Gland (probablement Pont-Farbel), à Aigle chez M. Aloïs de L o ê s f1).
Le pasteur L e r e s c h e a trouvé cette plante dans un fossé près de Rolle
en 1871 (a). Mais à Morges môme aucune importation volontaire n’a été
faite par un naturaliste ou un pisciculteur, ainsi que je n’en suis assuré
par une enquête serrée; il est probable que le tranport a eu lieu par
les ancres des barques ou bateaux à vapeur, qui en ont apporté quelques
rameaux de Genève; cette plante y existe en effet dans le port et
dans le Rhône, ainsi que j’ai pu m’en Assurer. Depuis lors elle a été
transportée, certainement par le même procédé, de Morges. à O-uchy,
à la Venoge, etc.
Elle reste submergée, ce qui fait qu’elle ne cause-aucune gêne directe
à la navigation; nous ne l’avons jamais vu arriver ,à>la surface, ni fleurir
dans nos eaux lacustres. Le 7 juillet 1896 je l’ai vu fleurir dans le cours
inférieur de la Morge formant estuaire à son embouchure dans le lac;
depuis lors elle y fleurit chaque année.
J’ai dit que, dans lés années qui ont suivi sa première apparition dans
le port de Morges, en 1883, l’Elodea avait envahi les eaux de ce bassin
par sa puissantè prolifération. Pour ceux qui connaissaient l histoiie
de cette plante envahissante, qui savaient quelle gène cette p e s te
d ’e a u avait apportée à la pêche et à la navigation dans 'les canaux et
étangs du nord de l’Europe, ils commençaient à s’inquiéter. Mais bientôt
les progrès de l’Elodea se sont arrêtés et actuellement (1900) encore
même que ses touffes serrées soient parfois incommodes pour les
chaînes et ancres des barques et pour les filets des pêcheurs, toutes)
craintes d’envahissement insurmontable par cette fav a d’Amérique ont
disparu. Après avoir eu un développement exubérant et effrayant pendant
quelques années, l’Elodea a repris une végétation relativement
plus calme. Elle n’est, guère plus gênante que les Potamots et Myrio-
phylles qui croissent à côté d’elle.
L’Elodea reste confinée dans les-golfes bien abrités. Des touffes
d’Elodea -que j’avais vu prendre racine en dehors du port de Morges,
à trois ou quatre reprises différentes, ont toujours été déchirées et dispersées
par les vagues de la première tempête qui les tourmentait.
(1) Bull. S. V. S. N., X, 341. Lausanne 1870.
(a) Bull. S. Y. S. N., XI,‘410. Lausanne 1873.
Dico tyl édo ne s .
Callitriche autumnalis L.-, eaux dormantes des embouchures de
rivières.
Naslurtium amphibium R. Rr., estuaires des rivières.
Polygomim amphibium L., même habitat.
IÀttòrella ìacustris L., grève in o n d a b le ;beine de St-Prex, sous 2m
d ’eau, F.-A. F. 1900.
Limosella aquatica L., grève exondée. Versoix, Pierrettes, Boiron.
OEnanthe Lachenali Gmel. Vidy et Venoge, grève inondable.
Ceratophyllum defnersum L., dans les eaux de la beine, sol vaseux
des golfes abrités; les rameaux se détachent très vite du tronc et continuent
à végéter en flottant librement dans l’eau.
Hippuris vulgaris L., dans les lagunes et estuaires du lac. Les ra meaux
brisés de eette plante fluviatile sont entraînés par les grandes
eaux des rivières en crue, et sont parfois rencontrés au loin dans le
lac où ils flottent à l’état erratique.
Myriophyllum spicatum L., dans les eaux de la beine, profondément
enraciné dans un sol vaseux.
Fiatine hexandra D. C., grève inondée de Versoix. G. Cette espèce,
très rare, n’était connue en Suisse que dans cette seule station. Elle a
ete détruite, vers 1880 par la construction des quais de la villa Bartho-
lonÿ C). • ; '
Nuphar luteum Sm., à Villeneuve, dans le golfe des Grangettes.
Ranunculus aquatilis L., grève inondée et estuaires des affluents.
h trichophyllus - Chaix, R. divaricatus Schrank, R. reptans L., et
•R. sceleratus L., toutes sur la grève inondable ou la grève exondée. -
En terminant cette longue énumération des organismes qui de près
■ou de loin appartiennent aux sociétés biologiques du Léman, je dois
reconnaître combien elle est encore incomplète. Elle est insuffisante
dans beaucoup de ses chapitres; elle demande à être revisée, corrigée
et complétée dans toutes ses parties. Elle n’a pas, en effet, été élaborée
simultanément et suivant un plan général, comme les flores et faunes