
A n. 404.
Soer• v i . c. j8*
Vali. 84.
2.06 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
être bapt ifez, étant déjà tous inftruics. Ils ne furent
point écoutez; mais Paul deCarteïa dit hardiment à
¡’impératrice: Eudoxia, craignez Dieu , ayez pitié de
vos enfans , & ne profanez pas la fête de J. C . par
1 effufion du fang. Bnfnite ces évêques fe retireront,
& pafferent la fainte veille chacun dans fon logis,accablez
de triflefTe Les prêtres de C P. qui étoient demeurez
fideles à S Jean Chryfof tome, affemblerent
le peuple dans le bain public, nommé les thermes
Conf lant iennes; & y celebrerentla veille depâqueà
l’ordinaire, en lifant les faintes écritures, & baptifant
les catecumenes.
Antiochus, Aca ce ,& Severe l’ayant appris,deman*
derent que l ’on empêchât cette affemblée. Le maître
des offices leur dit : Il eft nui t, le peuple efl grand,
il pourroit arriver du defordre. Acace répondit : Les
eglifes font defertes , nous craignons que l’empereur
y venant, & ne trouvant perfonne, ne s’apperçoive de
l ’affeétion du peuple pour Jean, & ne nous regarde
comme des envieux. Principalement après que nous
lui avons dit que perfonne ne fuit volontiers cet homm
e , qui n’efl point fociable. Le maître des offices,
après avoir protèflé contre eux de ce qui pourroit arr
iver , leur donna un nommé Lucius, ch e f d’une compagnie
de gens de guerre, qui paifoit pour payen ;
avec ordre d’inviter doucement le peuple à venir dans
l’églife. Il y alla, mais il ne fut point é couté,& revint
trouver Acace &lesfîens , leur reprefentant l’ardeùr
& la foule du peuple. Us le prièrent inflament de
retourner , joignant à leurs prières l’or & les pro-
mefTes; ils lui recommandèrent d’amener le peupleà
l ’églife par la douceur, ou de diffiper par force cette
afTemblée.
L i v r e v i n g t -u n i e’ m e . s.07
Lucius retourna donc accompagné de quelques
clercs du parti d’Acace à la fécondé veille de la nui t ,
c’efl-à-dire après n euf heures : car à C. P. le peuple
veilloit cette nuit-là jufques au premier chant du coq.
Quatre cens nouveaux foldats Thra c iens , fort info-
lens, le fuivoient l ’épéeà la main. Ils fondirent tout
d’un coup fur ce peuple, écartant la foule par l ’éclat
de leurs épées. Lucius marcha jufques dans les eaux
facrées pour empêcher que l’on n’adminiflrât le baptême
: ôc pouffa le diacre Ci rudement , qu’il répan-
■ ditlesfymboles, c’eft-à-direle faint crème. Il frapa
les prêtres à coups de bâton fur la tête , fans refpeél
pour leur grand âge; & le facré lavoir fut mêlé de fang.
1 Les femmes déjà dépouillées pour le baptême, s’en-
j fuyoient confufément avec les hommes,crainte d’être
^ tuées ou deshonorées, fans avoir le temps de fe couvrir
autant que la bienfeance le demandoit ; plufieurs
même furent bleffées. On entendoit leurs cris & ceux
des enfans : les prêtres & les diacres étoient chafTez
tout revêtus. L ’un bleffé à la main fe retiroit en criant:
l’autre traînoit une vierge déchirant fes habits: les va-
fes facrez étoient au pillage. L’autel étoit entouré de
gens armez : les foldats, dont quelques-uns n’étoient
pas baptifez, vinrent jufques au lieu où répofoient les
S faints myf leres, & virent tout à découvert. Même
2 dans cette confuf ion, le précieux fang de J. C. fut ré-
^ pandu fur leurs habits. On prit une partie des prê-
H: très, des diacres, & on les mit en prifon: on chaffa
I de la ville les laïques conflituez en dignité. On afficha
plufieurs édits, contenant diverfes menaces contre
ceux qui ne renonceroient pas à la communion de
j Jean. C ’efl ce qui fe pafTa la veille de pâque feiziéme
f d’Avr i l 404.
A n. 404.
XXXVI.
Violences la
nuit de pâque©
ValU p* 8 y.
jEpift, Chryf. ad
Innoc» ap, PalU
p. 18.
Soz-onu vin*-
XI»
PalU p.