à 2m. La barque est année de deux mâts, le grand voilier (grand mât)-,
et le mât de trinquet (mât de misaine) de 20™ ènviron de haut, portant
chacun une voile latine triangulaire, attachée à une antenne (vergue)
conique, d’une seule tige. Les mâts de pible ne sont pas soutenus par
des haubans. L antenne est soulevée par Ycxamin, drisse en corde
ou chaîne qui est mue par les fions (brins) d’une paire de mouffles ;
elle est appuyée par une oste (bras).
La barque est servie par un naviot, bateau plat qu’elle remorque.
La barque ne porte pas-de lest. Son chargement, pierres, sable, bois,
etc., est le plus souvent placé sur le pont.
Pat- le calme plat, la barque, au large, est remorquée par le naviot,
mis en mouvement par des avirons de pointe : dans le littoral, elle est
bâlée à la maille (cordelle) par les bateliers qui marchent sur le rivage,
ou poussée à l’aide d’étires, perches ferrées qui prennent appui sur le
fond, et sont maniées par les bateliers marchant sur les appoustis.
La barque a pour équipage'un patron et 2, 3 ou 4 bateliers.
On désigne sous le nom de brick (autrefois brigantin) des barques-
de faible tonnage, de 30 à 100 tonneaux de port.
Je rappellerai la forme et" la voilure de nos barques par les figures
ci-jointes : Fig. 232, une dizaine de barques de la flottille marchande
de Genève, descendant le Petit-lac. Fig: 233, page 546, une barque
marchande marchant vent-arrière, « le trinquet en oreille » suivant la
locution locale. Ces deux figures sont faites d’après des clichés photographiques
de M. J.-Jullien, à Genève. La figure 234, page 547, représente
un modèle de barque, bâti par Prudent Borcard, constructeur
à la Belotte, qui appartient au Musée ethnographique de Genève, au
parc Monrepos, villa Philippe Plantamour, à Sécheron. Les figures
235 à 238, pages^548 et 549, sont tirées, avec quelques corrections, de
l’Atlas de l’Amiral Paris (•); elles représentent la barque la Liberté,
construite par ¡Benjamin de Rivaz en 1876,“ dans les chantiers de
St-Gingolph, en Valais.
Les proportions et la construction-de la barque ont subi, depuis le
commencement du XVIIIe siècle où nous voyons apparaître ce type
de bâtiment, quelques modifications parfois assez importantes, je signalerai
entre autres :
(*) Amiral Paris. Souvenirs [de [Marine. Atlas in-fol. III* partie, planche 200
Paris 1885.,, . ‘
a. La forme de la proue. D’abord très basse, horizontale en continuation
du pont supérieur, prolongée en un long bec terminé par une
pièce de bois, l’éperon, rappelant la charpente dè la galère, jusqu’au
milieu du XVIIIe siècle (dessins de Gardel le, à Genève, et de Cuénod
de Mar t ignie r , à Vevey). (Fig. 239, p age550). Dans cette figure, tirée,
des Manuscrits de Cuénod de Martignier (4), on voit la-barque présenter-
une proue aussi basse, aussi effilée que celle que nous trouvons chez,
les galères de la Méditerranée. Cette proue basse apparaît dans tous les
dessins de Cuénod. Plus tard la proue se relève en une pyramide
triangulaire oblique remontant fortement en haut, continuée par -un
éperon en bois d’un mètre de long, à rode (étrave), encore très in-
(Fig, 232). t e s barques marchandes du Léman sous voiles.
D'après un cliché de M. J. Jullien, à Genève.
clinée (première moitié du XIXe siècle). Puis l’inclinaison de la rode
d’avant diminue, elle devient concave, tellement que sa partie inférieure
forme Un taille-mer vertical ; en même temps la hauteur diminue notablement
et son éperon effilé est remplacé par un bouton en coquille
(fin du XlXe.siècle. Les flancs de la proue, très arrondis et joufflus dans.
la première moitié du XIXe siècle, sont amincis, effilés, exeavés à la'
fin de ce siècle ; on recherche une forme qui coupe mieux l’eau et.
entre moins lourdement dans la vague.
Dans la figure 235) les lignes ponctuées A et B indiquent la coupe
de la proue dans les anciens temps: A, fin du XVIIIe siècle,,B, milieu du.
XIXe. La coupe de la Liberté est celle de la fin du XIXe siècle..-
(*) Loc. cit., p. .r)38.