Mois. M in im u m . M a x im u m . M o y e n n e ,
Janvier. . . . 6 34 16
Février . . . 1 0
Mars . . . . 9 15 12
Avril . . . . . 2 22 14
Mai . . . . 2 0 27 23
■Tùin . . 38 58 48
Juillet. . . . - 26 169 70
Août . . . . . . .. 28 . 75 46
Septembre . . . . 52 210 112
'Octobre . . . . . 96 231 181
Novembre . . 237 484 321
Décembre . . 100 206 144
La Truite, quand elle séjourne dans le lac, vit surtout dans la région
pélagique où elle poursuit les troupes de Féras ; ses chasses l’amènent
aussi dans la région littorale ou dans la région profonde. C’est un
Poisson pélagique, accidentellement littoral ou profond.
Dans sa jeunesse, la Truite est insectivore ; elle happe les Insectes
aériens qui rasent la surface de l’eau ; elle se pourrit des Crustacés et
Insectes d’eau nageurs dans le lac. Adulte, la Truite est carnivore et
se nourrit de Poisson vivant.
Esocidés.
L e B r o c h e t, Esox lucius L. Le plus grand et le plus fort des
carnassiers ' du lac, atteint une longueur de 1.3m et un poids maximal
de 15 à 16k?. (*) Il se nourrit de Poissons, Grenouilles, Rats d’eau ;
il s’attaque môme à l’Homme. (*) Le Brochet fraie en beine de février
à mai.
(1) Un Brochet de 1.35m et de 15ks a été pris le 23 juin 1891 dans le port de Genève
(Journal Le Genevois). Brochet de 22 livres, 18 juin 1897, à Nyon. Brochet
de 23 livres,, le 20 juillet 1877, à Allaman. Brochet de 25 livres, le 5 juin 1897,
à Vidy. '
(2) j e n’ai jamais entendu citer une attaque de ce genre dans le Léman. Mais le
fait suivant a été raconté par les journaux, il y a une vingtaine d’années. Un
jeune garçon qui nageait devant les bains publics de Neucbâtel fut mordu à la
cuisse par un gros Poisson ; les traces des dents firent supposer que ce devait
être un Brochet. (Bull.'soc, sc. nat. Neuchàtel, 1876, X, 148.)
Le Brochet est le plus vorace des Poissons d’eau douce. Il détruit une
quantité énorme d’autres Poissons. Voici les chiffres qui indiquent les
poids, en grammes, de quelques espèces de Poissons d’eau douce dans
les premières années de leur âge. (4)
1 AN. 2 a n s ; 3 ANS. 4 A N S , 5 ANS.
Carpe . . 18 80 500 750 1200
Tanche . 10 60 - 285 410
Truite. . . 15 80 300 400 500
Brochet . . - 50 600 2000 4000 ' 6000
Au même âge, le Brochet acquerrait un poids dix fois plus fort que
•celui d’une Truite.
Des pêcheurs estiment que le Brochet mange deux, fois son poids de
Poissons en une semaine; d’autres prétendent que ce qu’il dévore en
un jour égale son propre poids. Paul R e g n a r d nous apprend que le
Brochet consomme trente kilogrammes de Poissons pour augmenter
•son propre poids d’un kilo. (2) C’est beaucoup. Mais est-ce bien à. nous
Hommes à faire à ce Poisson des reproches sur sa gloutonnerie, nous
clont les plus modérés mangeons, quand nous sommes adultes, 7 à 8
fois notre poids de nourriture par an, sans compter les boissons dont
nous consommons plusieurs hectolitres dans le même temps. Comme
terme de comparaison, je considère l’alimentation de l’Homme enfant,
dans sa première année. Il augmente de 15ï par jour; pour cela il absorbe'
950« de lait, dont 11 %, soit 104? de ' substances solides et
89 °/0: d’eau. Donc pour augmenter d’un kilo, l’enfant-doit absorber 7k?
d e substances solides, ou 63 litres de lait. Nous sommes presque aussi
voraces que les Brochets.
En 1886 et 1887, vers la fin de mai, il a régné chez les Brochets du
Léman une épizootie meurtrière qui en a fait périr un grand nombre
de tout âge et de toute taille. Le prof.,H. B la n c , de Lausanne, a étudié
■cette-maladie’;(3) il l’attribue à l’envahissement de l’animal vivant par
des Champignons qui se développent à l’extérieur sous forme d’une
mousse blanche, Saprolegnia ferax ou Achlia proliféra. Le parasite
■gagnant les branchies amène peu à peu l’asphyxie du Poisson.
f1) A. Pekpion. Traité de pisciculture. Cité par la Revue scientifique. X, 88,
Paris. 1898.
(a) Loc. cit. [p. 16}, p. 94.
(s) Bull. g.-V. s. N. XXIII, 33, Lausanne 1888.