Ces époques, ces âges archéologiques forment, dans toute l’ère des
Palafitteurs, une chaîne continue et sans lacune; plusieurs de nos stations
ont été habitées pendant deux, trois ou môme quatre.de ces
«étages; les transitions sont si bien ménagées, qu’il est évident qu’il n’y
a pas eu interruption dans l’habitat. Il y a eu développement de la civilisation,
inventions nouvelles, sur place ou ailleurs, importation de
nouvelles industries, immigration de commerçants ou d’artistes; il y a
-eu entr’autres, par des voies que nous aurons à étudier, apport du
métal, du cuivre, du bronze, ce qui a amené un nouvel âge archéologique;,
mais toutes ces transformations se sont faites dans le sein d’un
même peuple, se transmettant dans ses générations successives la curieuse
architecture en pilotages sur le littoral des lacs. C’est dire que
je n’admets pas les invasions de nouveaux peuples qui faisaient le
centre de la doctrine archéologique de Fréd. T r o y o n . Nous aurons
-à revenir sur ce fait quand nous traiterons des races humaines dont
les squelettes ont été trouvés dans les ruines des palafittes.
A. L e s p a l a f i t t e s d u L ém a n .
Les palafittes du Léman ont été fouillés et étudiés par F. T ro y o n ,
-A. de M o r lo t, H. C a r r a r d , a Lausanne, F o r e l et Monod, àMorgès.
A. R e v ill io d et A. C olomb, à St-Prex, D1' F a u c o n n e t , à Nyon,
G o s s e et T h io ly , à Genève, R e v o n , et Costa de R e a u r e g a r d , en
-Savoie; enfin par quelques bateliers Genevois qui se sont baptisés eux-
mêmes lacuslreum, et qui exploitaient, pour qui les payait, les diverses
■stations du lac. Les produits de ces pêches sont conservés dans les
musées de Lausanne, de Genève, d’Annecy et dans quelques collections
particulières.
Nous n’avons pas eu au Léman la bonne fortune de pouvoir faire
nos fouilles a pied sec comme aux lacs de Neuchâtel, Rienne et Morat
sa qualité d’antÈropologiste la réunion dans un même peuple des tribus de Hall-
•stadt et de la Téne. « Les unes et les autres sont formées de dolichocéphales,
leptoprosopes, leptorhiniens ; leur taille est la même. Ils sont identiques aux Kim-
ris, aux Germains, aux Gaulois, aux Helvètes ; au point de vue de la race il n’y a
■aucune différence. Il n y a donc, au point de vue anthropologique aucun inconvénient
à considérer les hommes de Hallstadt comme étant des Gaulois, d’une autre
tribu, établie plutôt dans le nord et le nord-est de l’Helvétie », A. Sehenk, Lausanne
t26 avril 19011. In litt.