T h i e b a u l t , laeustreur à Genève; sur les communications et notes
de mon père, le président F o r e l j de Morges, et sur mes notes personnelles.
Pour la position de ces diverses palaflttes et stations laeustres, voir
la carte ci-jointe à la planche XI, page 424bis, où les numéros d’ordre
sont inscrits en rouge.
1. Pilotage de Villeneuve. En 4857, on trouva dans le sol, près
de la gare, à 325™ de la rive actuelle du lac, une rangée de huit
pieux plantés dans du limon bleuâtre, avec quelques débris de bois,
des coquilles de Mollusques et un tesson de poteries. M o r lo t tenait
ces pièces pour appartenir à l’âge du bronze (*), T r o y o n à l’âge de
la pierre (2).
2. Station de Cully. Dans le golfe à l’est du bourg, sous 3 à 4m(3)
d’eau (Troyon). Deux groupes de pilotis, une douzaine dans chaque
groupe, l’un devant le ruisseau de Riez, l’autre devant le passage à niveau
du chemin de fer (Eug. D e le s s e r t , 1903). Quelques rares objets,
des âges de la pierre et du bronze (M o re l-F a tio ).
3. Station de Paudex. Trois pilotis de chêne trouvés en 1899 pendant
le creusement d’un puits dans le cône d’alluvion de la Paudèze,
rive droite, à environ 35m du lac. Verticaux, appointis à la hache, dans:
du sable lacustre, leur consistance est celle des pilotis des anciens Pa-
lafitteurs. Aucun objet caractéristique ne permet de leur assigner un
âge certain (*)•
4. Palafitte de la Pierre de Cour sous Lausanne, à 100“ du rivage,
très petite station. Age du bronze (C a rra rd ).
5. Palafitte du Flon sous Lausanne, devant l’ancienne embouchure-
de la rivière, Cette station est aujourd’hui envasée, je n’en ai plus trouvé-,
traces. Age du bronze (C a r r a r d , M o r e l - F a t io ) .
(') Bull. S. V. S, N., V,848.
(a) Troyon, [toc. cit., p. 425], p. 80.
(3) Ces chiffres sur la profondeur de l’eau que je trouve dans les auteurs n ’ont
guère de signifleation, ear rien n’indique la hauteur de l’eau du lac le jour où la
mesure a été prise. Cependant, vu la moindre transparence des eaux d'été, la saison
des pêches d’antiquités est limitée à l’hiver et au premier printemps ; on peut
donc admettre que les eaux étaient relativement basses lorsque les fouilles archéologiques
ont été faites et lorsque le relevé de là profondeur de l’eau a été noté.^
(4) F.-A. Forel. S. V. S. N., 5 juillet 1899-
6. Station des Pierrettes. A l’ouest de l’étang des Pierrettes, se
voient quelques pilotis dispersés sur un long espace. Age inconnu.
7. Station de St-Sulpïce. Au-devant de la pointe de St-Sulpicë est un
groupe de pilotis dont quelques-uns de grande taille. Age inconnu.
8. Station de la Venoge, à l’est de l’embouchure de la rivière. Station
envahie par l’alluvion. Age du bronze (H. C a rr a rd ) .
9. Palafitte des Roseaux (Morges). Bourgade importante au fond du
golfe de Morges au sud-ouest de la tannerie de la Blancherie.
C’est l’une des stations les plus intéressantes du lac; elle est le
meilleur type connu de l’âge de transition que M o r tille t a appelé
d’après son nom, l’âge morgien. Toute la civilisation de ce village appartenait
à l’âge de la pierre: poteries grossières, très caractéristiques,
haehes de pierres, pointes de silex, pesons de fuseau en pierre, faune
ancienne de l’âge de pierre (Rütimeyer). Mais les premiers colporteurs
y ont importé les outils dè bronze ; nous avons péché dans ces ruines
19 hachettes et 3 lancettes de ce métal. Ces hachettes ont une forme
spéciale toute différente de la hache à ailerons du bel-âge du bronze,
et ce type nous l’avons retrouvé dans toutes les stations de Suisse qui
peuvent être rattachées à l’âge de transition. C’est ce que l’on appelle
hachette-spatule, hachelte-tranchet, hachette des Roseaux, hachette-
Morlot (de Mortillet). Les lancettes sont de petites lames très minees,
de 6 à 10e“ de long sur 1 à 2 cm de large, à deux tranchants, pointues,
probablement des fere de poignard ou de lance.
Nous aurons à citer souvent cette station et les faits intéressants
qu’elle nous a révélés. Aussi, tandis que nous avons jugé inutile de
reproduire en gravure le mobilier bien connu trouvé dans les palaflttes
en général, nous donnons par exception ici, sur deux planches (pl. XII
et XIII), les pièces décisives qui justifient nos allégations. Nous mettons
en regard les objets analogues de la station des Roseaux et ceux de la
grande cité de Morges du bel-âge du bronze (voir n° 11 ci-dessous).
Dans la planche XII nous avons les poteries relativement grossières,
avec une ornementation spéciale, de la station des Roseaux, n081-3,
12-14, plus fines et mieux dessinées de la cité de Morges, nos 15-17,
23-25; les pesons de fuseau en pierre de la station des Roseaux, nos 9-11,
en argile cuite de la cité de l’âge du bronze, nos 48,19, 21 et 22 ; enfin
quelques haches et silex travaillés, nos 4-8, de la station des Roseaux,
dont nous n’avons pas trouvé un seul exemplaire dans la grande cité de