j B B l K eXCUse poui' Ie long développement que j ’ai donné à cette
A ce point de vue je résumerai comme suit les faits jusqu’à présent
constates: : ' - ' 1 1
1“ Il apparaît dans l’espèce du Cygne olor une variation caractérisée
par la couleur blanche des plumes, p ar une teinte rougeâtre du bec et
une teinte rosâtre des pattes des Cygnets dans leur première année
par une temte gris-rosâtre des pattes de l’adùlte.
2° Cette variation est de la classe des variations progressives
3o Cette' variation semble avoir été observée dans des cas isolés par
les anciens auteurs.
4° Elle est constatée avec les caractères ci-dessus décrits :
«. Chez une forte proportion des Cygnes du Léman; d’abord, depuis
1868, chez les oiseaux qui sont à l’état semi-sauvage sur le Grand-
lac, puis récemment, à dater de 1895, chez les oiseaux semi-domestiques
du port de Genève.
b. En cas isolés en 1898 et 1900 dans une famille de Cygnes d’un
jardin public à Nîmes.
c. Assez fréquemment (4 à 5<>/0) chez les Cygnes du bassin de
1 Alster à Hambourg.
5» Cette variation paraît d’après les observations du Léman de
Hambourg et de Nîmes, se reproduire par hérédité.
6° C®tte ÿariation n ’a pas encore été observée dans les grands troupeaux
dès Cygnes de Potsdam et des Fleets de Portland.
II. La Lotte.
H est de tradition en notre pays que la Lotte a été introduite dans
le Léman il y a quelques siècles à peine. Analysons les auteurs qui
traitent cette question; nous remonterons le cours de l’histoire.
i f t i s l l de Vries a PuWié en automne 1900 des.faits d’apparition subite d’une
variation assez importante de l'Oenolhera lamarkiana pour qu’il ait cru devoir en
et561U19oebPr ’estn° UVeIle’ ° t 9igas (Comptes-Rendus Acad. Sc. Paris CXXXI, 124
et 561,1900). G est avec mes Cygnes faux-albinos de 1868 un second cas bien authentique
de ce que mon vénéré maître A l b e r t K ô l l i k e r avait indiqué en 1864
comme étant un mode probable de production d’espèces nouvelles, et qu’il avait
désigné sous le nom d'Hétérogénie. Que les naturalistes ouvrent les yeux. ils en
trouveront certainement de nombreux exemples.
a 890) F a t i o f ) sans se prononcer sur le problème en discussion
fait observer que la Lotte du Léman ressemble plus à celle du lac e
Neuchâtel qu’à celle des eaux de France, voisines de notre pays.
17874) L u n e l l 2) se réfère aux auteurs précédents et corrige les
■erreurs de Blanchet au sujet de la carte du Syndic Du Yillard dont
nous parlerons bientôt. ,
(7843) R. Blanchet (S) «11 paraît que la Lotte a été introduite au
XIVe siècle par les' moines de St-Prex(4), yoilà du moins 1 opinion po
pulaire. L’on a trouvé, il y a quelques années, dans la bibliothèque de
Genève,? une,carte du lac Léman, antérieure à cette époque, faite par
un M. Tronchin,- qui habitait la Côte 0 ; il a figuré en meme temps
tous les poissons du lac. La Lotte seule manque; c’est cependant un
poisson trop facile à reconnaître pour avoir été oublie; ce fait viendrait
donc confirmer l’idée populaire. »
(7829) Lé doyen B r i d e l dans sesmélangesichthyologiqués^nous
raconte à-ce sujet : « Une tradition prétend qu’un homme établi à Ve-
vey ou aux environs, très friand de Lottes, en ayant fait venir du lac
d e Neuchâtel, les avait mises dans un vivier attenant au lac, et qu une
violente tempête ayant renversé le mur de clôture de ce vivier, les
Lottes entrèrent par la brèche dans le Léman et s’y multiplièrent tellement
que c’ést un de nos poissons les plus communs. Une autre ver-
■sion dit que dans une année de grandes eaux et d’inondation, les Lottes
■étaient remontées d’Yverdon par l’Orbe et ses affluents jusqu à Pom-
paples où le Nozon partage, ses eaux entre les deux lacs, et qu ainsi
-elles avaient émigré de l’un à l’autre. » On peut choisir entre ces.
deux variantes, ajoutait l’excellent historiographe-poète des choses de
notre pays. ’ • ■ ' . . A . ' ,
(7825) J u r in e ( 7) : « Si l’on en croit la tradition, la Lotte n existait
(i) loc. cit. Ip. 55], V. 480, 482.
.-"(*) toc. cit. |p. 55], p. 26.
f ! n ' y l u e r r e u r ^manifeste. Au XIV« siècle St-Prex appartenait au chapitre
de Lausanne qui administrait le bourg par un Mayor. Il n'y a ïamars eu de cou-
-iront ni ¿[a moines 3. St-Prex. 1 1 ' — _ ~ ,
(S) n S’agit évidemment ici de la carte du Syndic J. d u V i 11 a r d, de Genève,
•carie qui date'de 1581 et non du XIV« siècle. .
Ie) Conservateur suisse, XII. 315. L ausanne 1829.