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des promefles de Dieu* Il commença a défendre for-J-
temcnt cette vérité , fans toutefois ceffer d’être Do»
natifte ni avoir la confequenee de fon principe : que
les Chrétiens d Af r iq u e , qui etoient unis de communion
avec tout le refte du monde, apartenoient à la
véritable églife. Parmenien Si les autres Donatiftes
virent bien cette confequence:Sc pour ne la pas accord
e r , ils aimèrent mieux nier le principe, ioûtenant
que 1 eglife etoit corrompue par la communion des
méchans.Parmenien écrivit donc une lettre àTicha -
niusj comme pour ledefabufer: mais il demeura dans
ion opinion , ¿ fut enfuñe condamné par les Donatiftes,
dans un de leurs conciles. C ’eft à cette lettre de
Parmenien, déjà mort depuis long-terns, que S. Au-
guftin entreprit de repondre à la priere des freres, 8c
il divifafa réponfe en trois livres.
Il y traita laqueftion de droit contre les Donatiftes:
fçavoir fi les bons font foiiillez par le commerce des
médians, en demeurantdans l'unité de la même égli-
fe 6c laparticipation des mêmes facremens. Il montre
donc que les reproches des Donatiftes, contre ceux
qu’ils aceufoient d’avoir-été traditeurs,ne pouvoient
nuire aux Chrétiens des autres pars , qui n’avoient
point eu de connoiffanee de ce qui s’étoit pafté en
Afrique : ni empêcher l’effet des promeffes deDieu ,
exprimées en tant d’endroits de l’ancien & du nou4-
veau teftametit, pour l’univerfalité de l’églife répandue
par toute la terre,8c fon éternité dans tous les fie-
cles. Et comme les Donatiftes fe prevaloientdespaf-
fages de l’écriture, qui défendent de communiquer
avec les méchans,8c qui iemblent rejetter le facrifice,
la priere 8c la prédication des impies : S. Auguftin
explique tous cespaffages, 8c montre que le Prêtre,
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quoique pecheur , eft exaucé quand il prie pour le
peuple: que fa prédication eft utile aux autres quand
il enfeigne la vérité ; 8c que le facrifice de l’impie ne
nuit qu’à lui-même : parce qu'il n’y a qu'un facrifice
toujours faint,offert principalement par J.C.toûjours-
jufte.
En un mot tous les facremens profitent à ceux qui
les reçoivent dignement, 8c ne nuifent qu’à ceux qui
les adminiftrcnt indignement : foit que leur péché
foit connu, foit qu’il ne le foit pas. Le bon miniftre
en communiquant la grâce au p euple , mérité pour
foi larécompenfe, le mauvais ne laiffe pas de communiquer
lagrace. C a r c ’e f tDieuqui donne lagracepar
les hommes, comme il la donne quelquefois par lui-
même fans le miniftere des hommes. Ce n’eft donc
pas participer au péché, que de communiquer avec le
pecheur,en vivant avec lui,& recevant de lui la parole
deDieu ou les facremens : mais en confentantà fon
péché. Ni les prophètes, ni les apôtres, ni J. C. même
, ne fe font point feparez de la foeieté des pécheurs
qu’ils reprenoient. T o u te fo is , comme il eft
quelquefois ordonné de fe féparer des méchans,S. A u guftin
donne les réglés de cette feparation, c ’eft-à-dire
de l’excommunication.La feverité de l’églife eft un
effet de fa charité, aulfi bien que fa douceur. Quand
unChrét ien eft convaincu d’un péché, digne d’ana-
thême,l’églife le fepare pour le corriger, &, s'il ne faic
pénitence,c'eft lui même qui fe retranche de l’églife,
Mais c ’eft au cas qu'il n’y ait aucun péril de fchifme:
que ce particulier foit fans apui, & q u e la multitude
aide le pafteur contre lui. Car quand la maladie a g a gne
le grand nombre, il nerefte aux gens de bien que
de gémir: de peur d’arracher le bon grain avec l’y-
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Lib. i l c. 8*
n. y.
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C. II* «s 2 4 »
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