■uuijG,.., . «* ia nn cui *a Y SfFSSs ±0 Léman avait toute la faune ichthyologique
moderne, sauf la Lotte. . .
^ La Taxe des P o i s so n s de 1376 à Villeneuve ne s’occupe que des
Poissons comestibles,(•) ceux qui paraissaient sur le marché et avaient
une valeur commerciale. Toutes les espèces comestibles de là faune
ac ue e, sauf la Lotte, y sont nettement indiquées : Truite, Omble-
Cheval,er, Brochet, Perche, Féra, Gravenche, Carpe, Rotengle, Tanche,
int t* ' / 7 ' reS’ ctlevaine> Gai’cion- Ges douze espèces étaient déjà
mti odmtes dans le Léman, et s’y trouvaient en nombre suffisant pour
von des noms locaux, pour apparaître au marché, pour mériter d’être
taxées. Leur introduction datait au moins d ’un siècle auparavant. Cela
nous amène au XIIIe siècle.
En 12SS, le document cité par M. Mill i oud(2) parle des Truites,
des Palees et des Ombles-Chevaliers. En 1150, le tribut du Prieuré de '
bt-Jeap de Genève parle des Féra, des Gravenches et des gros . Poissons
(probablement. Truites, Omble-Chevaliers et Brochets). Même
i aisonnement qu’au sujet de la Taxe des Poissons de Villeneuve. Les:
noms locaux et la fréquence de ces Poissons, assez grande pour qu’ils
ussent de peche-courante, indiquent que leur introduction dans le
lac n e ta it pas chose récente, disons qu’elle datait d’un siècle au
moins.
Est-ce trop dépasser les prémisses à notre disposition que de conclure
de ces faits que l’entréede la faune ichthyologique du Léman e s t
anteneure au X® siècle de l’ère chrétienne? •
Nous sommes donc, pour ce qui regarde l’origine des Poissons du
Léman, en présence des faits zoologiques suivants :
I ly a dans notre lac trois ^Pè ce s de Poissonç pélagiques (Corégones
et Omble) qui n ’entrent jamais en rivière, et dont l’introduction
ne peut avoir eu lieu par de trop petits canaux.
6. Une bonne partie de la faune ichthyologique actuelle est citée dans
des documents des années 1150,1288,1376. Sauf la Lotte, elle était
toute ent.ere représentée en 1581. Nous savons donc que la population
des Poissons du Léman est restée la même, à une seule espèce près
depuis le Xe ou le XP siècle.
(') Voir p. 833.
(2) V. p. 335, noie 2.
c. D’après les faits connus, dans les. dix derniers siècles, le Léman
n’a reçu par voie de migration active qu’une seule espèce, la Lotte.
d. Et cependant il y a dans les bassins hydrographiques voisins dix-
sept espèces qui semblent avoir autant de droit à ê tre admises dans le
Léman que celles que nous y voyons établies.
Trouverions-nous dans la répartition géographique des espèces un
indice qiii nous apprendrait duquel des bassins hydrographiques voisins
proviendrait la population des Poissons du Léman? — Malheureusement,
non. — D’une part, toutes les espèces autres que les Corégones
établies dans le Léman se trouvent également dans le bassin
du Rhône et du Doubs et dans le bassin du Rhin, par conséquent elles
peuvent venir également de l’un ou de l’autre. D’autre part, la liste
des espèces qui manquent au Léman né nous aide pas davantage; en
effet, toutes éliminations faites, soit des espèces qui doivent aller à la
mer, soit des espèces qui se trouvent à la fois dans les deux bassins
nos voisins, il y reste le même nombre ¡d’espèces qui n’ont pas su arriver
dans le Léman; à savoir: dans le bassin du Rhône: l’Apron,
l’Epinoche argentée, la Blennie, le Chondrostome bleuâtre, le Chon-
drostome du Rhône (cinq espèces) et dans le bassin du Rhin et ses affluents
: l’Epinoche à queue lisse, la Loche d’Etang, la Bouvière, le
Nâse, le Silure (cinq espèces également). Rien n’indique que le Léman
ait une faune plutôt Rhodanique ou plutôt Rhénane.
Il y a cependant dans. la répartition des Corégones quelques faits
qui sembleraient indiquer une provenance venant plutôt du nord.
Dans le bassin du Rhône un seul lac possède des Corégones, le lac du
Bourget, avec deux espèces C. lavare-tus L., le Lavaret et C. Bezola
Fatio, la Bezoule. Dans le bassin du Rhin, au contraire, le nombre des
lacs à Corégones est considérable ainsi que celui des espèces de ce
genre. Chaque lac a son, ou ses Corégones : Fatio; en décrit vingt
formes différentes. Les Corégones sont des Poissons du nord et du
nord-est de l’Europe, et il semble que ce soit plutôt dans le bassin du
Rhin que noüs, devons aller Chercher les ancêtres des deux Poissons
de ce genre que notre Léman héberge à l’état d’espèces établies.
Pour expliquer ces faits zoologiques, les faits géographiques à notre
disposition sont insuffisants. Comme voie aquatique ouverte entre les
bassins hydrograpbiqües voisins nous n’avons que :
a. Le Rhône aval de Genève qui, de nos jours, et si haut que nous