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 de  résumer  ces  traits  en  quelques  descriptions  d’ensemble  et  j’étu-  
 dierai  successivement : 
 1°  La  grève inondable. 
 2°  La grève inondée. 
 3°  Les murailles. 
 4°. Les lagunes  et  champs  de roseaux. 
 5°  Les  estuaires de  rivières. 
 6 °  La beine vaseuse. 
 7°  La beine  sableuse. 
 8°  La beine  caillouteuse,  les ténevières. 
 9°  Les talus du mont» 
 10°  Les  eaux littorales. 
 le   La  grève inondable.  Cette  zone moyenne de la grève,  tantôt mise  I  
 à sec.par  les  basses  eaux, tantôt envahie  par les hautes  eaux  du  lac,  |   
 appartient au  rivage pendant une partie de l’année, comme nous l’avons  I   
 vu  au  paragraphe'précédent; pendant une  autre partie, elle entre  dans  I   
 le  domaine  du  lac  et  forme  une  des  sous-régions  du  littoral.  Nous H   
 n’avons  à  parler  actuellement  que  de  cette  dernière  phase  de  l’histoire  
 de la grève. 
 Au  point  de vue biologique la grève inondable, quand elle est submergée  
 par l’eau,  continue sans  autre  séparation la grève inondée;  elle  est.T|  
 donc  envahie  par  les  plantes  et  les  animaux  de  cette, zone;  sociétés®  
 d ’orga'nismes  que  nous  allons  décrire dans  un  instant.  Seulement cet H  
 envahissement n’est  pas  instantané ;  il  est  lent  et  progressif,  cela  sur- J   
 tout pour les algues  et  autres organismes végétaux. 
 Nous  avons  encore  à noter — cela  résulte de  ce quenous  avons dit.  
 plus haut —- la persistance dans la grève inondable des plantes de marais,  
 espèces  sub-aériennes,  qui  résistent  à  l’envahissement des eaux. Mais  
 elles  ne  doivent  pas  être  comptées  à  l’actif de  la  flore littorale ;  elles  j   
 appartiennent à  la flore du  rivage et ne s’avancent qu’accidentellement  I   
 dans le domaine des  eaux. 
 2° La grève inondée. La  partie inférieure du  talus  sur lequel  les  va-  j  
 gues  déferlent  est  toujours  dans  l’eau.  Elle  est  formée  de  cailloutis,  
 surtout dans  les  côtes  d’érosion,  ou  de  sables,. surtout dans  les  côtes 
 d’alluvion (-1). Chaque  tempête roulant les galets les  uns  sur les autres,  
 aucun organisme fixé  ne peut  s’y  établir.' Au  point  de  vue  biologique,  
 elle  est  en vahie  en  temps  de  calme par  les  Algues  filamenteuses  
 Ulothrix,  Spirogyra,  etc.,  et  les  Diatomées  qui  y développent leur  
 velours;  elle  est  parcourue  par  quelques'animaux  mobiles qui viennent  
 y  nager  ou  y  ramper  quand le  temps  est beau,  Sigara Lemani,  
 Gammarus pulex, Limnées,  etc. 
 E.  Wilczek  nous  signale  comme  représentant  la  flore  de la grève  
 inondée  :  Ranunculusreptans,  R.  trichophyllus,  Nasturüum palustre,  
 N. amphibium,  Utricularia minor,  etc. 
 -3°  Les murailles  du  littoral.  Sous  ce nom  je  comprends  les  parois  
 rocheuses naturelles, ..les  murailles  artificielles, les  murs des quais, les  
 pilotis  qui  les  protègent,  les  pilotis  aussi  des  débarcadères  et  autres  
 constructions lacustres,  les  coques submergées  des  bateaux,  bref,  les  
 parois  solides,  verticales  ou  obliques,  immergées  en  tout  ou  en  partie  
 sur  la rive du  lac. 
 Ces parois  sont revêtues  d’un  tapis  continu  d’Algues  filamenteuses  
 dont  les  brindilles,  de  quelques  millimètres  ou  même  de  quelques  
 centimèti es  de  longueur,  forment  un  velours  peu  serré,  presque  
 continu.  Ces Algues  sont essentiellement la Cladophora glomerata dont  
 les rameaux sont plus  rigides  et les  Ulothrix dont  les rameaux soyeux  
 sont  plus  flexibles  et  s’inclinent  à  chaque  mouvement  de  l’eau.  Ce  
 tapis donne aux murailles submergées une  couleur verte, plus brillante  
 au  printemps  lors  de  la  belle  végétation  des  Ulothrix;  plus  sombre  
 en automne  et en hiver lorsque  les  Algues  se  sont  chargées  de Diatomées  
 brunâtres. Lorsqu’en  hiver les  eaux s'abaissent, les tapis d’Algues  
 se dessèchent  et  s’effritent ;  il  en  reste  assez  cependant pour dessiner  
 par un vernis brunâtre  la  trace  des hautes  eaux de l’été. 
 Parfois  au milieu  de  ces  tapis à longs filaments soyeux on trouve, sur  
 les pilotis  ou  les murailles,  des  plaques lichénoïdes, d’un décimètre ou  
 Plus  de  diamètre,  d’apparence  veloutée,  d’un  vert  sombre  à  reflets  
 chatoyants formés par 1 ’ Oscillaria  limosa. 
 Sur ces murailles solides  se fixent  les plaques des Spongilles qui s’y  
 <eveloppent  en masses  verdâtres  parfois  arborescentes,  les  larves de 
 ryganides,  Tinodes  et  autres,  à  fourreaux  immobiles;  on  y  voit