liquè et dont la face supérieure est ouverte (fig.-175). Grâce à cette-
forme, le contenu du tamis est rejeté en dedans, dans les mouvê-
ments du tamisage, et ne se perd pas comme cela
arrive trop souvent avec les tamis cylindriques ou
évasés en dehors. La toile de mes tamis compte
de 10 à 20 fils au centimètre.
Le tamisagé doit toujours se faire sous l’eau,,
c’est-à-dire que le tamis doit plonger dans l’eau
Le tamis .p a rla face inférieure de sa toile métallique. C’est. de Forel. • .
une condition essentielle de la réussite de l’opé-
ration et généralement de toutes les opérations qui Se font sur le
produit des dragages ; si on la néglige, les animaux mous sont froissés
•et comprimés contre les fils de la toile et peuvent être réduits en
bouillie.
Si l’on veut obtenir facilement, rapidement et complètement le
matériel utilisable d’un dragage, on procédera comme suit : on versera
le produit de la drague dans une terrine, et on le lavera plusieurs fois
à grande eau. Cette oau de lavage entraînera la partie la plus molle de
la couche superficielle de l’argile, la plus riche en organismes, et son
tamisage fournira une abondante récolte. Quant à l’argile plus dense
du sous-sol, elle est presqué stérile ; si l’on veut y rechercher les
organismes qui sont à l’état de fossiles, elle devra être délayée dans
de l’eau, à l’aide d’un jet d’eau, avant d’être soumise au tamisage.
A sp e r , de Zurich, a indiqué une très jolie variante de la méthode
du tamisage (0. Au lieu de tamis métalliques, il se sert-d’un sac de
gaze à bluter; il y verse le limon et l’agite dans l’eau. Le sac d’Asper
est beaucoup moins encombrant que les tamis métalliques, et ce procédé
doit être recommandé en voyage. Pour le naturaliste stationT
naire, je préférerais cependant encore l’ancien tamis métallique.
En résumé:-Si l’on veut séparer les-divers groupes de la faune
profonde d’après leur habitat, que l’on étudie le limon produit de la
drague métallique en le laissant reposer dans des aquariums.
Si l’on veut collecter les animaux nageurs, marcheurs, vivant à la
surface ou au-dessus du sol, que l’on emploie la drague à.filet d’une
part, et d’autre part que l’on tamise la première eau de lavage du
limon récolté par la drague métallique.
(!) G. Asper. Beiträge zur Kenntniss der Tiefenfauna der Sehweizerseen. Zool.
Anz., III, 130 et 200. Leipzig 1880.
Si l’on veut les animaux vivant dans le sol, que l’on tamise à fond
le limon de la drague métallique.
Si l’on veut les débris organiques, les végétaux, le feutre organique,
q u e l’on emploie les tamis. ■
Pour une étude complète de la faune profonde, il y a lieu de combiner
ces différentes méthodes.
CHAPITRE III — SOCIÉTÉ LACUSTRE DU LÉMAN
Ces* préliminaires établis, je vais aborder l'énumération, la description
et le groupement des organismes qui vivent dans notre lac.
Avant tout, je donnerai la liste en série naturelle des animaux et des
plantes qui appartiennent à la société lacustre, ou qui interviennent
directement dans la hiologie du Léman. Dans les chapitres ultérieurs,
je grouperai ces organismes en sociétés régionales, en faunes et flores
distinctes, j ’étudierai leurs conditions de vie, leurs moeurs, etc.
Ces organismes ont des relations diverses avec le lac ; ils méritent
des qualifications qui caractérisent ces rapports :
A. Espèces établies. Ce sont les organismes aquatiques, adaptés à la
vie lacustre, établis dans le Léman où ils passent toute leur vie, dans la
série de leurs générations. Ils forment le fonds permanent de la société
lacustre indigène du 'lac.
B. Espèces temporaires. Certains organismes n’appartiennent que
pour un temps au lac; dans cette période ils font partie de la société
lacustre. Mais-d’autres phases de leur vie se passent ailleurs, et alors
ils appartiennent à d’autres sociétés. Je citerai entre autres :
Les O is e a u x de p a s s a g e qui traversent l’Europe en venant s’établir
pour: quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, dans
les eaux du Léman, qui repartent ensuite pour aller poursuivre ailleurs
leur vie voyageuse. Les uns sont de passage normal, régulier, les
autres sont de passage accidentel, rares ou très rares.
Les O is e a u x à m ig r a tio n s a i s o n n iè r e qui habitent normalement
la terre ferme ou les eaux campagnardes de notre pays et