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XII. C. 7 .
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défera Ru f in , comme ayant femó dans Rome les erreurs
d’Origene. Sainte Marcelle fut la première qui
s’y oppofa publiquement , pouffée par fon zele pour la
fo y : &c fon amitié pour S. Jerôme. Car elle vo yo i t
que cet écrit de Rufin faifoit beaucoup de mal ; que
quelques prêtres, quelques moines» plufieurs fecu-
Hers fe laiffoient entraîner à fes erreurs. Les autres
amis de S. Jerôme qui fe trouvaient à R ome , r e jo i gnirent
à elle ¡particulièrement Paulinienfon frere ,
& fon ami Euiebe, &; deux autres prêtres nommez
Vin c ent Se Rufin. Vincent était à Rome long-tems
avant Rufin d’ Aquilée: Paulinien & Eufebe partirent
un an après lui -, l’autre Rufin deux ans après faint
Jerôme avoit envoyé fon frere Paul inien, pour v endre
ce qui reftoit de leur patrimoine en Pannonie, à
deffein d’augmenter le monaftere qu’il avoit bâti à
Bethléem , & y exercer plus aifément l’hofpitalité.
Rufin d’Aquile fut donc déféré au pape Anaf tafe.on
produifit contre lui des témoins,qui aïant été infeétez
de s erreurs d’Origene en étoient revenusron produifit
fa traduction du livre des principes ; &c comme il n’ÿ
avoit pas mis fon nom,onenr ép r e fenta dés exemplaires
corrigez de fa main. Le pape lui écrivit plu-
fijeurs fois » pour l’obliger à venir à Rome fe défendre
en perfonne, mais il s’çn excufa toujours.
Cependant les amis de S. Jerôme l’avertirent de
ce qui fe paffoit à Rome. Pammaquç & Océan lui
écr ivirent , qu’on leur avoit apporté des papiers, contenant
la verfion des principes d’Origene. Nous y
trouvons , difent-ils, plufieurs propofitions, qui ne
nous paroiffent pas catholiques: nous foupçonnons
même, que l’on en afupprimé plufieurs, qui auroicnt
découvert l ’impicté de l ’auteur. C ’eft pourquoi nous
L i v r e v i n g t i i ’m è . t i j
vous fupplions pour fu t i l i té de tous ceux qui font à
R om e , de nous faire connoîcré cé livre d’Origènë, tèl
qu’il e f t , 3e de réfuter les erreurs ou les ignorances de
cette verfion. Et comme le traducteur , fans voüs
nommer, fait entendre adroitement dans fa préfacé,
qu’il a exécuté l ’ouvrage que vous aviez promis, &
que vous êtes dans lesmêmes,fentimens : vous devez
vous purger de ce foupçon , de peur que votre filence
ne foit pris pour un aveu.
Saint Jerôme ayant reçu cette lettre, avec la verfion
& lapréface de R u f in , écrivit une lettré à Pammâque
Sc à O c é a n , où il fe juitifîe des loüanges qû’ il avoit
données àOr igene. Il dit, qu’il a Ioüé fon eiprit & fon
érudition, mais fans aprouver fadoCfcriné, oc qu’il s’en
eft fervicommeS. Cypr ien deTértullien , comme on
fe fert des livres d’A pollinaire contré Porphyre, & de
l ’hiftoireEcclefiaftiqued’ Eufebe. Il avoue qu’il a étudié
fous Apollinaire & fous D y d im e ,& qu’ il a eu même
un J u i f pour maître. J ’ai lû Origene, ajoûte-t’il, je
fçai touc ce qu’il a écrit : croïez-moi,j’en parle par expérience
, fes dogmes font empoifonnez, & font v io lence
à l ’écriture II loiie les moeurs d’O rigene & fes
travaux immenfés; il convient qu’il ëft éxcufable en
les erreurs : feulement il ne veut pas q'u’ôn le vante
corne un apôtre, Sc qu’on prétende qu’ il ne s’eft trompe
en rien. Quant à l’apologie d’Origenc attribuée au
martyr S. Pamphile, il foôtient qu’elle n’ëft pas de lui,
mais d Eufebe. Il écrivit aufli à Rufin •, car ils s’ étoient
feparez en paix,quand Rüfin quitta la Palëft'inë. Saint
Jeromefé plaint doucement de cette préface, ôu Rufin
le louant en apparence, l ’accufoit en effet d’Ôri-
genifme ; & il le prie dé né plus en ufer ainfi, de peur
que d autres ne fuffent pas fi patiens.
QJj
rr.
S. Jerôme écr
contre Rufin.
c. 4.
Ep. i6.