tordue, et bien- goudronnée. Celle que j’emploie pour mes dragages
ordinaires est une corde de 200m de long(1), d e4mm de diamètre; elle-
est composée de trois torons, de deux fils chacun.
Je n’ai pas à décrire ici le treuil sur lequel s ’enroule la corde ; il
peut être simplifié ou compliqué, au gré de celui qui doit s’en,
servir (8).
Le professeur D>' H. B la n c , de Lausanne, a appliqué, en 1884, une
méthode très élégante de capture des Protozoaires. Il descend au fond
de l’eau un cadre de bois ; il y suspend quelques plaques de verre qui se-
couchent à la surface du sol; il fixe l’appareil par un ancrage convenable,
et après l’avoir attaché à une bouée, il le laisse reposer quelques
jours dans le lac. Les Rhizopodes qui rampent sur le limon se-'
posent sur le verre, et, avec quelques parcelles de vase, y adhèrent
assez pour n’être pas détachés par les courants d’eau de l’opération
du remonter. Les plaques de verre peuvent être placées directement
sous le microscope. La méthode est fructueuse et a donné à son auteur-
d’excellents résultats (3).
2° T r i a g e d u m a t é r i e l .
Les pèches pélagiques au filet de gaze sont parfaitement pures et.
peuvent être immédiatement étudiées sans autre préparation, ou fixées,
dans des liquides conservateurs. Tout au plus est-il indiqué parfois de-
séparer par décantage ou tamisage les gros Entomostracés des microorganismes,
Infusoires, Rotateurs, Diatomées, etc.., de plus petite taillé.
Pour les dragages de la région profonde il y a lieu, au contraire, délaver
les organismes et de les détacher du limon et des débris morts,
qui les entourent. Le produit de la drague à filet est en général propre;
il a été lavé à grande eau par le courant qui traverse la mousseline-
dans le trajet en retour de la drague, et les poussières organiques que
le filet renferme peuvent être immédiatement utilisées. II. n’en est pas.
de même du limon que ramène la drague métallique. 31 y a lieu de.
f1) Quand je veux faire des dragages dans la partie très profonde du lac, j’jr
ajoute un second fil de 800” de long.
0 T. I, p. 6.
(3) H. Blanc. Rhizopodes nouveaux pour la faune profonde du Léman. Bull. S..
V. S. N., XX, 91. Lausanne 1885.
•séparer les organismes de l’argile qui les entoure. Pour cela j’emploie
-deux méthodes, qui l’une et l’autre me donnent de bons résultats, et
dont je recommanderai également l’emploi, si l’on veut prendre une
•connaissance entière du sujet (').
Dans la première méthode, la plus lente mais aussi la plus sûfè, je
laisse reposer le limon dans des auges servant d’aquarium ou dans de
grandes terrines plates, sous une couche peu épaisse d’eau, et je
recueille les animaux qui sortent les uns après les autres du limon. Si
la température n’est pas trop élevée, cette pêche peut se prolonger
fructueuse pendant huit ou dix jours. Les animaux vivants et mobiles se
dégagent lès uns après les autres du limon et viennent librement nager
•dans l’eau, Hydrachnides, Crustacés, Turbellariés, ou ramper à la surface
•de l’argile, Gastéropodes, Hydres, Frédericelles ; quelqués-uns enfin habitant
dans le limon lui-même n’en sortent que lorsqu’ils sont malades
ou agonisants, Chétopodes, Nématodes. larves deDiptèrès. Lorsque dans
ces bassins la pêche n’est plus productive, je fais écouler l’eau et je
laisse sécher lentement la surface du limon; je capture alors les Pisi-
diums et les Ostracodes, en les cherchant à l’extrémité des méandres
qui signalent leur marche, sur la surface encore molle de l’argile. Enfin
je laisse sécher le limon jusqu’à ce qu’il ait la consistance du beurre ou
du fromage, et en le raclant délicatement avec la lame renversée d’un
eouteau, j’y trouve les vers enfouis dans la masse; je recueille ainsi les
larves de Diptères, les Oligochètes et les Nématodes.
Cette méthode est lente et peu productive; tous les animaux qui
•ont été froissés pendant le dragage, ou qui sont enterrés trop profondément
dans le limon, ne peuvent sortir, et sont perdus pour la recherche.
Mais elle donne de très bons aperçus sur l’habitat et les moeurs
des animaux. •
La deuxième méthode, le tamisage, est plus expéditive et plus fructueuse
; elle donne rapidement une -grande abondance d’animaux
vivants ou morts ; elle fournit en même temps les débris organiques
que le limoù renferme. Mais elle est plus confuse et ne sépare pas
aussi bien les animaux suivant leur habitat. Le triage se fait à l’aide
de tamis de toile de laiton, montée sur des tubes cylindriques ou
coniques en zinc ; le modèle que je préfère a la forme d’un cône tronqué
dont la base inférieure, la plus large, est fermée par la toile métal-
(*) F.-A. Forel. Matériaux, etc., § Ÿ. Bull. S. V. S. N. XIII, 19. Lausanne 1874.