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c. t .
X V
Premier livre des
noces & de la
concupifcence.
Au g . i l de nupt.
c. x. in J u l. Op.
imp. lib. J. c. i .
/ 3 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
m a r i, à caufe de l ’adultere qu’il a voie commis, pou-
voie fe remarier ; Sc quanc à ce que S. Paul dit aucon -
traire,iU’expliquoit de celle qui le remarie pour toute
autre caufe. S. Auguftin foutient que cette défenfe
regarde celle qui s’e,ft retirée pour caufe d’adukere.
Pollentius prétendoit encore que les mariez fideles ne
pouvoient quitter la partie infidele ; & S. Auguftin
montre que S. Paul le p e rm e t, quoiqu’il ne le con-
feillepas. On voit au commencement du fécond livre,
que l’emprelfement avec lequel on demandoitles ouvrages
de S. Auguftin,les faifoir publier par ceux qui
v iv o ien t avec l ui , quelquefois à fon infçu.
Il fut obligé vers le même temps d’écrire le premier
livre des noces Sc de la concupifcence à cette occafion.
Les Pelagiens qui reftoient en Italie^ après le jugement
du pape Zofime , s’adreiferent à l’empereur
H o n o r iu s , & lui demandèrent des juges ecclefiafti-
ques pour examiner l’affaire de nouveau : fe plaignant
d’avoir été condamnez par fraude Sc par fur-
prife. Le comte Valere rompit leurs mefures par fon
auto rité , Sc empêcha que l’empereur ne marquât un
temps & un lieu pour la révifion de la caufe. Et en
e f fe t , dit S. Auguftin , l ’empereur ne voulant point
que l ’on révoquât en doute la foi catholique, eut rab
fon de ne point permettre aux heretiques de nouvelles
difputes, Sc de les contenir plutôt par la feverité des
lo ix . Il fit donc chaffer d’Italie les évêques que le pape
Zofime avoit dépofez. Les Pelagiens fe plaignirent
hautement de ce refus d’un concile univerfel ; prétendant
que lesCatholiques leur donnoient par là gain
de caufe.
Ils s’efforcèrent auffi de détourner le comte V alerc
de la protection qu’il donnoit aux C a th o liq ue s , Si
L IV RE V I N GT-QU AT R I e ’m E. / 3J
lui envoïerent un écrit où ils difoient que faint A u - „
cruftin condamnoit le mariage, en foutenant le péché 10°'
originel. Valere ferme dans la fo i fc mocqua de cette
calomnie , Sc vers le même temps il écrivit trois let-
tresà S. A u g u ftin , qui en prit occafion de lui adreffer
l’écrit qu’il crut devoir faire fur ce fu je t, Sc qu’il in titula
: Des nôces & de la concupifcence. Valere gàr-
doit fidelement la pudicité conjugale : il étoit zélé
contre les Pelagiens : fes grandes occupations n e l’em-
pêchoient pas de s’appliquer à la leélure , même aux
dépens du fommeil ; Sc il prenoit plaifiraux ouvrages c. nu; g
de S. Auguftin. C ’eft ce qui le détermina à lui adreffer
cet ouvrage.
Il y explique les biens propres au mariage , entre
lefquels il prouve que l’on ne doit point compter la
concupifcence j mais qu’elle eft un mal qui n’eft point 7.10.17.11',
de la nature du mariage, ni de fa première infticution,
Sc qui y eft furvenu par le péché du premier homme.
Ni la fécondité de là nature , ni la diftinétien Sc l’union
des fexes n’ont rien que de bon en fo i , puifque
c’eft l’ouvrage du créateur : ce qu’il y a de honteux,
Sc par confequenc mauvais, vient d’ailleurs : c’eft-à- c. s 6. »»;
dire de la révolté de la chair contre l’efprit, qui eft
l’effet du péché. La fainteté du mariage fait bien ufer
de ce mal pour la production des hommes : mais ce
mal , cette concupifcence ne laiffe pas de faire , que c.n ,L
ceux qui viennent même du légitimé mariage des en-
fans de D ie u , ne naiffent pas enfans de Dieu , mais
enfans du fiecle : engagez au péché , dont leurs pa- p»;
rens ont été délivrez , Sc fournis à la puiffance du dé- c.
mon,jufques à qu’ils fo ientd éliv re z comme leurs pareras
par la même grâce de J. C . Il explique comment
la concupifcence demeure dans les b ap tiie z , fans les .