B u m a u
BIOLOGIE
qu’ils proviennent de tentatives d’acclimatation. L’un de ces poissons;
mesurait 45cm de long et pesait 665 grammes.(l)
Pour faciliter à nos pêcheurs la distinction entre les quatre espèces;
de Corégones indigènes ou importés dans 'le Léman, je donne ici le-
résumé de leurs caractères d’après F a tio . (Voyez tableau page 71 .)
L ’O m b re c om m u n , Thymallus vulgàris Nilsson, O m b r e tte -
des pêcheurs. C’est plutôt un Poisson de rivières, où il passe l’hiver et
fraie d’avril à mai ; mais il se rencontre parfois dans le lac. Autrefois-
assez fréquent, il a presque disparu aujourd’hui, d’après les pêcheurs
d’Ouchy.
11 atteint un poids d e l k«.
11 est insectivore; sa chair est excellente.
L ’O m b le - c h e v a lie r , Sàlvelinus umbla L. Ce superbe Salmo-
nidé atteint une longueur de 70 à 80crn (3 pieds d’après le doyen
B r id e l) e t un poids maximal de 7 à 8ks?(10ks d’après Mo g eon, pêcheur
à Ouchv, 25 à 30 livres d’après Ju rin e} . 11 vit en plein lac, comme la-
Truite, et comme elle, il poursuit ses chassés jusque dans le littoral;.il.
est piscivore, et se pêche aux fils amorcés de Poissons vivants. 11 fraie en
janvier et février dans des localités caillouteuses, omblières d’Yvoire(2}
par 60m de fond (3). D’après les pêcheurs d’Ouchy, les filets à Féra,.
posés à 200 et 300m de fond, en février prenaient fréquemment des Ombles
chargés d’oeufs ou de laitance.
C’est un excellent poisson; d’après les gourmets, le meilleur des;
Poissons du lac.
Le S a um o n c om m u n . Salmo Salar L. Divers essais d’introduction
de cette espèce étrangère à notre lac ont été tentés (4), en 1852 et ■
1853 par les Drs M a y o r et D u c h o s a l de Genève, en 1857 etl863 p a r
Aug. C h a v a n n e s de Lausanne.
0 Voyez la description de Fatio. toc. cit. [p. 55] V. 280.
(2)T.I, p. 140.
(8) En 1888 on a noté le fait extraordinaire que sur les omblières d’Yvoire l’Omble
avait frayé dans les mois de juin, juillet et août. G. Lunel. Arch. Genève, XX,.
305. 1888.
0 G. Lunel. p. 127.
Un certain nombre de jeunes Saumons ont été péchés à diverses
reprises.
En 1869, des Saumons qui ne pesaient que 375 à 400« ont été
apportés à Aug. C h a v a n n e s qui les tenait pour des produits nés dans.
notre lac et descendant des Saumons introduits 12 ou 15 ans auparavant.
(*) '■
Le 10 mars 1882, on a péché dans les pêcheries d e l’Aubonne un bâtard
de Saumon et de Truite qui a été étudié par Th. S tu d e r e t J.C o a z
de Berne. Le poids de l’animal était de 2500«. Sa longueur de 69cnv
sa hauteur de 12,5cm. C’était un mâle. (2)
La T r u i t e , Salmo lacustris L. Toutes nos eaux, aussibien les rivières
et les ruisseaux que les fleuves et les lacs hébergent ce beau etnoble
Poisson. Ses variétés ont été séparées par les auteurs en espècesdiver-
ses ; ainsi par exemple G ü n th e r dans le Catalogue des Poissons du;
British Muséum (*) distingue la Truite des ruisseaux, la Truite du;
Léman, la Truité de Rapp (dans le Bodan), la Truite lacustre (dans les;
lacs Autrichiens). Mais une étude critique des formes et variétés de ces-
Poissons a amené les naturalistes suisses à la réunion de toutes les
Truites de notre pays dans une seule espèce appelée par J u r in e -
Salmo i™ita,par L u n e l Trutta variabüis, par F a tio Salmo lacustrisL.
Cette espèce est très polymorphe. Ses couleurs varient depuis les;
teintes les plus pâles jusqu’au noir, en passant par le verdâtre, le
bleuâtre, le violet; les tachesou macules qui ornent sa peau sont parfois-
du vermillon, de l’ocre jaune, du bleu, du violet ou du noir. La "taille
diffère dans des proportions importantes d’une variété à l’autre.
Il y a dans ces faits de coloration e t de taille des différences individuelles,
d’autres sont temporaires ou transitoires; les unes sont dues-,
aux.eaux dans lesquelles séjourne l’animal, les autres à la profondeur
plus ou moins grande-à laquelle il stationne. En général, moins l’eau
est profonde et plus la lumière est vive, plus les couleurs du Poisson
sont foncées, brillantes et riches. D’une autre part plus le bassin où la
Truite vit est étendu, plus elle se développe en une variété de grande-
taille.
f1) Bull. S. V. S. N., X, 340.
(2) Prof. Dr Th. Studer. Beschreibung eines Salmoniden ans dem Genfersee am,
10. Mârz 1882 dem naturhistorischen Muséum in Bern eingesandt.
(3) Catalog of Fishes of the British Muséum. T. VI, p. 79. London 1866.