
A n. 3? 6.
xx.
M ira c le s de
S . Am bro ife.
«•43.
1. Coy. y. j.
50 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
parler de lui à un Chrét ien venu d’Italie, crut en J. C.
&c envoya des ambaifadeurs chargez de prefens pour
l ’églife de Mi lan, priant S. Ambroife de l’inftruire
par écr i t , de ce qu’ elle devoir croire. Il lui écrivit une
belle lettre en forme de catechifme, oùi l l’exhortoic
d’engager fon mari à garder la paix avec les Romains.
La reine ayant reçu cette let tre, periuada au roi de fe
donner aux Romains avec fon peuple ; elle vint elle-
même à Milan : mais elle eut la douleur de ne plus
trouver en vie S. Ambroife. Nous n’avons point la
lettre qu’il avoit écrite à cette reine.
Un efclave du comte St i l icon, ayant été délivré
d udemonqui le tourmentoit , demeuroitdanslaba-
iïlique Ambrof iene; & fon maître qui l’aimoi t , l’a-
vo i t recommandéàS- Ambroife. On'découvr i t qu’i l
faifoit de fauifes lettres, pour donner la charge de tribun
: enforte que l’on arrêta des gens qui alloientr
exercer en vertu de íes provifions. Stilicon relâcha à
la prieredefaint Ambroife, ceux qui avaient été ainfi
trompez: mais il ne punit point fon efclave, & fe
contenta d’en faire fes plaintes au S. évêque. C om me
cet homme fortoit de la bafilique, S. Ambroife
donna ordre de le chercher, & le lui amener. Il l’in-
rerrogea, & l’ayant convaincu de ce crime , il dit : Il
faut qu’il foit livré à fatan, pour la deftrudion de la
chair, afin qu’à l’avenir perionne n’ofe rien faire de
femblable. Au même moment , & avant que le faint
évêque eût achevé de parler, l’efprit immonde fe fai-
fit de lu i , & commença à le déchirer ; de quoi nous
fûmes tous fort épouvantez , dit Paulin. Et il ajoute:
Nous vîmes pendant ces jours-là plufieurs pofledez
délivrez par fon commandement & par l’impof itioa
de fes mains.
L i v r e v i k g t i e * m e . î 1
Nicetius auparavant tribun & notaire, avoit les “ ™
pieds fi douloureux, qu’il ne pouvoir prefque paroitre
en public: comme il s’approchoit de l’autel pour
recevoir le S. Sacrement, S. Ambroife par hazardlui
marcha fur le pied, & le fit crier; mais i l luidi t : A l lez
vous ferez déformais guéri. En effet, au temps de
la mort du faint, il témoignoit avec larmes, qu’il n’a-
voi t point fenti de mal depuis.
Peu de jours avant que S. Ambroife gardât le lit , "•4I*
comme il d id o i t l'explication du pfeaume quarante-
troi fiéme, Paulin qui écrivoit fous lu i , vi t tout d’un
coup un feu en forme d’un petit bouclier, qui lui cou-
vroit la tê te , & entra peu à peu par fa bouche: enfuite
fon vifage devint éclatant comme la neige, puis il prit
fa première forme. J’en fus tellement épouvanté,
ajoute Paulin, que je demeurai immobile, &. n,e pus
écrire ce qu’il d i foi t , qu après que la vifion fut paiîee.
Il difoit un pa{fage de l’écr i ture, que je retins fort
bien, & il ceifa ce jour-là d’écrire ou de d id e r , en-
forte qu’il ne put achever le pfeaume.Jera,portai auffi-
t o t ce que j ’avois vû au diacre Caftus fous la conduite
duquelj ’étois, & il memontrapar le sade s des apôtres,
que j ’avois vule S. Efpritdefcendre fur le S.e v e -
que. Nous avons cette explication de S. Ambroife fur
le pfeaume 43 où en eifet il finit au verfet 2 5. &c ne dit
rien fur les deux derniers, il falloir qu il fe fèntit deja
malade: car Paulin témoigne que quand il fe portoit
bien, il ne fe déchargeoit pas de la peine d’écrire fes i7.ais*i.
livres de fa main. EtS. Ambroi fedi t lui -même , qu’il al' 65'
ne d id o i t pas tout , principalement la nuit : pour-
n’incommoder perfonne , pour pefer davantage ce
qu’il écrivoit , & rendre fon ftile plus e x ad.
Paulin ajoute : il prenoit foin de toutes les églifes
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