
A n. 411.
XXVIII.
Préliminaires
de la conference
de Carrhage.
Coll. i . e . y.
Aug. brevic.
Coll. i .e . y.
Aug. brev. i»
Û t.
Aug. fo jl colle.
14.
3 1 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vie p r iv é e , & préférer le bien public à Ton intérêt
particulier. Il écrivit à Ag ape tdeconferv c r l’épifco-
p a t , fans rien craindre du chagrin deTheodoie.
Le tribun Marcellin étant venu àCar thage donna
fon ordonnance, par laquelle il avertit tous les évêi
ques d’A f r iq u e , tant Catholiques que Donatiftes,
de s'y trouver dansquatre mois,c’eft-à-dire,lepremier
jour de J u in , pour y tenir un concile, Il charge tous
les officiers des villes de le faire fçavoiraux évêques,
6c de leur lignifier le referit de l’empereur 6c cette
ordonnance, il déclare, quoiqu’il n’en eut pas d’ordre
de l’empereur, que l’on rendra aux évêques Donatiftes
, qui promettront de s’y trouver, les églifes qui
leur avoient été ôtees félon les loix , 6c leur permet
de choifir un autre ju g e , pour être avec lui l’arbitre
de cette difpute. Enfin il leur proteile avec ferment,
qu’il ne leur fera aucuneinjuf t ice, qu’ils ne fouffri-
ront aucun mauvais traitement, 6c retourneront chacun
chez eux en pleine liberté. Il défend cependant
que l’on fafle aucune pourfuite, en vertu des loix précédentes.
Ce tédi té to i t du quatorzième des calendes
de Mars, c’eft-à-dire, dufeiziéme de Février 411. en
forte que les quatre mois à le rigueur échéoient le fei-
ziémede M a y , mais par indulgence, il donnoit juf-
ques au premier de Juin.
Les évêques Donatiftes fe rendirent à Carthage
au plus grand nombre qu’ils purent, pour montrer
que les Catholiques avoient tort de leur reprocher
leur petit nombre La lettre que chacun de leurs primats
envoya félon la coutume àceuxdefaprovince,
6c que l’on nommoit Traéïoria, portoit que toutes
affaires ceffantes,ils fc rendiffent àCar thage en dilig
enc e , pour ne pas perdre le plus grand avantage de
leur caufe. En effet tous y vinrent , excepté ceux que An. 411.
la maladie ou l ’extrême vieillefTe retint chez eu x , o h
arrêta en chemin ; 6c ils fe trouvèrent environ deux
cens foixante ôc dix. Ils entrèrent à Carthage le dix-
huitiéme de May en corps 6c enproceffion, en forte
qu’ils attirèrent les yeux de toute la ville : les évêques ^ ^ *1’
cacholiques entrèrent fans pompe ôc fans éclat , mais Bràic. e.
au nombre de deux cens quatre-vingt-fix. “ •
Coll. i .e . 10»
Quand ils furent tous arr ivez , Marcellin publia
une fécondé ordonnance,où il avertit les évêques d’en
choifirfeptde chaque côté pour conférer , & fept autres
pour leur fervir deconfeil encasdebefoin : à la
charge de garder le filence, tandis que les premiers
parleroienr. Lelieu de laconference, ajoute-t’il, fera
lesthermes Gargilienes. Aucun du peuple, ni même
aucun autre évêque n’y viendra, pour éviter le tumulte.
Mais avant le jour de la conférence tous les
évêques de l’un ôc de l’autre party promettront par
leurs lettres avec leurs fouferiptions, de ratifier tout
ce qui aura été faic par leurs fept députez. Les évêques
avertiront le peuple dans leurs fermons, de fe
tenir en repos ÔC en filence. Je publierai ma fenten-
ce, 6c l’expoferai au jugement de tout le peuple de
Carthage: je publierai même tous les aêtes de la conférence
; ou pour plus grande feureté, jefouferiraile
premier à tous mes dires; 6c tous les commiiTaires
fouferiront de même aux leurs, afin que perfonne ne
puiflenierce qu’il aura dit. Pour écrire les aétes, outre
les officiers de ma commiffion , il y aura quatre
notairesecciefiaftiques de chaque c ô t é , pour fe fuc-
ceder tour à tour; ôc pour plus grande feureté, on
choifira de chaque côté quatre évêques, pour obfer-
ver les écrivains 6c les notaires : afin que les écrivains
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