d r o t et S e n a r c l e n s 0 . La barque à Mandrot devait partir chaque
semaine (2). Après les Mandrot, père et fils, qui détinrent le transport
des marchandises de Morges à Genève et retour jusqu’en 1687, ce privilège
fut concédé à un sieur Ho f f e r , de Schaffhouse, domicilié à
Morges (3).
Les censes exigées par LL. EE. pour ces admodiations furent en
4675 de 300 florins, en 1683 de 600 florins, en 1687 de 2000. Nous
verrons plus loin les taxes de transport levées sur les diverses marchandises.
Cette concession donna lieu à une série de tractations difficiles entre
les représentants de Berne et de Genève, car elle se heurtait aux principes
étroits jusqu’alors dominants qui ne permettaient qu’aux bateliers
de la localité de transporter des marchandises vers un autre port.
Petit a petit, mais après de longues discussions et disputes, l’on admit
le principe plus libéral de la réciprocité : si les barquiers de Morges ou
de Vevey étaient autorisés à charger des marchandises à Genève, réciproquement
ceux de Genève avaient le droit d’en charger à Vevey ou
à Morges. 1
Dans une ordonnance du 19 juillet 1685, le banderet Rodolphe
W u r s t e m b e r g e r règle le transport des marchandises par barques
entre Morges et Nyon d’une part et Genève de l’autre. La moitié de-ce
transport est réservée aux barquiers genevois, l’autre moitié est donnée
6n ferme à Ma n d ro t ' , de Morges(^V
Les autorités locales établissaient leur droit de surveillance sur
cette navigation. Ainsi le 28 mai 1690, ordonnance de LL. SS de
Genève. « A esté trouvé convènable d’establir un commis auquel il
incomberait de visiter toutes les barques et batteaux avant leur départ
et d’examiner si la charge n ’est point trop grande, afin au dit cas
de la faire réduire et de tenir registre exact de toutes les marchandises
chargées sur les dits bâtiments pour èn rendre les batteliers
responsables, en cas de malheur arrivant par leur faute ou négli-
gence » (5).
(*) Genffer Bûcher, III, 433. Archives de Berne.
(2) ,20 mars 1690. Genffer Bûcher, XV, 217. Archives de Berne.
(3) Arch. de Lausanne. Welsche Bûcher, V, 147.
(*). Obrigkeiten Mandate und Verordnungen. Morges, 1 1 1 , o. o. Archives de
Lausanne. - ucy
(s) MS. historiques, XVIII, 6, p. 484. Arch: de Genève. >
Nous voyons dès cette époque apparaître l’intervention de Berne
dans la construction des barques marchandes ; nous y voyons la
préoccupation, sur laquelle nous aurons à revenir, de la possibilité de
les faire servir à double usage, pour les nécessités du commerce en
temps de paix, pour celles de l’armée en temps de guerre.
1683. Règlement pour la voiture des marchandises sur le lac de Genève.
Le sieur Mandrot devra se pourvoir d’une seconde barque «selon
le dessin que lui en donnerait le Sr du Torrent, capitaine de vaisseau
de LL. EE. « 0
Bans date. Ca 1685. Jean François P a n c h a u d , conducteur de marchandises
à Morges, expose que le Sr Mandrot ne suffit pas au service
de transport; il demande qu’on lui remette les galères bernoises e t
avec leurs débris il fera de nouvelles barques à deux usages, « et prendra
des gens du pays pour les stiler à la navigation et pour y bien
réussir il priera LL. EE. d’ordonner à M. du Torrent de faire de temps
en temps quelques voyages pour les rendre parfaits à bien conduire
les bâtiments» 0 .
Le 6 déc. 1697 LL. EE. accordent aux frères Ch amo t, bourgeois de
Morges, la permission de construire un bâtiment pour servir à conduire
les marchandises sur le lac, « sous conditions qu’il sera à toute
heure que nous le souhaiterons à notre service. » (3)
En 1719, des particuliers de Rolle ayant fait construire une barque
et un grand bateau, prétendent au monopole du transport des vins de
La Côte 0 . '
En 1735, le service du transport des sels de Genève à Morges fut attribué
au Sr W a r n e r y (5).
En 1737, on trouve un règlement pour les bateliers de Vevey (6).
En 1740, un service régulier hebdomadaire s’établit entre Ouchy et
Genève, avec deux brigantins partant alternativement des ports terminus
et desservant les ports intermédiaires (7). Ce service aurait été,
au dire des barquiers, organisé depuis 1694 (8).
S Livre des Bailliages, I, 437. Arch. de Lausanne.
(2) Schifffahrt im Lande, I. Arch. de, Berne.
. (3) Welsche Bûcher, VI, Arch. de Berne.
(4) Arch. de Berne. Genffer Bûcher, XV, 249.
(5) Arch. cle Genève. MS. historiques, X, 9.
(6) Arch. de Lausanne. Décrets romands, IX, 108.
f ) Ibid,., IX, 327.
(8) Arch. de Berne. Genfferbücher, XV, 269.