Bientôt l’intérêt des naturalistes se porta sur ces recherches. O.-E.
Im h o f d e Zurich 1882, H. B la n c de Lausanne 1884, J. B ru n de Genève
1884, E. F e n a r d de Genève 1891, E. P i t a r d de Genève 1897,
E. Y u n g de Genève 1898. E.-F. W e b e r de Genève 1898, C. B u rk -
h a i d t de Bâle 1899, nous donnèrent de nombreux documents et complétèrent
l’étude des sociétés pélagiques.
Ces recherches ont considérablement enrichi nos catalogues et le
tableau de la société pélagique, qui était absolument ignorée ou négligée
jusqu’au dernier quart du XIXe siècle, est devenu bientôt fort
compliqué. Voilà la liste des espèces établies dans la région pélagique
du Léman telle que nous la connaissons en mai 1900 (*).
V e r t é b r é s . Oiseaux. Environ quatre-vingts espèces de passage,
tous Palmipèdes, appartenant aux genres Anser, Anas, Mergus, Larus,
Sterna, Colymbus, Podiceps, etc. Sur ce nombre une vingtaine d’espèces
sont de passage régulier, les autres seulement accidentel. Poissons.
Caregonus fera, C. hyemalis, C.maraena, Salmo umbla, Trutta
variabilis, Esox lucius.
A r th r o p o d e s . Arachnides. Atax crassipes. Crustacés. Daphnia
hyalina, Sida limnetica, Bosmina longispina, Bythotrephes longimanus,
Leptodora hyalina, Diaptomus gracilis, I). laciniatus.
V e r s . Rotateurs. Floscularia pelagich, Conochilus unicornis, As-
planchna priodonla, Synchaela pectinata, Polyarthra platyptera, Triar-
thra longiseta, Anurea -aculeata, A. cochlearis, Notholca foliacea, N.
longispina, Ploesoma truncatum, Pl. Hudsoni, Gastropus stylifer,
Anapus ovdlis, A. testudo.
P r o t o z o a i r e s . Infusoires. Vorticella convallaria, Epistylis lacus-
tris, Podophrya cyclopum. Flagellés. Dinobryon sertularia, D. cylin-
dricum, Salpingoeca convallaria. D inoflagellés. Ceratium cornutum,
C. macroeeros (hirundinella), Peridinium tabuldium,- Glenodinium
cinctum, Gl. pusillum, Gl. girans, Gl. gymnodinium, Gymnodium vi-
ride, G. miràbile, G. helveticum. Héliozoaires. Raphidiophrys pallida,
■ •Sll ^ern?® “ établis dans la région pélagique » s’applique mal aux Oiseaux pal-
mipe qui emigrent d un lae à l’autre et ne sont que de passage dans nos eaux;
et aux Poissons ubiquistes qui poursuivent leurs chasses d’une région à l’autre,
aussrbien dans le littoral, et même dans les rivières (la Truite) que dans la région
centrale du lac. Pour ces types, je devrais employer le terme « adaptés à la vie pélagique
», mais je me garde de le proposer, car je juge fâcheux de compliquer
sans nécessité absolue, la terminologie.
R. viridis, Acanthocystis spinifera, A. Lemani, Actinophrys sol, Acti-
nosphaerium Eichhornii.
A lg u e s . Palmellacées. Bothryocoçous Brauni, Anàbaena circi-
nalis, A. flos aquae, Prolococcus viridis, Pr. fluviatilis, Glaeocapsa po-
lydermatica, Nostoc tenuissimum. Diatomées. Asterionella formosa,
Cyclotella comta, Melosira varions, Fragilaria crotonensis.
Outre ces organismes établis dans la région pélagique, on y trouve
à l’état erratique tous les organismes littoraux flotteurs ou nageurs qui
peuvent être entraînés par les vagues et les courants. Sitôt que le vent
souffle de terre, l’eau du large fourmille de Diatomées littorales.
Avant d’aller plus loin, nous voulons définir ou préciser deux mots
qui reviendront fréquemment sous notre plume.
- 1° J’emploie ici le mot pélagique, comme je l’ai fait dans les autres
parties de ce livre, pour désigner la région du plein lac, la région centrale
qui s’étend au-devant du littoral, au-dessus de la région profonde;
la même définition qui nous a servi pour les études thermiques, chimiques,
hydrauliques, etc., est parfaitement applicable aux études biologiques.
Ce terme introduit par les zoologistes Scandinaves dans la
limnologie a le droit d’antériorité sur le terme de limnétique qui a été
proposé plus tard. Çe dernier mot aurait pu être accepté comme synonyme
très commode de pélagique lacustre, si dès sa première utilisation
sa signification n’avait pas été altérée. Quelques naturalistes allemands
qui travaillent dans des lacs de faible étendue, si peu profonds
qu’ils sortent à peine de la catégorie des étangs, ont cru devoir supprimer
notre distinction entre région littorale et région pélagique (ils ne
connaissent pas de région profonde) et ils ont appelé le tout limnétique.
Limnétique,est devenu pour eux synonyme de lacustre; sa signification
e s t donc aujourd’hui incertaine, et il doit être prohibé.
2° Le mot plancton a été introduit par H e n s e n en 1887 pour désigner
l’ensemble des organismes qui errent passivement dans l’eau de la
région pélagique marine; algues d’une part, animaux d’autre part,
trop peu mobiles pour surmonter par leur natation active les mouvements
des vagues et des courants dé l’eau. Le mot a été étendu à
juste titre des organismes marins aux organismes pélagiques lacustres.
Plus tard le sens de ce terme a été altéré: il signifie actuellement le
produit d’une pèche faite avec le filet de mousseline, à savoir; algues
vivantes ou mortes, poussières organiques, animaux flotteurs, quelques