
A n. 395.
Gauderit.ferm•
1 7 . p. 90. c , to.
bibL. P» tr.
Ennod.carm.iZ.
38 H i s t o i r e E c c l e s i a s t 1 0 u t.
veux & la batbe, qu'il nous fcmbloit qu’elle venoic
d etre lavee & enterrée. Nous fumes auffi remplis d’une
odeur, dont la douceur étoitau deffus de tous les
parfums. O a recueillit ce fang avec db plâtre & avec
es mg^s, & c eft ainfi que l’on envoyoit des reliques,
car on ne divifoit pas encore les corps- Paulin
avoue qu’il n’avoir pû fçavoir en quel tems S. Na -
zatre avoit fouffert le martyr. Son corps fut mis fur
un brancard, & porte à la bafilique des apôtres,
pi es la porte Romaine. Auflî-tôtS. Ambroife-retour-
na prier avec Ion clergé dans le même jardin où
ecoit faint Celfe. Nous ne fçavons point , dit Paulin,
q u i l y eut jamais prié auparavant : mais c’étoit la
marque de la découverte du corps d’un ma r t y r ,
quand le S. prélat alloit prier à un lieu où il n’avoic
jamais ete. Nous apprîmes toutefois des gardiens de
ce l ieu, que leurs parens leux avoient recommandé
e ne e point qui t ter , tant que dureroit leur race,
parce qu’il y avoit de grands tréfors. Le corps du
m a r t y r , c et t-a-dire, de S. Celfe, fut auffi porté à la
bafilique des apôtres , où on avoir auparavant mis
de leurs reliques avec grande dévotion. Là comme
Ü ^™ broiie prechoit, un homme du peuple rempli
d e l efprit immonde, commença àc r ie r , qu’Ambroi-
ie le tourmentoit. Le S. évêque fe tourna vers lui: &
di t : la is - toi démon; ce n’cfl pas Ambroife qui te
tourmente, mais la foi des SS. & ton envie, parce
que tu vois des hommes monter au lieu d’où tu as été
précipité. Ambroife ne fçair point s’tn faire acroite.
A ces mots le poffedé fe tut , fe coucha par terre,
& ne fit plus aucun bruit. On prétend avoir reconnu
depuis que faint N zairé & S. Çelfe avoient fouffert
la p e r fe c t io n de Néron.; & plufieurs églifes ont
L i v r e v i n g t i e ’ m e . 3?
été honorées de leurs reliques.
. Saint Gaudence en eut fa part : c’eft-à-dire du fang
recueilli dans du plâtre; & il fe contenta d’avoir ce
témoignage de leurs fouffrances. S. Amb ro i fe i ’avoic
ordonné évêque de Breife quelque tems auparavant,
après la mort de S. Philaflre. Il fut élû abfent, car il
ctoit allé à Jerufalem, Sc le peuple s’engagea par ferment
, à ne point avoir d’autre évêque : ce qui obligea
S. Ambroife & les évêques de la prov ince à lui
écrire par les députez que le peuple lui envoya : pour
luiordonner d e re v enir , fous peine de défobéïifance ;
& d’être excommunié, même par les évêques d’O -
rient. Il revint donc, & quoiqu’il alléguât fa jeuneife
& fon incapacité, malgré toute fa réfiftance, il fut ordonne
évêque. Nous apprenons tout cela du fermon
qu’il fit à fon ordination. En un autre il dit que dans
ion voyage de Jerufalem ilpafla en Cappadoce, Sc
q u' étant à Cefarée, il y trouva des fervantes de Dieu,
qui gouvernoient un monaftere, & qui étoient iceurs
& nièces de S Bafile. Elles avoient autrefois reçu de
lui des reliques des quarante martyrs, qu’elles donnèrent
a S. Gaudence : protelfant qu’elles avoient toujours
demandé à Dieu de laiifer ce précieux trefor à
quelqu’u n , qui l’honorât comme elles avoient fait.
S. Gaudence apporta ces reliques en Italie, ôc les mit
dans fon églife.
Nous avons de lui dix-fept fermons, dont les dix
premiers furent prononcez aux nouveaux baptifez
pendant la femaine de Pâque, & faint Gaudence les
écrivit enfuite, à la priere de Benevole, qui n’avoit
p ù y affifter, étant encore foible des relies d’une
grande maladie. C ’eft ce même Benevole, qui avoit
été difgraciépar l’imperàtrice Juitine, pour avoir re-
XIV.
S. Gaudence é-
vêque de Brefic*
Gaud. fe rm . 16 ,
Suptliv-. XYf I
n, 43.
Gaud. pr&fat».