
A n. 400.
Greg.Tur*i*biJl•
r. vit.
Id. i v. mirac'c.
30.
Suù. xiv. »,25.
Greg.l 1 . hiji. c»
L.
Rufin traduit
Grige ne.
». 6 . '
Hier»to,ult.
110 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
prioientde fe tourner de côté pour fefoulager, il dit:
Mes freres, laiflez-moi regarder le c ie l , plutôt que
la terre , afin que mon ameprene l'a route pour aller
à Dieu. Puis voyant le démon près de lu i , il dit : Q ue
fais-tu là, cruelle b ê t e ?T u n e trouveras, tien en moi:
j ’irai danslefein d'Abraham. En difant ces mots, il
expira; 6c lesalfiftans admirèrent l’éclat de fon vifa-
ge 6c de tout fon corps, qui leur parut comme deja
glorieux. Les habitans de Poitiers prétendoient enlever
fes reliques J à caufe du fejour qu i l avoit fait
chez eux, en fon premier monaitere deLiguge : mais
le peuple de Tours l ’emporta. Il y eut une multitude
incroyable de peuple à les funérailles. Comme on le
raportoit à Tours , toute la ville vint au devant : tout
le peuple de la campagne y accourut , & plufieurs
des villes voifines; il s’y alîembla envión deux mille
moines , 6c une grande troupe de vierges. Tous fon-
doient en larmes, quoique perfonne ne doutât de fa
gloire. On le porta en chantant des hymnes jufques
au lieu de fon fepulchre: où fut depuis bâtie une grande
é g l i f e , 6c l ’illuftre monaftere de S. Martin de
Tours.Il gouverna cette églife pendant vingt-fixans,
6c eut pour fucceífeur S, Brice un de fes difciples. Un
autre de fes difciples, fçavoirSevercSulpice, écrivit
fa vie.
Vers le même temps Rufin d ’Aquilée fuf condamné
par le pape Anai tafe, ce qu’il faut reprendre
de plus haut. Rufin ayant demeuré environ v ingt -
cinq ans à Jcrufalem avec fainte Melanie , revint a
R om e v e r s ï ’an 597. Uy publia une verfion latine de
l ’apologie d ’Origene , attribuée au martyr S. Pam-
phi le, avec une lettre, pour montrer que les oeuvres
d ’Origeneont été falfifiées; l ’une & l ’autre adreiféçs
L i v r e v i n g t i e ’ m e . i z T
¿Ma c a i r e , qui avoit été vicaire du prefet du pretoire, Pall-Lduf.cAijL
ôc faifoit profeifion depieré.Enfuite Rufin donna une
traduéfion de l’ouvrage d’Origene Pert-archôn, c ’eft -
à dire des principes ; avec une preface adreifée au m ême
Macaire, où il dit : Jefçai que plufieurs de nos jp.mer. «. r.
freres ont defiré qu’Origene fût traduit en latin par ee-6bà'UMlt‘
quelques favans hommes; & en effet, nôtre c o n f é r é
ayant traduit deux homélies fur le cantique : àia prie-
re de l’évêque Damafe, y a mis une preface fi magnifique,
qu’il n’y a perfonne à qui il ne donne envie de.
lire Origene ; 8c il promet de traduire plufieurs autres
de fes ouvrages. Je veux donc fuivre, quoique
d’un ftile bien inférieur , ce qu’il a commencé 6c
approuvé: 8c faire connoître cet homrne, qu’il appelle
le fécond doéteur de l’églife après les apôtres, 8c dont
il a traduit plus de foixante 8c dix homélies, j e fuivrai
aulii fa methodc,en éclairci fiant les endroits obfcurs,
6c fuprimant ce qui ne s’accorde pas avec ce qu’il a dit
ailleurs, couchant lafoi catholique : de quoi je vous
ay rendu raifon dans l ’apologiede Pamphile. il fi dt
fa preface,en conjurant lecopiltede tranferire fidèlement
cet ouvrage. Le confrere que Rufin ne nomme
p o int , 8c qu’il lemble tant loin r , eli S Jerôme : qu’il
vouloir ainfi prevenir , en montrant comme il s’étoic
engagé à approuver Origene. ,
Rufin ayant répandu cecte verfion à Rome , fere- c-s-t*
tira a Aquilée fa patrie : avec une lettre de communion
du papeS Sirice, qui ne le défiant de r ien, la
lui avoit accordée facilement. C e faint pape mourut
peu de temps après, c eli-a-dire le vingt fixiéme de
Novembre 598,ayant gouverné l'eglifeRomaine près
de quatorze ans. Incontinent après on élût Anaftafe , ¡mi,
qui ne tint le faint fiege que tr©is ans.& demi. On lui >i’
Tome F,\