous manquons tous en beaucoup de chofes. Et
pourquoi ajoute-t’ü , T o u s , fi ce n’eft pour s’accorder
avec le pfeaume où nous lifons : N ’entrez pas en
jugement avec votre ferviteur, parce qu’ame vivante
ne fera juftifiée devant vous ? Et dans la prieredufage
Salomon : Il n’y a perfonne qui ne peche ; 6c dans le
livre de Job : Il marqué la main de tous les hommes,
afin que tout homme fqache fa foibleffe. C ’eft pourquoi
le faint & jufte Daniel aïant dit en pluriel dans
fa priere : Nous avons p é ch é , nous avons commis
l’in iq u ité , 6c le refte ; qu’il confeffe véritablement &
humblement : de peür que l’on ne crût qu’il l’eut dit
des pechez de fon peuple, plutôt que des fiens, il dit
enfuite : Comme je priois 6c confcffois au Seigneur
mon Dieu mes pechez & les pechez de mon peuple. Il
n’a pas voulu dire noa pechez : mais il a dit les pechez
de fon peuple 6c les liens,parce.qu’ilp révoïo it comme
prophète ceux - ci qui l’entendroient fi mal. Ceux
qui veulent que ces paroles mêmes de l’oraifon dominicale
: Remettez nous nos dettes, foient dites par
les faints feulement par humilité , 6c non pas avec
venté : qu’ils foient anathêmes. Car qui peut fouffrir
celui qui en p r ian t, ment non aux hommes-, mais
a Dieu-même : qui dit des levres qu’il veut qii’on
lui remette , & dit du coeur qu’il n’a point de dettes
qu’on puiffe lui remettre ? On croit que ces canons
furent dieffez par S. A u gu ftin , qui étoit l’amc de ce
concile.
C e même concile fit encore plufieurs canons Touchant
la réunion des Donatiftes, pour régler à quelle
cathédrale devoient appartenir tes égtifes particulière
s , que les évêques avoient réunies, après ou de-
A n . 41S,
Jacob, ni* 8.
Pf. 141. 1.
I. Paralip. vT.
Job. XXXYII. 7.
Dan. 12. $
Ibid. 1 <s>
c. Si
Frofp. Car.
X L IX .
Canons touc’ ant
les Donatiftes.
Conc.Afric. c. 84.
?)•
Cod. can. J k*f