
A n. 404.
X L V I I .
More de fsint
Flavien. Porphyre
évêque
d’Antiochc.
T ail. dial. j>.
144.
Socr.vr t.c.
Sox.om»yn i . (.
*4*
i i S H i s t o i r e E c c l e s i a s t iqjuë.
piufieurs, rendit plus d’honneur à Maruthas que dev
an t , favorifa les Romains 8c embraffa leur amitié.
Peu s’en fallut même qu’il ne fefift Chrét ien, à l’occafion
d’un autre miracle. Car ion fils étant tourmenté
d’un d émon, Maruthas 8c l ’évêque de Perfe, nommé
Abdaou Abblaat , le délivrèrent par leurs jeûnes
Sc leurs prières.
Saint Flavien évêque d’Antioche mourut vers le
tems de l’exil de S. Chryfof tome , fans avoir jamais
confenti à fa condamnation. Il avoit tenu ce fiege
vingt- trois ans. Pour lui donner un fucceffeur, tout le
peuple jettoit les yeux fur le prêtre Conf tant ius , qui
avoit fervi cette églife depuis fa plus tendrejeuneffe.
Il fervit premièrementl’évêque pour l’expedition des
lettres, 8c s’en acquitta fans reproche d’aucun intérêt
fordide. Enfuite il fut leéteur, puis diacre, 8cvécut
dans uneentiere pureté de moeurs, gardant toujours
le célibat. Il menoit la vie afeetique, 8c jeûnoit fou-
vent jufques au foir, pour foulager les affligez, llcon-
noiifoit promptement, puniiToit lentement; étoit méditatif,
recueilli , charitable, jufte dans les j.ugemens,
patient pour les injures, perfuafif; d’une phifionomie
g r a v e , d’un regard fevere , d’une marche prompte,
fon vifage étoit fouriant jufques dans fes nialadies.Tel
ctoit le prêtre Conftantius,ami de S. Jean Chryfofto-
m e , à qui ce Saint a écrit piufieurs lettres, 8c qui vint
l ’attendre à Cucufe.
Il y avoit dans la même églife d’Antioche un nommé
Porphyre, qui depuis long- temsavoit exercé les
fondions dediacre, 8c puisdeprêtre , fans avoir ji-
mais renduà l ’églifeaucunfervicefpirituel. il s’oppo-
foit toujours aux bons évêques du vûifinage.; 8c comme
il étoit de C.P.i l aYoit beaucoup de pouvoir auprès
L i v r e v i n g T - u n i e’m e. n p
des tmgiftrats, 8c faifoic fi bien par fes intrigues,qu’il
empêchoit les bonnes ordinations ; 8c obligeoit les
évêques, prefque malgré eux , à ordonner des gens
indignes. Ses moeurs étoient impures, 8c on l’accufoit
des débauches les plus abominables. On vo yoi tà fa
fuite des cochers du c irque, des danfeurs , 8c il man-
geoit avec eux. Il y avoir preuve par des plaintes formées
devant divers magiftrats,qu’il étoit ami 8c pro-
teéteur de quelques enchanteurs. C ’eft ce même Porphyre,
qui avoit été le fujet d'un des chefs d’accufa-
tion contre S. Chryfoftome au concile du C h ê n e , s«p.».
comme ayant voulu le faire bannir parEutrope. A près
t la mort de Flavien,il voulut être évêque d’Antioche,
8c commença par éloigner Conftantius. Il écrivit à la
cour aux évêques qui étoient en crédit , 8c obtint un
I ordre de l’empereur pour l’envoyer en exil dans l’Oa-
f is, comme feditieux : mais Conftantius en étant
■ averri, fe fauva dans l’iile de Chypre à l’aide de fes
I amis. Porphyre fit arrêter deux autres prêtres, Cy r ia-
I que ôcDiophantc, aufti amis de S.Chryfoftome ; 8c
I tint cachez pour fon déiTein les évêques Acace, Seve-
| rien 8c Antioehus. Il prit fon tems que tout le peuple
I d’Antioche étoit au bourg de Daphné, occupé à un SuP- s* *r.»,
I fpedacle qui fefaifeit tout les quatre an s , à l’imita-
[ tion des jeux Olympiques. Il entra dans l’églife avec 1. 1
■ fes trois évêques 8c quelques clercs;8c ayant fermé les
I portes, il y fut ordonné en cachette , 8c avec tant de
I précipitation,qu’ils n’acheverent pas la priere,depeur
I d’être découverts. Enfuite Severien 8c les fiens fe fau-
I verentpar les montagnes.
Le peuple étant rentré dans la ville après le ipeêta--
! ele, apprit l ’ordination de Porphyre. Il demeura en
I repos le foir mais le lendemain ils accoururent tous
F f iij